Erdogan accuse de «crimes de guerre» Israël, qui rappelle ses diplomates

 Le président turc Tayyip Erdogan s'exprime lors d'un rassemblement organisé par le parti AKP en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, à Istanbul, le 28 octobre 2023 (Photo, AFP).
Le président turc Tayyip Erdogan s'exprime lors d'un rassemblement organisé par le parti AKP en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, à Istanbul, le 28 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Erdogan accuse de «crimes de guerre» Israël, qui rappelle ses diplomates

  • Erdogan a interpellé les puissances occidentales en les soupçonnant de «créer une atmosphère de croisades»
  • «Vous avez pleuré les enfants tués en Ukraine, pourquoi ce silence face aux enfants tués à Gaza?», a-t-il lancé

ISTANBUL: Israël a annoncé samedi le rapatriement de ses diplomates en Turquie après une diatribe du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé l'Occident d'être "le principal coupable des massacres à Gaza" et Israël de commettre "des crimes de guerre".

"Les principaux coupables des massacres à Gaza sont les Occidentaux. A l'exception de quelques consciences qui ont élevé la voix, (ces) massacres sont totalement l’oeuvre de l'Occident", a lancé le chef de l'Etat turc, lors d'un "meeting de soutien à la Palestine" qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul.

Dans un discours virulent à leur encontre, le chef de l'Etat turc a interpellé les puissances occidentales en les soupçonnant de "créer une atmosphère de croisades" contre les musulmans.

"Je le demande à l'Occident: allez-vous créer une nouvelle atmosphère de croisades à l'encontre du Croissant?", emblème de la religion musulmane, a-t-il martelé.

"Chacun sait qu'Israël ne peut pas faire un pas sans eux", a-t-il enchaîné, en reprochant aux grandes puissances occidentales de n'avoir pas appelé à un cessez-le-feu.

"Vous avez pleuré les enfants tués en Ukraine, pourquoi ce silence face aux enfants tués à Gaza?", a-t-il lancé.

Assurant que 1,5 million de personnes assistaient au meeting, il a accusé Israël de "crimes de guerre". "Israël, nous vous déclarerons devant le monde entier criminel de guerre", a-t-il dit: "Israël, vous êtes les occupants, les envahisseurs".

"Bien sûr, chaque pays a le droit de se défendre, mais où est la justice? Ce qui se passe à Gaza n'est pas de l'autodéfense mais un massacre", a poursuivi le président turc.

Le ministère turc des Affaires étrangères a quant à lui publié un communiqué accusant Israël de "commettre un crime contre l'humanité devant le monde entier sans même tolérer la critique et la condamnation".

«Un groupe de libérateurs»

Ces déclarations ont conduit Israël à rappeler ses diplomates en Turquie.

"Etant donné les graves déclarations en provenance de Turquie, j'ai ordonné le rappel des représentants diplomatiques afin de réévaluer les relations entre Israël et la Turquie", a annoncé le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen samedi soir sur X (anciennement Twitter).

Israël avait déjà demandé le 19 octobre dernier à ses diplomates en poste en Turquie de quitter temporairement le pays par "mesure de sécurité".

Selon une source diplomatique turque, tous les diplomates israéliens ont quitté le pays le 19 octobre. "Il est difficile de comprendre à qui Cohen a demandé de revenir", a déclaré cette source.

Le président Erdogan a également appelé les Israéliens au "dialogue": "Ecoutez nos appels au dialogue, faites un pas dans la bonne direction pour vous et vos enfants. Nous pensons qu'il n'y aura pas de perdants à une paix juste", a-t-il dit.

M. Erdogan a dans les jours précédents durci son ton à propos des bombardements menés par Isräel à Gaza en représailles à l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre qui a fait 1.400 morts selon les Israéliens.

Il avait annoncé mercredi renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël et stigmatisé l'incapacité des Occidentaux à arrêter la guerre à Gaza, où plus de 8.000 Palestiniens ont été tués selon le ministère de la Santé du Hamas.

"Le Hamas n'est pas un groupe terroriste, c'est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre", avait-t-il dit, s'attirant les foudres d'Israël.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.