WASHINGTON: Les forces américaines et de la coalition internationale antidjihadiste déployées en Irak et en Syrie font l'objet d'attaques de drones et de missiles répétées depuis près d'une semaine.
Le groupe qui se dit à l'origine de ces attaques ne revendique pas officiellement d'affiliation à l'Iran, mais Washington affirme que Téhéran est impliqué par procuration et menace de riposter "de manière décisive".
Pourquoi le nombre d'attaques a-t-il augmenté?
L'augmentation récente du nombre d'attaques est liée à l'éruption de la guerre entre Israël et le Hamas, depuis le 7 octobre.
Ce jour-là des commandos du groupe islamiste palestinien Hamas ont infiltré le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, menant une attaque sanglante d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d’Israël en 1948.
En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza.
L'attaque du Hamas a fait plus de 1.400 morts en Israël, selon les autorités locales, et les représailles israéliennes plus de 6.500 morts dans le territoire palestinien, selon le mouvement islamiste, majoritairement des civils des deux côtés.
Des factions armées proches de l'Iran ont menacé d'attaquer des intérêts américains en raison du soutien appuyé des Etats-Unis à Israël. L'une de ces factions, Ketaëb Hezbollah, a exigé que les forces américaines quittent l'Irak sous peine de "goûter aux feux de l'enfer".
Entre le 17 et le 24 octobre, le Pentagone a recensé 10 attaques sur les forces américaines et alliées en Irak et trois en Syrie, mêlant des drones d'attaque et des missiles.
Qui commet les attaques?
Beaucoup, si ce n'est l'ensemble, des attaques récentes ont été revendiquées par le groupe "Résistance islamique en Irak".
Cette faction ne fait pas partie des groupes militants formellement établis dans la région, et n'a pas revendiqué publiquement d'affiliation ou de soutien de la part d'un Etat en particulier.
Mais ses revendications d'attaques sur les forces américaines sont apparues sur des chaînes Telegram affiliées à des factions chiites fidèles à l'Iran, et le Pentagone a affirmé que les organisations "menant ces attaques sont soutenues par les Gardiens de la révolution", l'armée idéologique du régime iranien.
De son côté la Maison Blanche affirme que l'Iran "facilite activement" ces attaques.
Michael Knights, chercheur au cercle de réflexion Washington Institute, affirme lui que "'Résistance islamique en Irak' est un nom destiné aux revendications médiatiques".
"Ce n'est pas un groupe", dit-il, mais l'amalgame de différents groupes en Irak soutenus par l'Iran, décidant "pour la durée du conflit à Gaza de revendiquer conjointement toutes leurs attaques".
Quelle est la gravité de ces attaques?
Leur impact a été relativement limité jusque-là, mais un fort potentiel d'escalade existe.
Le Pentagone a indiqué mercredi que 21 membres des forces américaines avaient "subi des blessures mineures dues aux attaques de drone", en Irak et en Syrie la semaine dernière, mais qu'ils étaient déjà tous de retour à leur poste.
Un civil contractuel américain est en outre décédé d'une crise cardiaque alors qu'il s'abritait dans une base en Irak après le déclenchement de systèmes d'alerte.
La situation pourrait grandement empirer, particulièrement si des soldats américains venaient à être directement tués par une frappe.
Selon le Pentagone, la perspective existe "d'une escalade plus grande contre les forces américaines dans la région, à très court terme, venant de forces agissant par procuration pour l'Iran et au bout du compte venant de l'Iran".
Pourquoi des forces américaines sont-elles déployées?
Environ 2.500 soldats américains sont déployés en Irak, et quelque 900 autres en Syrie dans le cadre de la campagne visant à empêcher toute résurgence de l'EI. Le groupe djihadiste contrôlait auparavant des portions considérables de territoire dans les deux pays avant d'être repoussé par les armées locales au sol, appuyées par des frappes aériennes de la coalition internationale.
Les forces américaines et de cette coalition sont déployées dans des bases contrôlées par des forces locales.
Les soldats américains en Irak exercent une mission de formation et de conseil depuis la fin de leur mission de combat en décembre 2021, tandis que ceux en Syrie mènent régulièrement des raids contre l'EI.