Comment l’abandon du statu quo d'Al-Aqsa a ravivé le conflit israélo-palestinien

Le complexe de la mosquée Al-Aqsa, sur le Haram al-Charif, revêt une grande importance pour les trois religions abrahamiques, l'islam, le judaïsme et le christianisme (Photo, AFP).
Le complexe de la mosquée Al-Aqsa, sur le Haram al-Charif, revêt une grande importance pour les trois religions abrahamiques, l'islam, le judaïsme et le christianisme (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 18 octobre 2023

Comment l’abandon du statu quo d'Al-Aqsa a ravivé le conflit israélo-palestinien

  • Le Haram al-Charif, ou le Noble Sanctuaire, a été le théâtre de visites provocatrices de la part d'extrémistes religieux juifs
  • Le juriste israélien Daniel Seidemann affirme que l'occupation «sape les fondements moraux de la société israélienne»

LONDRES: Le vendredi 29 septembre, Daniel Seidemann, avocat israélien spécialisé dans les relations israélo-palestiniennes à Jérusalem, a apporté la touche finale à un document de recherche qui lui avait été commandé par l'unité de recherche et d'études d'Arab News.

Le sujet était l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa sur le Haram al-Charif, connu des juifs et des chrétiens comme le Mont du Temple, qui revêt une grande importance pour les trois religions abrahamiques, mais où seuls les musulmans peuvent prier et où les autres religions ne peuvent que visiter.

C'est en tout cas le statu quo qui prévaut sur le site depuis 1967.

Une vue générale de Jérusalem-Est et du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, le 15 octobre 2023 (Photo, AFP).

Mais en tant que fondateur de Terrestrial Jerusalem, une organisation non gouvernementale dont l'objectif est de trouver une solution à la question de la ville qui soit compatible avec la solution des deux États, Seidemann est devenu, au cours des derniers mois, de plus en plus conscient et préoccupé par le fait que l'équilibre délicat qui a été maintenu sur le site au cours des cinquante-six dernières années était en danger d'être rompu.

Il a compris que c'était la recette d'un désastre et, dans l'espoir de l'éviter, il a tenu à «familiariser à la fois les dirigeants et le grand public avec les faits pertinents».

Un peu plus d'une semaine plus tard, Seidemann s'est réveillé le matin du samedi 7 octobre en apprenant que le groupe militant palestinien Hamas avait lancé son attaque dévastatrice contre Israël depuis Gaza.

En écoutant les informations, il n'a pas été surpris d'apprendre que le commandant du Hamas, Mohammed Deif, avait qualifié l'assaut d’«opération déluge d’Al-Aqsa», lancée, selon lui, en représailles à la «profanation» de l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa par Israël.

Que l'attaque ait été motivée ou non par les récents événements survenus à la mosquée – et le Hamas avait certainement déjà lancé des avertissements concernant les violations de plus en plus fréquentes du statu quo établi de longue date sur le site – Seidemann savait qu'une chose était certaine.

Le ministre israélien et chef du parti Puissance juive, Itamar Ben-Gvir (au centre), marche dans la cour de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, connue par les juifs sous le nom de Mont du Temple, tôt le 3 janvier 2023 (Photo, AFP).

«Il ne fait aucun doute qu’Al-Aqsa a été un facteur contributif», a-t-il indiqué. «On en revient toujours à Al-Aqsa, et Jérusalem a toujours le dernier mot.

«Nous devons familiariser le public israélien et le monde arabe avec l'idée d'une Jérusalem qui permette la cohabitation de ces récits conflictuels. Ce n'est pas une utopie, mais Jérusalem sait le faire.

«Et que cela aboutisse ou non, nous serons toujours confrontés à la question d'Al-Aqsa, et personne dans le monde arabe ou musulman ne peut se permettre de l'ignorer», a-t-il exliqué.

