Covid-19 et rapatriement de fonds à l’ordre du jour des députés libanais

Une vue aérienne de Sahet al-Nejme, ou place de l'étoile, en date du 21 mars 2020, montre le Parlement avec le grand sérail en arrière-plan, au centre de la capitale libanaise Beyrouth (Photo, AFP).
Une vue aérienne de Sahet al-Nejme, ou place de l'étoile, en date du 21 mars 2020, montre le Parlement avec le grand sérail en arrière-plan, au centre de la capitale libanaise Beyrouth (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 décembre 2020

Covid-19 et rapatriement de fonds à l’ordre du jour des députés libanais

  • Le comité demande ainsi aux expatriés qui comptent se rendre au Liban pour les vacances via le Royaume Uni de changer d'itinéraire
  • Le Parlement a de plus ratifié une proposition de loi pour lever le secret bancaire de tous ceux qui s'occupent des affaires publiques, à la Banque du Liban, dans les ministères, ainsi que dans les administrations publiques

BEYROUTH: Le comité scientifique au ministère de la Santé du Liban a émis lundi une recommandation au sujet des vols en provenance de Londres. Ceux-ci seront suspendus pour quelques jours, le temps de recevoir plus d'informations sur la nouvelle variante de Covid-19 identifiée en Grande-Bretagne.

Le comité demande ainsi aux expatriés qui comptent se rendre au Liban pour les vacances via le Royaume Uni de changer d'itinéraire. Les voyageurs sont tenus de s’isoler à domicile pour cinq jours à leur arrivée, et devront passer ensuite un test PCR.

Des mesures prophylactiques sont appliquées lors des délibérés au palais de l'UNESCO, siège de la session législative actuelle. La salle principale, plus spacieuse, permet le respect des mesures de distanciation sociale, et les députés portent des masques en tout temps.

Le Parlement a de plus ratifié une proposition de loi pour lever le secret bancaire de tous ceux qui s'occupent des affaires publiques, à la Banque du Liban, dans les ministères, ainsi que dans les administrations publiques.

Le Parlement, selon le président Nabih Berri, a émis une directive qui soumet tous les organes de l'État, dont la Banque du Liban, les ministères, les départements et les institutions publiques, à un audit juricomptable, et ce en réponse à une lettre adressée par le président Michel Aoun à la Chambre.

Les députés ont préconisé cette décision lors de la session précédente, car «le Parlement ne peut répondre à la requête d'Aoun avec une loi», indique Berri.

Le projet de loi, qui veut récupérer des sommes trafiquées à l'étranger, sera transmis aux comités conjoints, s'il est complété d’ici quinze jours. Le passage par les comités constitue une importante perte d’essor dans la chasse législative à l’argent volé.

La ministre des Déplacés par intérim, Ghada Shreim, a déclaré: «Nous espérions faire adopter le projet de loi pour récupérer l'argent transféré à l'étranger après le 17 octobre, au lieu de le renvoyer aux comités. La récupération de ces fonds est la première étape d’un long parcours».

Le Parlement a par ailleurs adopté pour la première fois une loi qui sanctionne le harcèlement sexuel, en particulier sur les lieux de travail. Une modification de loi a aussi été adoptée, décrite par Claudine Aoun, la présidente de la Commission nationale pour les femmes libanaises, comme un pas positif pour protéger les femmes du harcèlement sexuel et de la violence domestique.

Le ministre intérimaire de la Santé Hamad Hassan souligne de son côté la nécessité de se conformer aux mesures prophylactiques pendant la période des fêtes. Les répercussions seraient tragiques sinon, insiste-t-il.

Le comité scientifique a noté lors de sa réunion de lundi «l'absence de mobilisation publique dans le pays, et une baisse de la vigilance par rapport au port de masques», selon Hassan.

Lundi matin, le nombre total de cas de Covid-19 confirmés au Liban a atteint 158 104, un taux de plus de 1 500 cas par jour. Plus de 2 000 cas par jour ont été enregistrés à une certaine période. Le nombre de morts a atteint 1 281, soit 10 décès par jour.

1 904 cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le secteur médical depuis la première infection détectée en février dernier.

Huit des personnes détenues dans la prison de la police militaire à Rihaniya, à la suite de l'explosion du port de Beyrouth, ont par ailleurs contracté la Covid-19 d'un garde de sécurité porteur du virus.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".