Mélenchon enflamme la polémique sur le déplacement de Braun-Pivet en Israël

ean-Luc Mélenchon, qui a accusé Mme Braun-Pivet de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza. "Pas au nom du peuple français!", a protesté le leader de La France Insoumise sur le réseau social X, en postant une vidéo de la manifestation parisienne (Photo, X/Jean-Luc Mélenchon).
ean-Luc Mélenchon, qui a accusé Mme Braun-Pivet de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza. "Pas au nom du peuple français!", a protesté le leader de La France Insoumise sur le réseau social X, en postant une vidéo de la manifestation parisienne (Photo, X/Jean-Luc Mélenchon).
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Publié le Lundi 23 octobre 2023

Mélenchon enflamme la polémique sur le déplacement de Braun-Pivet en Israël

  • Yaël Braun-Pivet a non seulement souligné que la France soutenait «pleinement Israël» mais aussi que «rien ne doit empêcher» le pays «de se défendre»
  • Des termes cinglants qui ont à leur tour immédiatement provoqué la controverse, Marc Fesneau et Oliver Dussopt évoquant à l'unisson «un tweet de la honte»

PARIS: En se rendant en Israël, où elle a souligné que rien ne doit empêcher" le pays "de se défendre" dans la guerre face au Hamas, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'est attiré les foudres de la gauche, Jean-Luc Mélenchon créant la polémique par sa virulence.

Depuis un hôtel de Tel-Aviv dimanche, après s'être rendue sur des lieux des attaques meurtrières du Hamas palestinien, la titulaire du perchoir a non seulement souligné que la France soutenait "pleinement Israël" mais aussi que "rien ne doit empêcher" le pays "de se défendre".

"Ce qui est important c'est que les populations civiles qui se trouvent à Gaza soient le moins possible victimes de ce conflit. Mais on sait aussi qu'elles servent souvent de bouclier humain", a ajouté l'élue des Yvelines.

Alors que plusieurs milliers de personnes se rassemblaient en faveur des Palestiniens dans plusieurs villes de France, son déplacement en compagnie du patron du parti LR Eric Ciotti, du député des Français de l'étranger Meyer Habib (apparenté LR), et de Mathieu Lefèvre (Renaissance), président du groupe d'amitié France-Israël, a été vivement fustigé à gauche.

En pointe de cette contestation, Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé Mme Braun-Pivet de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza. "Pas au nom du peuple français!", a protesté le leader de La France Insoumise sur le réseau social X, en postant une vidéo de la manifestation parisienne.

Des termes cinglants qui ont à leur tour immédiatement provoqué la controverse, les ministres Marc Fesneau et Oliver Dussopt évoquant à l'unisson "un tweet de la honte".

"Voici le message subliminal de Jean-Luc Mélenchon : désigner les Juifs comme le parti de l'étranger et de la guerre", s'est indigné le président du Crif Yonathan Arfi, dénonçant "une rhétorique antisémite", quand la Licra a épinglé "un antisémitisme électoral".

Le malaise a également gagné les rangs socialistes, la députée Valérie Rabault ciblant des "accusations (...) abjectes".

"La collaboration, 80 ans plus tard", a pour sa part écrit sur X le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.

Le voyage de Mme Braun-Pivet avait été critiqué auparavant dans des termes plus choisis par le coordinateur de LFI Manuel Bompard, parlant d'une "faute politique majeure".

LFI entend "demander des comptes sur ce sujet" lundi à l'Assemblée nationale, durant le débat sur la situation au Proche-Orient entre le gouvernement et les groupes politiques.

Le chef du Parti socialiste Olivier Faure a aussi reproché à Mme Braun-Pivet d'avoir "parlé de soutien inconditionnel à Israël" et épinglé la présence d'Eric Ciotti et Meyer Habib, des "faucons, sur une ligne sans nuance", selon lui.

«Pas opportun»

L'entourage de Yaël Braun-Pivet avait indiqué à l'AFP que le PS et le Parti communiste avaient été conviés pour ce déplacement mais n'avaient pas donné suite, ce que les deux formations politiques confirment.

"Nous avons décliné car nous avons demandé que cette délégation porte un message dénonçant également les bombardements à Gaza et qu'elle salue l'autorité palestinienne autant que les autorités israéliennes. Il ne nous a pas paru opportun de participer à cette délégation dont le message n'était pas équilibré", a affirmé le chef du parti communiste Fabien Roussel, auprès de l'AFP.

Olivier Faure a visé directement le président de la République sur France 3, peu avant l'annonce du déplacement mardi d'Emmanuel Macron à Tel-Aviv, qui intervient après celui de ses homologues des autres grandes puissances.

Le président est "dans une difficulté parce qu'il sait très bien qu'un déplacement de sa part pourrait se réaliser éventuellement en Israël, mais que dans le monde arabe, il ne serait pas accueilli", a lancé le patron du PS, alors que l'ensemble du programme du président au Proche-Orient n'était pas encore connu.

La gauche a toutefois encore affiché ses divisions dimanche sur le sujet.

Une délégation LFI était présente au rassemblement Place de la République, où des manifestants munis de drapeaux palestiniens réclamaient "la fin du massacre à Gaza".

Manuel Bompard a regretté l'absence de "partenaires" de la Nupes, qui "s'isolent", alors que la coalition se déchire, à la suite du refus de Jean-Luc Mélenchon et de son cercle rapproché de qualifier le Hamas de "terroriste".

"Le message que nous devons avoir est un message de paix, pas un message de soutien aux uns ou aux autres", a réagi Olivier Faure.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».