Le caractère sensible du site a été mis en évidence le 27 septembre lorsque Nayef al-Sudairi, le nouvel ambassadeur saoudien auprès des Palestiniens, a accepté de reporter une visite prévue à la mosquée Al-Aqsa pour répondre à des préoccupations palestiniennes non précisées.

On pense que ces préoccupations sont liées à l'augmentation malvenue de la présence des forces de sécurité israéliennes sur le site, qui a favorisé une série de visites provocatrices de la part d'extrémistes religieux juifs dont le but ultime est de construire un temple juif sur le site.

Les extrémistes bénéficient du soutien de nombreux membres du gouvernement israélien. Le 3 octobre, Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale (de l’extrême droite), a demandé à la Knesset et au cabinet de sécurité de l'État d'envisager d'urgence «l'ouverture du mont du Temple aux Juifs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7».

Un Palestinien prie alors que les forces de sécurité israéliennes escortent un groupe de colons juifs visitant l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, le 2 juin 2019 (Photo, AFP).

Ce jour-là, 500 membres du mouvement des colons israéliens sont entrés sur le site. Le lendemain, cinquième jour de la fête juive de Souccot, plus de 1 000 personnes ont pénétré de force dans l'enceinte, répétant un spectacle qui, ces derniers mois, s'est répété de plus en plus souvent.

Cette fois, l'incursion, à laquelle ont assisté des membres des forces de sécurité israéliennes, a valu au gouvernement israélien une réprimande de la part de la Jordanie qui, depuis 1924, est le gardien universellement reconnu du site, sous les auspices du département des affaires du Waqf de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, nommé par la Jordanie.

Dans une lettre de protestation adressée à l'ambassade d'Israël à Amman, le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné «les incursions de partisans radicaux, de colons et de membres de la Knesset dans la sainte mosquée Al-Aqsa sous la protection de la police» et «la restriction de l'accès des fidèles à la mosquée, la profanation de tombes islamiques et les attaques croissantes contre les chrétiens à Jérusalem occupée».

Selon Seidemann, la pensée idéologique qui sous-tend les incursions dans Al-Aqsa par «ce qui a commencé comme une petite frange, peut-être lunatique, est devenue plus courante».

« Le parti national religieux, la droite idéologique, notamment les ministres, considèrent Israël comme une continuation de l'histoire biblique ancienne. Pour eux, il s'agit du “troisième Commonwealth juif”, après le premier et le deuxième temples», a-t-il ajouté.

Le «premier temple» est le temple de Salomon. Les Juifs pensent qu'il a existé sur le site du Mont du Temple du XXe au VIe siècle avant notre ère, lorsqu'il a été détruit par le roi babylonien Nabuchodonosor II en 587 avant notre ère. Le «second temple», qui l'a remplacé, a été détruit par les Romains en 70 de notre ère.

«Du point de vue de la droite religieuse, la plus grande erreur commise par Israël depuis 1967 a été la décision de Moshe Dayan (alors ministre de la Défense) d'enlever les drapeaux israéliens sur le Mont du Temple et de remettre les clés au Waqf», a révélé Seidemann.

La police des frontières israélienne monte la garde près des détecteurs de métaux nouvellement installés à l'entrée du complexe d'Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le 16 juillet 2017 (Photo, AFP).

Après la victoire de la guerre des Six Jours en 1967, Israël a occupé Jérusalem-Est, notamment le Haram al-Charif, et l’occupe depuis lors.

Le 7 juin 1967, peu après que les parachutistes israéliens ont pris d'assaut l'enceinte, leur commandant, le colonel Motta Gur, a transmis par radio au quartier général un message qui, depuis lors, a fait vibrer la corde sensible des Israéliens de droite: «Le Mont du Temple est entre nos mains.»

Controversé, parce qu'il ne resterait pas longtemps entre leurs mains.

L'histoire raconte que Dayan observait la scène à l'aide de jumelles lorsque, à sa grande horreur, il vit que l'un des parachutistes était monté au sommet du Dôme du Rocher et avait hissé le drapeau israélien.

