La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a jugé mercredi que "rien" ne pouvait "excuser une frappe sur un hôpital rempli de civils", dénonçant des scènes "horribles" après une explosion dans l'enceinte d'un hôpital à Gaza qui a fait des centaines de morts.
"Tous les faits doivent être établis et les responsables devront rendre des comptes", a-t-elle ajouté devant le Parlement européen à Strasbourg.
Le Hamas a pointé du doigt Israël, tandis que l'armée israélienne a assuré avoir des "preuves" de la responsabilité de l'organisation palestinienne Jihad islamique.
Martelant le droit d'Israël "à se défendre", la présidente de la Commission a précisé que cela devait se faire "conformément au droit international", une précision qu'elle n'avait pas mentionnée lors d'un déplacement en Israël vendredi, omission qui lui été reprochée par certains eurodéputés.
"L’Europe se tient aux côtés d’Israël dans cette période sombre, c'est un point de départ essentiel", a-t-telle insisté.
Gaza: Blinken appelle Abbas pour présenter ses condoléances pour les victimes de l'hôpital
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a appelé le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour lui présenter ses condoléances à la suite d'une explosion meurtrière contre un hôpital de Gaza et exprimer son soutien aux "aspirations légitimes" des Palestiniens, a déclaré mercredi le département d'Etat.
M. Blinken, qui se trouvait à Amman dans le cadre d'une tournée régionale, s'est entretenu tard mardi par téléphone avec M. Abbas "pour exprimer ses profondes condoléances pour les civils qui ont perdu la vie dans l'explosion" de l'hôpital Ahli Arab, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
Mais "il n'y a pas de contradiction à être solidaire avec Israël et à répondre aux besoins humanitaires à Gaza", a poursuivi la dirigeante allemande, évoquant le "pont aérien" mis en place vers l'Egypte pour acheminer de l'aide humanitaire.
Dans la bande de Gaza, où la "situation empire d'heure en heure", elle a réclamé que cette aide puisse parvenir "d'urgence aux Palestiniens".
Enfin, alors que "les discours de haine se propagent à une vitesse inquiétante", elle a insisté sur l'importance de "protéger la vie juive en Europe", et de permettre aux juifs de "porter une kippa ou une étoile de David dans nos rues", des déclarations applaudies par les eurodéputés.
Elle a rappelé les actions intentées contre certains réseaux sociaux, dont X (anciennement Twitter) pour les contraindre à supprimer certains contenus.
La situation à Gaza «devient incontrôlable» faute d'aide humanitaire
La situation dans la bande de Gaza "devient incontrôlable" faute d'une aide humanitaire pourtant prête à y être acheminée, a affirmé mercredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le réseau X (ex-Twitter).
"Chaque seconde où nous attendons l'aide médicale, nous perdons des vies", a posté Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que les fournitures médicales sont bloquées depuis quatre jours à la frontière entre l'Egypte et Gaza.
"Nous avons besoin d'un accès immédiat pour commencer à livrer ces produits vitaux", a insisté le Dr Tedros.
A l'instar de nombreux autres responsables d'agences onusiennes et d'ONG ou d’États, il réclame l'ouverture du poste frontière de Rafah.
Depuis des jours, des tonnes d'aide sont bloquées dans le désert du Sinaï égyptien alors que Rafah est fermé côté palestinien, après quatre bombardements cette semaine.
Les États-Unis disent travailler à un accord mais Israéliens et Égyptiens ne s'entendent pas sur les garanties de sécurité qu'ils réclament à Rafah.
"Nous avons besoin que cesse la violence de toutes parts", a encore imploré le directeur général de l'OMS.
La bande de Gaza s'enfonce dans une crise humanitaire inédite. Elle fait l'objet d'un blocus quasi total de la part d'Israël, qui l'a décrété après une attaque sans précédent le 7 octobre sur son territoire par le mouvement islamiste Hamas, dont les commandos ont tué plus de 1.400 personnes et en ont enlevé près de 200. Les victimes sont en grande majorité des civils, tout comme les quelque 3.000 personnes tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza.
Israël bombarde l'étroit territoire palestinien peuplé de 2,4 millions d'habitants, depuis les attaques du Hamas pour préparer un éventuel assaut terrestre.
Avant elle, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a demandé aux dirigeants européens de faire preuve de "cohérence" dans leur réaction face au conflit, après plusieurs jours de cacophonie à Bruxelles.
Il a rappelé que la guerre "repose sur des règles internationales", et spécifié que "couper l’eau, l’approvisionnement fondamental à des population n’est pas compatible avec le droit de la guerre".
De sont côté, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit mercredi "horrifié" par la frappe, appelant à une "enquête approfondie".
"Je suis horrifié par les images de cette explosion dans un hôpital à Gaza. Des civils innocents ont été blessés et tués. Nos pensées vont aux familles des victimes. Une enquête approfondie de cet incident est impérative", a indiqué M. Scholz sur le réseau social X (anciennement Twitter).