LONDRES: Le directeur général de la BBC, Tim Davie, a été interrogé jeudi par des députés conservateurs sur la couverture par la BBC du conflit entre Israël et Gaza.
Au cours de la discussion avec le Comité de 1922, M. Davie a été interrogé sur le refus de la BBC de qualifier le Hamas d’organisation «terroriste», une position qui a suscité des critiques de la part de certains députés conservateurs et du président israélien Isaac Herzog.
«Aujourd’hui, il y a une chose qui unit l’ensemble des députés: il s’agit du désaccord avec le DG (directeur général) sur le fait que le Hamas est une organisation terroriste et sur la possibilité de le dire», a déclaré à la BBC un député présent lors de la discussion.
Au cours de la réunion, M. Davie a été confronté au ministre britannique de l’Immigration, Robert Jenrick, qui a confié qu’il n’avait «jamais été aussi déçu» par la BBC.
«Je crains que l’organisation n’ait perdu la confiance de nombreuses personnes, et en particulier de la communauté juive britannique», a indiqué M. Jenrick. «Cette perte de confiance a commencé avec le refus de la BBC de qualifier le Hamas de terroriste. Allez-vous reconsidérer cette décision et modifier votre politique éditoriale?»
M. Davie a rejeté ces suggestions et a soutenu la politique actuelle de la BBC, affirmant l’importance du maintien de l’impartialité.
Un porte-parole de la BBC a ensuite ajouté que l’engagement de neutralité permettait à la chaîne de couvrir dans différentes régions, soulignant que le fait d’être perçu comme un bras armé du gouvernement britannique pouvait nuire à la crédibilité et à la fiabilité de son journalisme.
Le porte-parole a précisé que la BBC revoyait périodiquement ses lignes éditoriales et qu’une évaluation complète était prévue dans les mois à venir.
La réunion a été décrite comme faisant partie de l’engagement de routine entre la BBC et les partis politiques, prévu depuis le mois de juillet.
Dans le même contexte, Deborah Turness, présidente exécutive de BBC News, a publié un billet de blog dans lequel elle réaffirme l’engagement de la BBC en faveur de l’impartialité dans sa couverture du conflit entre Israël et Gaza.
Elle a assuré que les journalistes de la BBC adaptaient leur approche en évitant d’utiliser le terme «militant» pour décrire les combattants du Hamas ou du Hezbollah, sans pour autant bannir totalement ces termes.
Mme Turness a reconnu que la BBC cherchait à respecter son engagement de longue date en faveur de l’impartialité, mais qu’elle commettait parfois des erreurs.
«Bien que nous cherchions à rester fidèles à notre engagement centenaire en faveur de l’impartialité, il nous arrive bien sûr de nous tromper», a-t-elle écrit.
«C’est à ce moment-là qu’il est important de reconnaître les aspects que nous aurions pu améliorer et de tirer des leçons des erreurs commises».
Depuis le début du conflit, la BBC a été critiquée pour la partialité de ses reportages par les deux parties.
Vendredi, Israël a adressé un avertissement sévère à la BBC, laissant entendre que la chaîne pourrait être interdite de réaliser des reportages dans le pays en raison de son refus de qualifier le Hamas d’organisation terroriste.
Au début du mois, des activistes propalestiniens ont aspergé de peinture rouge la Broadcasting House de la BBC à Londres pour protester contre la «partialité» de la chaîne dans ses reportages sur les événements en Israël et à Gaza.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com