Dayan, parfaitement conscient de l'impact de ce symbolisme grossier sur le monde islamique, ordonna le retrait immédiat du drapeau. Plus tard, debout près du Mur occidental, au moment de la victoire d'Israël, Dayan fit une déclaration remarquablement conciliante.

«À nos voisins arabes, nous tendons, surtout en ce moment, la main de la paix», a-t-il déclaré. «Aux membres des autres religions, chrétiens et musulmans, je promets fidèlement que leur pleine liberté et tous leurs droits religieux seront préservés.

«Nous ne sommes pas venus à Jérusalem pour conquérir les lieux saints des autres», a-t-il assuré.

Des personnes se tiennent près des Palestiniens tués lors des frappes aériennes israéliennes sur l'hôpital Ahli Arab dans le centre de Gaza après avoir été transportés à l'hôpital Al-Chifa, le 17 octobre 2023 (Photo, AFP).

Les clés des portes et la responsabilité du maintien de l'ordre et du contrôle de l'enceinte d'Al-Aqsa ont été rendues au Waqf.

Au cours des décennies suivantes, les Juifs ont été autorisés à pénétrer dans l'enceinte certains jours, par la porte des Maghrébins. C'était la seule entrée par laquelle les non-musulmans pouvaient accéder à l'esplanade.

Selon Seidemann, tout cela a commencé à changer après 2003, lorsque le gouvernement israélien a imposé unilatéralement de nouvelles dispositions qui ont de plus en plus marginalisé le Waqf.

Aujourd'hui, c'est la police israélienne qui décide qui peut ou ne peut pas visiter l'enceinte, qui voit un nombre croissant de colons et d'autres activistes revendiquer le site.

«Ils croient que la raison d'être de ce gouvernement est de revenir sur la décision de Dayan parce qu'elle entrave le déroulement du plan divin qu'est Israël», a précisé Seidemann. «Cela est devenu un courant dominant.»

Ceci est également devenu un article de foi pour de nombreux membres du Cabinet israélien, malgré la déclaration de Benjamin Netanyahou (Premier ministre actuel) en 2015, à la demande du secrétaire d'État américain, John Kerry, selon laquelle «Israël continuera d'appliquer sa politique de longue date: Les musulmans prient sur le Mont du Temple; les non-musulmans visitent le Mont du Temple.»

À l'époque, le secrétaire général de l'OLP, Saeb Erekat, avait rejeté les assurances de Netanyahou.

Des soldats israéliens positionnés à l'extérieur du kibboutz Beeri près de la frontière avec la bande de Gaza, le 17 octobre 2023 (Photo, AFP).

«Avant l'an 2000, les touristes entraient dans le Haram al-Charif sous la garde des employés du département du Waqf et les non-musulmans n'étaient pas autorisés à y prier», a déclaré Erekat, cité par le Jerusalem Post.

«Mais aujourd'hui, les Israéliens ont changé les réglementions et les touristes peuvent visiter le site après avoir reçu un permis des autorités israéliennes et sous la protection de la police israélienne», a spécifié Seidemann.

Depuis lors, les provocations se sont multipliées. En janvier de cette année, une visite du ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite, Ben-Gvir, dans l'enceinte d'Al-Aqsa a été qualifiée de «provocation irresponsable de plus» par le journal israélien Haaretz.

Il s'agissait, selon Seidemann, d'une «visite triomphale, pour leur montrer qui est le patron».

Encouragés par des hommes politiques tels que Ben-Gvir, les membres des groupes de colons, du mouvement du Mont du Temple et du parti national religieux se pressent de plus en plus à Al-Aqsa, même si, en vertu d'une loi rabbinique établie de longue date et liée à des concepts de pureté rituelle, les Juifs n'ont pas le droit d'entrer sur le site.

«En mai dernier, des milliers de jeunes Israéliens religieux d'extrême droite célébrant la victoire de 1967 ont défilé dans le quartier musulman en criant “Mort aux Arabes”.  C'était tout simplement horrible. Je pense que c'est le pire jour dont je me souvienne à Jérusalem», a déclaré Seidemann.

