GENÈVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé lundi à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, appelant les dirigeants à faire des "choix courageux".
"La première étape doit être un cessez-le-feu humanitaire immédiat, sauvant la vie des civils grâce à l'acheminement d'une aide humanitaire rapide et efficace, à Gaza", a affirmé Volker Türk dans un communiqué.
"L'humanité doit primer", a-t-il insisté, soulignant que "beaucoup trop de civils, dont de nombreux enfants, ont déjà perdu la vie - dans les deux camps".
Dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens, l'aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l'Egypte, en quantité très insuffisante selon l'ONU.
"Si davantage d'aide pour les habitants de Gaza, y compris du carburant, des médicaments, de la nourriture et de l'eau, n'arrive pas dans les jours ou même les heures à venir, beaucoup plus de personnes à Gaza vont mourir, de faim, de soif et de manque de soins médicaux", a prévenu M. Türk, se disant "profondément préoccupé" pour la survie des habitants de Gaza, y compris de "nombreux membres" de son personnel et d'autres employés de l'ONU.
Six employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés tués en 24 heures
Six employés de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été tués à Gaza en l'espace de 24 heures, a annoncé lundi soir le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Cela porte à 35 le nombre de membres du personnel de l'UNRWA morts depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.
"Les mots nous manquent", a déclaré l'agence sur le réseau social X (ex-Twitter).
"Nous rendons hommage à nos 35 collègues qui ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. Nous pleurons et nous nous souvenons. Ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont nos amis et nos collègues. Beaucoup étaient des enseignants dans nos écoles. L'UNRWA pleure cette énorme perte", a ajouté l'UNRWA.
Toujours sur X, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a déploré ces morts et dit se tenir "aux côtés de nos collègues qui font tout ce qu'ils peuvent pour aider ceux qui sont dans le besoin".
«Punition collective»
Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l’attaque des combattants du mouvement islamiste palestinien menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes.
Le Hamas a en outre enlevé 222 otages, israéliens et étrangers, selon l'armée israélienne. Selon la même source, environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées.
Dans la bande de Gaza, plus de 5.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.
Le Haut-Commissaire appelle les parties à redoubler d'efforts pour garantir le respect du droit international, rappelant que les guerres ont également des lois afin notamment de protéger les civils et que ceux violent ces lois devront répondre de leurs actes.
"Tous les civils capturés et détenus par des groupes armés palestiniens doivent être libérés immédiatement et sans condition. La prise d'otages et leur détention sont interdites par le droit international", a indiqué M. Türk.
Il souligne par ailleurs que les mesures prises par Israël "pour empêcher les civils d'avoir accès aux biens et services essentiels" constitue une "forme de punition collective" et sont donc contraires au droit international.
"Les groupes armés palestiniens doivent cesser de tirer des roquettes à l'aveugle et les IDF (Forces de Défense d'Israël, ndlr) doivent éviter d'utiliser des armes explosives à large spectre dans des zones densément peuplées", a demandé M. Türk.