Le « métro de Gaza»: « l'enfer» des tunnels du Hamas

Une photo prise depuis la ville de Sderot, dans le sud d'Israël, montre des roquettes tirées depuis Gaza vers Israël, le 28 octobre 2023, alors que les combats entre Israël et le groupe palestinien Hamas se poursuivent. (Photo, AFP)
Une photo prise depuis la ville de Sderot, dans le sud d'Israël, montre des roquettes tirées depuis Gaza vers Israël, le 28 octobre 2023, alors que les combats entre Israël et le groupe palestinien Hamas se poursuivent. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Le « métro de Gaza»: « l'enfer» des tunnels du Hamas

  • Israël est convaincu que le Hamas dirige et organise l'essentiel de ses opérations depuis ce gigantesque réseau, y stocke son arsenal, et pourrait y détenir les otages
  • Les hommes du Hamas, parfois cachés jusqu'à 30 ou 40 mètres sous terre, peuvent y circuler et se protéger des frappes tandis que des batteries de lance-roquettes cachées à quelques mètres de profondeur peuvent en sortir grâce à un système de trappe

JÉRUSALEM: Le démantèlement du réseau de tunnels creusés dans la bande de Gaza par le Hamas constitue l'un des plus grands défis attendant l'armée israélienne qui veut priver le mouvement palestinien de toutes ses "capacités d'action".

"L'enfer sous terre", a titré cette semaine Maariv. Le quotidien israélien a souligné "la complexité" de ces tunnels qui contraindra les militaires au sol à "une guerre en trois dimensions", en raison du feu nourri en provenance d'immeubles et de drones, mais aussi de sous terre.

Surnommé "le métro de Gaza" par les militaires, ce réseau rend incertaine l'issue de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, à partir du territoire palestinien de la bande de Gaza.

Quelque 1.400 personnes ont été tuées côté israélien depuis le 7 octobre, essentiellement des civils massacrés par les commandos du Hamas ce jour-là, selon les derniers chiffres des autorités israéliennes, qui ont identifié environ 230 otages enlevés par le Hamas et toujours captifs à Gaza.

En représailles l'armée israélienne pilonne sans répit la bande de Gaza, en prélude à une possible offensive d'envergure au sol. Plus de 7.700 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis le début de ces bombardements, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qualifié d'"organisation terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Cauchemar souterrain

Dans une étude publiée le 17 octobre, l'Institut de la guerre moderne de l'académie militaire américaine West Point qualifie de "cauchemar souterrain" les tunnels du Hamas et évoque "une malédiction à laquelle fait face l'armée israélienne" pour laquelle "il n'y a pas de solution parfaite".

"La taille du défi dans Gaza où des centaines de kilomètres de tunnels s'entrecroisent sous terre dans cette enclave, est totalement unique", écrit l'auteur de cette étude, John Spencer.

"C'est une véritable ville souterraine", écrit M. Spencer qui parle de 1.300 galeries sur 500 km, sous un territoire exigu de 41 km de long sur une largeur qui varie de 6 à 12 km.

Le casse-tête posé par ce dédale invisible est encore compliqué par la présence de 2,4 millions de Gazaouis, et des ruelles étroites et un habitat très dense.

Samedi, l'armée israélienne a annoncé que ses avions de combat avaient frappé pendant la nuit "150 cibles souterraines dans le nord Gaza, dont des tunnels utilisés par les terroristes, des sites de combat et d'autres infrastructures souterraines."

Sous les hôpitaux

Israël est convaincu que le Hamas dirige et organise l'essentiel de ses opérations depuis ce gigantesque réseau, y stocke son arsenal, et pourrait y détenir les otages.

Le général Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, a affirmé vendredi que le Hamas opère "sous les hôpitaux" de Gaza où se trouvent selon lui des accès au réseau de tunnels. Le Hamas a démenti accusant Israël de chercher un prétexte à ses bombardements.

Une des otages israéliennes du Hamas, libérée lundi, s'est rappelée qu'après son enlèvement, elle avait été conduite dans "un réseau de tunnels" souterrains "pendant deux ou trois heures".

Sur X (anciennement Twitter), Mick Ryan, général à la retraite, chercheur associé au CSIS (Center for Strategic and International Studies) à Washington, explique que, renseigné par ses drones sur les déplacements des soldats israéliens, "le Hamas pourra exploiter plus efficacement son réseau souterrain pour déplacer ses combattants au bon endroit et au bon moment".

500 000 dollars le kilomètre

Pour contourner le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza après la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en 2007, les Palestiniens avaient commencé à ouvrir des centaines de galeries sous la frontière avec le Sinaï égyptien pour faire circuler des gens, des biens, mais aussi des armes et des munitions entre Gaza et le monde extérieur.

Pendant des années le Hamas et le Jihad islamique ont ainsi fait entrer des roquettes acheminées depuis l'Iran vers le Soudan, puis, par des réseaux de contrebande, via l'Egypte, notamment entre juin 2012 et juillet 2013, selon des experts militaires occidentaux.

"Mais depuis 2014, la principale mission du Hamas a été de développer un réseau de tunnels souterrains permettant de circuler à travers Gaza", souligne un responsable militaire israélien, chiffrant à 500.000 dollars le coût de construction de chaque kilomètre de galerie.

Les hommes du Hamas, parfois cachés jusqu'à 30 ou 40 mètres sous terre, peuvent y circuler et se protéger des frappes tandis que des batteries de lance-roquettes cachées à quelques mètres de profondeur peuvent en sortir grâce à un système de trappe pour tirer rapidement et se cacher à nouveau, selon des images de l'armée.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.