Avant la marche, des centaines d'ultranationalistes sont entrés dans l'enceinte d'Al-Aqsa.

«Ils auraient pu emprunter toutes sortes d'autres voies, mais ils sont passés par le quartier musulman, pour leur montrer que “vous êtes chez nous, nous sommes les propriétaires et vous êtes les locataires”», a-t-il éclairci.

Un garde-frontière israélien intervient alors que des participants à un rassemblement annuel de l'extrême droite israélienne, brandissant des drapeaux, battent des Palestiniens pendant l'événement dans la vieille ville de Jérusalem, le 18 mai 2023 (Photo, AFP).

Et les musulmans ne sont pas les seuls à subir cette nouvelle vague d'intolérance religieuse, a affirmé Seidemann.

«Au cours des derniers mois, il y a également eu une forte augmentation des crimes de haine contre les chrétiens, inspirée, je pense, par certains membres du gouvernement, qui ne l'a condamné que la semaine dernière, pour la première fois après huit mois. Entre-temps, ni le maire de Jérusalem ni le Conseil municipal ne l'ont condamné.»

Les extrémistes font également pression pour la construction d'un parc national sur le Mont des Oliviers, un site d'une importance capitale pour la foi chrétienne.

«C’est le reflet de ce qui se passe à Al-Aqsa», a déclaré Seidemann. «Un lieu saint chrétien est transformé par les colons en un lieu saint judéo-chrétien partagé, de la même manière que le mouvement du Mont du Temple veut transformer Al-Aqsa d'un site musulman en un site judéo-musulman partagé.»

Ce n'est pas que les hommes politiques qui tentent de saboter le statu quo à Jérusalem «soient nécessairement racistes par nature», estime Seidemann.

«C'est qu'ils comprennent que parler avec empathie et respect de l'égalité des autres, musulmans, arabes ou chrétiens, est un handicap électoral et qu'ils perdront des voix au sein de leur base», a-t-il expliqué.

«Personnellement, j’aurais préféré qu’ils soient racistes parce qu’autrement, ceci est un reflet de ce que nous sommes devenus.

«En 1967, Israël a annexé Jérusalem. Tous les premiers ministres israéliens, jusqu'à Netanyahou, ont dit: «Nous ne devons pas forcer les choses, surtout en ce qui concerne les sites religieux. Nous sommes également les gardiens des sites les plus importants du christianisme et de l'islam, nous traiterons cette question avec sensibilité et respect.»

La famille d'un enfant palestinien tué lors d'une frappe aérienne israélienne pleure devant l'hôpital de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 octobre 2023 (Photo, AFP).

Aujourd'hui, Seidemann craint qu'Israël, de plus en plus sous l'emprise de groupes religieux et d'hommes politiques extrémistes, ne se perde.

«L'occupation n'est pas ce que nous faisons», a-t-il déclaré. «L'occupation, c'est ce que nous sommes devenus, et ceci sape les fondements moraux de la société israélienne.»

Al-Aqsa, «est en train de devenir l’arène de conflit par excellence entre Israéliens et Palestiniens, juifs et musulmans. Cela n'ennoblit l'âme d'aucun d'entre nous et, dans une certaine mesure, a souillé un lieu très sacré», a-t-il ajouté.

Le 6 septembre, Tamir Pardo, ancien chef du Mossad, l'agence de renseignement israélienne, a déclaré à l'Associated Press qu'Israël appliquait un système d'apartheid en Cisjordanie. «Il a annoncé cela avant le début de la guerre, mais je pense qu'il le dirait encore aujourd'hui», a jugé Seidemann.

«Il a souligné qu'il n'y avait qu'une seule menace existentielle pour Israël dans cette génération. Ce n'est pas la menace nucléaire iranienne – nous pouvons y faire face. Il ne s'agit pas non plus de 100 000 roquettes du Hezbollah – c'est horrible, mais nous pouvons y faire face.

