Enquête ouverte après une plainte de Jean-Luc Mélenchon pour menaces de mort

Une enquête a été ouverte après une plainte déposée par le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pour des appels téléphoniques malveillants et menaces de mort, en lien avec le conflit Israël-Hamas (Photo d'illustration, AFP).
Une enquête a été ouverte après une plainte déposée par le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pour des appels téléphoniques malveillants et menaces de mort, en lien avec le conflit Israël-Hamas (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Jeudi 19 octobre 2023

Enquête ouverte après une plainte de Jean-Luc Mélenchon pour menaces de mort

  • D'après Libération, le numéro de téléphone de l'Insoumis a été publié sur un site d'extrême droite et M. Mélenchon a reçu des dizaines de messages de menaces
  • La brigade de répression de la délinquance faite aux personnes a été saisie des investigations

PARIS: Une enquête a été ouverte après une plainte déposée par le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pour des appels téléphoniques malveillants et menaces de mort, en lien avec le conflit Israël-Hamas, a indiqué mercredi le parquet de Paris, confirmant une information de Libération.

Ni l'entourage de M. Mélenchon ni son avocate n'ont répondu dans l'immédiat à l'AFP.

Selon le parquet, la plainte date du 14 octobre. La brigade de répression de la délinquance faite aux personnes a été saisie des investigations.

D'après Libération, le numéro de téléphone de l'Insoumis a été publié sur un site d'extrême droite et M. Mélenchon a reçu par la suite des dizaines d'appels et de messages de menaces.

Ses coordonnées postales et téléphoniques y étaient toujours accessibles mercredi, "manifestement extraites du fichier d'une administration publique", selon le journal.

"Évidente et totale solidarité avec Jean-Luc Mélenchon", a déclaré sur X (ex-Twitter) mercredi soir le patron du Parti socialiste Olivier Faure, même si les deux hommes sont en froid au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

La gauche française en crise

Jean-Luc Mélenchon est sous le feu des critiques depuis qu'il a refusé de qualifier le mouvement islamiste palestinien Hamas d'organisation "terroriste", après son attaque il y a dix jours contre Israël.

Plus largement, mardi lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot avait indiqué qu'au moins "une quinzaine de parlementaires ont été menacés de mort".

Elle avait précisé que "trois des nôtres sont sous raid téléphonique avec des appels absolument constants. Un des nôtres dont la famille a été visée et directement menacée de mort, et au moins une quinzaine de parlementaires sont directement menacés de mort. A chaque fois nous déposons des plaintes".

L'attaque sans précédent du Hamas a fait plus de 1.400 morts en Israël, pour la plupart des civils tués le jour de l'attaque du Hamas, qui a aussi enlevé 199 personnes selon l'armée israélienne.

Côté palestinien, au moins 3.478 personnes ont été tuées dans les frappes israéliennes de représailles sur la bande de Gaza, selon les autorités locales du Hamas, qui ne précisent pas si ce bilan inclut les victimes d'un tir de roquette sur un hôpital gazaoui mardi soir.

La guerre entre le Hamas et Israël a replongé la gauche française dans une crise profonde. Déchirés sur leurs valeurs, les partis de la Nupes s'accusent mutuellement de rompre leur fragile union.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.