BEYROUTH: Le Liban risque de «plonger dans l'abîme» en raison des craintes d'une guerre plus large liée au conflit entre Israël et le Hamas, avertit un haut responsable du monde des affaires libanais.
Mohammed Choucair, président de la Fédération des chambres de commerce, déclare que le fait de stocker des denrées alimentaires menaçait les approvisionnements, alors que l'activité industrielle dans le pays a été réduite de plus d'un tiers en raison d'une baisse des commandes nationales et internationales.
Il appelle «toutes les forces politiques et tous les responsables à prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'économie nationale et le pays de plonger dans l'abîme, en raison de la possibilité que la guerre dans la bande de Gaza s'étende au Liban».
Selon M. Choucair, le taux d'occupation des hôtels au Liban est tombé à moins de 10%, la plupart des événements et des conférences ont été annulés, tandis que le secteur de la vie nocturne est pratiquement paralysé.
L'avertissement du chef d'entreprise intervient au moment où les militants du Hezbollah et les forces israéliennes poursuivent leurs échanges de tirs à la frontière sud du Liban.
Le Hezbollah a déclaré mercredi que deux de ses membres avaient été tués lors d'affrontements avec l'armée israélienne, portant à trente-six le nombre de morts de la milice depuis le 8 octobre.
Andrea Tenenti, porte-parole de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), indique que les échanges de tirs se poursuivent le long de la Ligne bleue mercredi, mais il ajoute qu'aucune patrouille de la Finul n’a été prise pour cible ou touchée au cours des hostilités.
«Nos soldats de la paix restent à leur poste et poursuivent leurs activités, dont les patrouilles», précise-t-il.
Israël a indiqué que cinq cellules du Hezbollah avaient été éliminées dans le sud du Liban après avoir tenté de bombarder les forces israéliennes.
Pour la deuxième fois en deux jours, le Hezbollah a tiré un missile guidé sur le site militaire israélien de Jal al-Alam et il a bombardé une autre cible militaire israélienne à l’ouest de la frontière. L'armée israélienne a répondu en bombardant les villes frontalières du sud, touchant des habitations.
Un observateur militaire a indiqué à Arab News que le Hezbollah et les forces israéliennes étaient en «état de guerre depuis dix-huit jours».
Il qualifie les pertes du Hezbollah de «modestes» compte tenu du terrain et de la technologie avancée utilisée dans les opérations militaires.
«La partie israélienne ne divulgue pas ses pertes de manière transparente, alors que le Hezbollah affirme avoir mené des opérations de destruction des dispositifs de surveillance et des capteurs de l'armée israélienne le long de la Ligne bleue», déclare l'observateur.
Israël aurait stationné jusqu'à cent cinquante mille soldats sur sa frontière nord avec le Liban.
Toute extension du conflit dans la bande de Gaza par Israël nécessiterait cependant «une décision politique régionale et internationale, et de nombreuses considérations n'ont pas été prises en compte jusqu'à présent», conclut l'observateur militaire.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com