«Mais Israël ne peut survivre en tant que puissance d'occupation perpétuelle. Israël mettra fin à l'occupation, ou c’est l'occupation qui sera notre fin», a soutenu Seidemann.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis

Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
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  • « Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa ».
  • Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

SANNA, YEMEN : Les rebelles houthis du Yémen ont fait état lundi de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis sur la capitale Sanaa, et annoncé de nouvelles attaques contre des navires de guerre américains et israéliens.

« Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa », a rapporté l'agence de presse officielle des rebelles Saba, en citant un communiqué du ministère de la Santé de l'administration houthie.

Des bombardements aériens ont également visé dimanche soir les provinces de Marib, dans le centre du pays, Hodeida, dans l'ouest, et Saada, bastion des Houthis, dans le nord, selon la même source.

Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

Les insurgés yéménites, soutenus par l'Iran, ont commencé à mener des attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, ainsi que contre le territoire israélien après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Les attaques des Houthis contre le trafic maritime en mer Rouge, par où transite environ 12 % du commerce mondial, ont contraint de nombreuses entreprises maritimes à dérouter le trafic vers la pointe de l'Afrique australe, engendrant ainsi des coûts de transport supplémentaires.

Les frappes américaines avaient débuté en janvier 2024, mais elles se sont intensifiées sous la présidence de Donald Trump.

En réponse aux derniers bombardements sur Sanaa, les Houthis ont affirmé lundi avoir mené des attaques de missiles et de drones contre deux porte-avions américains en mer Rouge et en mer d'Arabie : le Harry S. Truman et le Carl Vinson.

Ils ont également affirmé avoir lancé plusieurs drones en direction d'Israël.

Vendredi, les Houthis avaient fait état de la mort de 80 personnes et de 150 blessés dans le bombardement du port pétrolier de Ras Issa, dans la province de Hodeida, qualifiant cette attaque de la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains au Yémen.


Les dirigeants ‘ETS Education soulignent les capacités des ressources humaines de l’Arabie saoudite

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  • « Notre étude révèle que l'Arabie saoudite se distingue en tant que modèle mondial en matière d'engagement des résidents envers l'amélioration et la requalification des compétences,
  • En Arabie saoudite, le gouvernement joue un rôle très important dans la mise en place de nouveaux types de changements.

RIYAD : l'Arabie saoudite a accueilli l'initiative « Capacités humaines 2025 », qui a réuni des dirigeants du monde entier pour étudier comment l'éducation, la technologie et la politique peuvent façonner des sociétés prêtes pour l'avenir et une main-d'œuvre résiliente.

Le rapport sur le progrès humain 2025 de l'ETS pour le Royaume d'Arabie saoudite explore la manière dont le pays navigue dans ce paysage transformateur, en mettant l'accent sur son enthousiasme pour la monnaie fiduciaire en tant que pierre angulaire du développement et de l'autonomisation de la main-d'œuvre.

En marge de ce forum, Ratnesh Jha, directeur général des produits institutionnels et membre de la direction mondiale de l'entreprise chez ETS Education, a déclaré à Arab News : « Nous sommes dans la science de la mesure. Nous considérons donc l'évaluation comme une véritable science de la mesure. Et actuellement, l'ensemble des sociétés sont en pleine mutation. Il s'agit d'un travail très responsable.

Nous aidons nos parties prenantes, telles que les écoles, les apprenants, les universités, les entreprises et les institutions gouvernementales, à se doter d'un ensemble d'outils d'évaluation et d'apprentissage adéquats pour aider les apprenants et leur permettre de réussir.

À l'ère de la technologie, les diplômes semblent avoir été essentiels et importants. Mais avec l'essor de la technologie, l'accès à la connaissance est désormais à la portée de tous. Parfois, les connaissances reflétées par le diplôme ne sont toutefois pas suffisantes. Aujourd'hui, des compétences appliquées sont nécessaires dans tous les secteurs d'activité.

