Mise en garde contre un «gouffre» au Liban, les craintes d'un conflit plus étendu s'intensifient

Jamil Salameh, 56 ans, témoin du bombardement israélien qui a tué plus de cent personnes en 1996, près de l'épave d'un char israélien, à Cana, au Liban, le 24 octobre 2023. (Reuters)
Jamil Salameh, 56 ans, témoin du bombardement israélien qui a tué plus de cent personnes en 1996, près de l'épave d'un char israélien, à Cana, au Liban, le 24 octobre 2023. (Reuters)
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Mise en garde contre un «gouffre» au Liban, les craintes d'un conflit plus étendu s'intensifient

  • Mohammed Choucair, chef de la Fédération des chambres de commerce, déclare que le stockage des denrées alimentaires menaçait les approvisionnements
  • Andrea Tenenti, porte-parole de la force de maintien de la paix de l'ONU, indique que les échanges de tirs se poursuivaient le long de la Ligne bleue mercredi.

BEYROUTH: Le Liban risque de «plonger dans l'abîme» en raison des craintes d'une guerre plus large liée au conflit entre Israël et le Hamas, avertit un haut responsable du monde des affaires libanais.

Mohammed Choucair, président de la Fédération des chambres de commerce, déclare que le fait de stocker des denrées alimentaires menaçait les approvisionnements, alors que l'activité industrielle dans le pays a été réduite de plus d'un tiers en raison d'une baisse des commandes nationales et internationales.

Il appelle «toutes les forces politiques et tous les responsables à prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'économie nationale et le pays de plonger dans l'abîme, en raison de la possibilité que la guerre dans la bande de Gaza s'étende au Liban».

Selon M. Choucair, le taux d'occupation des hôtels au Liban est tombé à moins de 10%, la plupart des événements et des conférences ont été annulés, tandis que le secteur de la vie nocturne est pratiquement paralysé.

L'avertissement du chef d'entreprise intervient au moment où les militants du Hezbollah et les forces israéliennes poursuivent leurs échanges de tirs à la frontière sud du Liban.

Le Hezbollah a déclaré mercredi que deux de ses membres avaient été tués lors d'affrontements avec l'armée israélienne, portant à trente-six le nombre de morts de la milice depuis le 8 octobre.

Andrea Tenenti, porte-parole de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), indique que les échanges de tirs se poursuivent le long de la Ligne bleue mercredi, mais il ajoute qu'aucune patrouille de la Finul n’a été prise pour cible ou touchée au cours des hostilités.

«Nos soldats de la paix restent à leur poste et poursuivent leurs activités, dont les patrouilles», précise-t-il.

Israël a indiqué que cinq cellules du Hezbollah avaient été éliminées dans le sud du Liban après avoir tenté de bombarder les forces israéliennes.

Pour la deuxième fois en deux jours, le Hezbollah a tiré un missile guidé sur le site militaire israélien de Jal al-Alam et il a bombardé une autre cible militaire israélienne à l’ouest de la frontière. L'armée israélienne a répondu en bombardant les villes frontalières du sud, touchant des habitations.

Un observateur militaire a indiqué à Arab News que le Hezbollah et les forces israéliennes étaient en «état de guerre depuis dix-huit jours».

Il qualifie les pertes du Hezbollah de «modestes» compte tenu du terrain et de la technologie avancée utilisée dans les opérations militaires.

«La partie israélienne ne divulgue pas ses pertes de manière transparente, alors que le Hezbollah affirme avoir mené des opérations de destruction des dispositifs de surveillance et des capteurs de l'armée israélienne le long de la Ligne bleue», déclare l'observateur.

Israël aurait stationné jusqu'à cent cinquante mille soldats sur sa frontière nord avec le Liban.

Toute extension du conflit dans la bande de Gaza par Israël nécessiterait cependant «une décision politique régionale et internationale, et de nombreuses considérations n'ont pas été prises en compte jusqu'à présent», conclut l'observateur militaire.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.