Gaza: «Rien n'excuse une frappe sur un hôpital rempli de civils», dit Von der Leyen

Un secouriste palestinien transporte un enfant blessé lors d'une frappe aérienne israélienne à l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 octobre 2023. (AFP)
Un secouriste palestinien transporte un enfant blessé lors d'une frappe aérienne israélienne à l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 18 octobre 2023

Gaza: «Rien n'excuse une frappe sur un hôpital rempli de civils», dit Von der Leyen

  • Le Hamas a pointé du doigt Israël, tandis que l'armée israélienne a assuré avoir des "preuves" de la responsabilité de l'organisation palestinienne Jihad islamique
  • Martelant le droit d'Israël "à se défendre", la présidente de la Commission a précisé que cela devait se faire "conformément au droit international", une précision qu'elle n'avait pas mentionnée lors d'un déplacement en Israël vendredi

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a jugé mercredi que "rien" ne pouvait "excuser une frappe sur un hôpital rempli de civils", dénonçant des scènes "horribles" après une explosion dans l'enceinte d'un hôpital à Gaza qui a fait des centaines de morts.

"Tous les faits doivent être établis et les responsables devront rendre des comptes", a-t-elle ajouté devant le Parlement européen à Strasbourg.

Le Hamas a pointé du doigt Israël, tandis que l'armée israélienne a assuré avoir des "preuves" de la responsabilité de l'organisation palestinienne Jihad islamique.

Martelant le droit d'Israël "à se défendre", la présidente de la Commission a précisé que cela devait se faire "conformément au droit international", une précision qu'elle n'avait pas mentionnée lors d'un déplacement en Israël vendredi, omission qui lui été reprochée par certains eurodéputés.

"L’Europe se tient aux côtés d’Israël dans cette période sombre, c'est un point de départ essentiel", a-t-telle insisté.

Gaza: Blinken appelle Abbas pour présenter ses condoléances pour les victimes de l'hôpital

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a appelé le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour lui présenter ses condoléances à la suite d'une explosion meurtrière contre un hôpital de Gaza et exprimer son soutien aux "aspirations légitimes" des Palestiniens, a déclaré mercredi le département d'Etat.

M. Blinken, qui se trouvait à Amman dans le cadre d'une tournée régionale, s'est entretenu tard mardi par téléphone avec M. Abbas "pour exprimer ses profondes condoléances pour les civils qui ont perdu la vie dans l'explosion" de l'hôpital Ahli Arab, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Mais "il n'y a pas de contradiction à être solidaire avec Israël et à répondre aux besoins humanitaires à Gaza", a poursuivi la dirigeante allemande, évoquant le "pont aérien" mis en place vers l'Egypte pour acheminer de l'aide humanitaire.

Dans la bande de Gaza, où la "situation empire d'heure en heure", elle a réclamé que cette aide puisse parvenir "d'urgence aux Palestiniens".

Enfin, alors que "les discours de haine se propagent à une vitesse inquiétante", elle a insisté sur l'importance de "protéger la vie juive en Europe", et de permettre aux juifs de "porter une kippa ou une étoile de David dans nos rues", des déclarations applaudies par les eurodéputés.

Elle a rappelé les actions intentées contre certains réseaux sociaux, dont X (anciennement Twitter) pour les contraindre à supprimer certains contenus.

La situation à Gaza «devient incontrôlable» faute d'aide humanitaire

La situation dans la bande de Gaza "devient incontrôlable" faute d'une aide humanitaire pourtant prête à y être acheminée, a affirmé mercredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le réseau X (ex-Twitter).

"Chaque seconde où nous attendons l'aide médicale, nous perdons des vies", a posté Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que les fournitures médicales sont bloquées depuis quatre jours à la frontière entre l'Egypte et Gaza.

"Nous avons besoin d'un accès immédiat pour commencer à livrer ces produits vitaux", a insisté le Dr Tedros.

A l'instar de nombreux autres responsables d'agences onusiennes et d'ONG ou d’États, il réclame l'ouverture du poste frontière de Rafah.

Depuis des jours, des tonnes d'aide sont bloquées dans le désert du Sinaï égyptien alors que Rafah est fermé côté palestinien, après quatre bombardements cette semaine.

Les États-Unis disent travailler à un accord mais Israéliens et Égyptiens ne s'entendent pas sur les garanties de sécurité qu'ils réclament à Rafah.

"Nous avons besoin que cesse la violence de toutes parts", a encore imploré le directeur général de l'OMS.

La bande de Gaza s'enfonce dans une crise humanitaire inédite. Elle fait l'objet d'un blocus quasi total de la part d'Israël, qui l'a décrété après une attaque sans précédent le 7 octobre sur son territoire par le mouvement islamiste Hamas, dont les commandos ont tué plus de 1.400 personnes et en ont enlevé près de 200. Les victimes sont en grande majorité des civils, tout comme les quelque 3.000 personnes tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza.

Israël bombarde l'étroit territoire palestinien peuplé de 2,4 millions d'habitants, depuis les attaques du Hamas pour préparer un éventuel assaut terrestre.

Avant elle, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a demandé aux dirigeants européens de faire preuve de "cohérence" dans leur réaction face au conflit, après plusieurs jours de cacophonie à Bruxelles.

Il a rappelé que la guerre "repose sur des règles internationales", et spécifié que "couper l’eau, l’approvisionnement fondamental à des population n’est pas compatible avec le droit de la guerre".

De sont côté, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit mercredi "horrifié" par la frappe, appelant à une "enquête approfondie".

"Je suis horrifié par les images de cette explosion dans un hôpital à Gaza. Des civils innocents ont été blessés et tués. Nos pensées vont aux familles des victimes. Une enquête approfondie de cet incident est impérative", a indiqué M. Scholz sur le réseau social X (anciennement Twitter).


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.