La Vision 2030 de l’Arabie saoudite apporte essentiellement de nouveaux aspects. L'ensemble de la société est en pleine mutation et l'éducation ainsi que les compétences sont des éléments essentiels. Lors de la conférence sur les capacités humaines, nous avons présenté le rapport sur le progrès humain afin d'aider le Royaume et les dirigeants à concrétiser cette vision d'ici 2030. »

ETS est une organisation mondiale qui propose des solutions en matière d'éducation et de talents, et aide les apprenants à être prêts pour l'avenir tout au long de leur vie. Chaque année, ETS réalise plus de 50 millions d'évaluations dans 200 pays et territoires à travers le monde.

« Notre étude révèle que l'Arabie saoudite se distingue en tant que modèle mondial en matière d'engagement des résidents envers l'amélioration et la requalification des compétences, avec une adoption significative d'outils basés sur l'intelligence artificielle pour la validation des compétences et l'évolution de carrière.

Les femmes sont à l'avant-garde de cette transformation, œuvrant en faveur de l'égalité d'accès aux opportunités de développement des compétences. Parallèlement, la main-d'œuvre dans son ensemble fait preuve d'un engagement profond en faveur de l'adaptabilité et de l'innovation, positionnant le Royaume comme un leader dans la transformation d'une économie fondée sur les compétences.

73 % des personnes interrogées en Arabie saoudite déclarent avoir déjà développé de nouvelles compétences à l'aide d'outils d'IA (contre seulement 61 % au niveau mondial). Développer dès maintenant des compétences en IA permet de prendre une longueur d'avance et de se positionner en tant que leader dans une économie de plus en plus axée sur la technologie et l'innovation. »

ETS propose des produits tels que le TOEFL, le TOEIC, Praxis, le GRE et Futurenav. Ils évaluent les aptitudes et les compétences en matière de maîtrise de la langue anglaise, de préparation aux études supérieures, d'autorisation d'enseigner ainsi que d'acquisition et de rétention des talents pour les dirigeants de la main-d'œuvre.

Rohit Sharma, vice-président principal des solutions de mobilité mondiales chez ETS, a pour son part déclaré : « Qu’il s'agisse de bouleverser les compétences requises ou de permettre un coaching en temps réel, l'IA redéfinit la manière dont les employés apprennent, se développent et progressent dans leur carrière.

En Arabie saoudite, le gouvernement joue un rôle très important dans la mise en place de nouveaux types de changements. Des groupes tels que les entreprises et les universités apportent également leur contribution en introduisant des changements dans le cadre de leurs programmes d'études ou de leurs outils d'apprentissage et d'évaluation.

En tant qu'organisation, nous les aidons à créer ces outils, à les mettre en œuvre et à garantir la scientificité des mesures. Nous apportons l'expertise en évaluation psychométrique. Il est essentiel de garantir leur scientificité. Elle est validée et fiable, de sorte qu'elle ne reste pas réservée à un domaine particulier. Il s'agit d'une norme reconnue dans le monde entier. C'est donc un grand écosystème qui a été développé. »

Il existe environ 6 millions de tests dans le monde. Nous en avons effectué environ 140 millions au cours de ces dernières années. Nous disposons de tant de données que si nous devons créer quelque chose pour personnaliser le parcours d'un apprenant tout au long de sa vie, nous pourrons aider le gouvernement, l'université et l'entreprise à optimiser leurs pratiques de la meilleure façon possible.

Ces personnes seront ainsi dotées de diplômes et de certifications pertinents sur la scène mondiale. Nous aidons à visualiser une structure pour accélérer encore davantage le changement.

Concernant la position du Royaume au sein de cet écosystème mondial, Rohit Sharma a confié : « Le Royaume est en fait très bien classé en ce qui concerne l'enthousiasme et l'excitation des apprenants.

Il y a un fort consensus sur le fait que la promotion de la valeur des qualifications augmenterait les opportunités de carrière, en particulier en Arabie saoudite (64 %, soit 60 % au niveau mondial).

Grâce à l'intelligence artificielle, nous pouvons faire passer des examens n'importe où. Nous proposons une solution de surveillance intégrée. Ainsi, aujourd'hui, une institution n'a plus à se préoccuper de cela.

Nous utilisons l'IA pour garantir cela. Mais pour que ce soit très personnalisé, pour que ce soit personnalisé en fonction du secteur afin que les gens puissent obtenir les meilleurs résultats. Pour cela, une action coordonnée du gouvernement, des établissements d'enseignement et des employeurs est nécessaire. »

En réalisant des investissements stratégiques dans ces domaines, l'Arabie saoudite peut s'appuyer sur sa dynamique actuelle pour créer une main-d'œuvre résiliente, inclusive et compétitive à l'échelle mondiale, préparée à relever les défis et à saisir les opportunités de demain. » ont-ils conclu.


Une nation plus saine et plus verte au cœur de la Semaine de l'environnement 2025

Le bus est un voyage pour le visiteur, du passé au présent, montrant les pratiques durables que les gens utilisaient autrefois pour coexister avec la nature et la biodiversité. (AN Haifa Alshammari)
Le bus est un voyage pour le visiteur, du passé au présent, montrant les pratiques durables que les gens utilisaient autrefois pour coexister avec la nature et la biodiversité. (AN Haifa Alshammari)
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  • L'objectif est de sensibiliser les écoliers.
  • Le thème de cette année est « Notre environnement est un trésor ».

RIYAD : Les organisateurs de la Semaine de l'environnement en Arabie saoudite visent à renforcer l'engagement du public pour assurer un avenir prospère et plus écologique au pays.

L'événement a débuté dimanche en présence du ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Abdulrahman Al-Fadley, et du ministre d'État aux Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir.

Reema Obaid, l'une des participantes, a déclaré à Arab News : « Nous sommes ici dans le cadre de l'initiative de sensibilisation à l'environnement, qui vise à prendre conscience de l'importance de notre environnement pour qu'il soit plus sain et plus vert ».

Mme Obaid a expliqué que les enfants pouvaient se rassembler à son stand pour planter des graines ou des boutures. Ils peuvent ensuite emporter leurs plantes ou en faire don aux parcs nationaux du Royaume. 

Une autre activité est le « Green Leader », financé par le Fonds national pour l'environnement. Il s'agit d'un bus vert qui symbolise l'évolution du pays en matière de durabilité, du passé au présent.

Weed Al-Balawi, l'un des initiateurs du projet, a déclaré que le bus avait été conçu pour « transmettre des concepts majeurs concernant la durabilité, la conservation des ressources, le patrimoine ancestral et la technologie dans le domaine de la conservation de l'environnement ».

L'objectif était d'assurer un « moyen simple et agréable d'atteindre le groupe cible, c'est-à-dire les enfants de l'école primaire au collège », a-t-il expliqué.

Elle a expliqué que les stations éducatives de l'événement avaient été créées pour permettre au public de découvrir comment les gens appliquaient des pratiques durables dans leur vie quotidienne, pour coexister avec la nature et la biodiversité.

La dernière station montrait les pratiques actuelles, notamment la façon dont la technologie est utilisée aujourd'hui pour protéger l'environnement, a déclaré Mme Al-Balawi. 

L'un des exemples présentés était l'abreuvoir à chameaux, dans lequel les gens avaient l'habitude de creuser un petit puits à côté de celui qu'ils utilisaient pour boire.

Cette technique ancienne visait à prévenir la propagation des maladies des animaux aux humains et à réduire la quantité d'eau gaspillée.

Intitulée « Notre environnement est un trésor », la manifestation se tiendra jusqu'au 26 avril cette année.

L'un des temps forts a été le lancement de l'indice national de performance environnementale, un outil stratégique permettant de suivre les progrès accomplis et d'orienter les politiques.

Treize accords ont été signés entre les entités du ministère et le secteur privé afin d'améliorer la collaboration dans les projets environnementaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com