«Il n’existe aucune raison de retarder la formation du gouvernement libanais» déclare le chef de l'eglise maronite

Il n’existe aucune raison de retarder la formation d’un nouveau gouvernement libanais, a déclaré dimanche le patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient (Fichier / AFP)
Il n’existe aucune raison de retarder la formation d’un nouveau gouvernement libanais, a déclaré dimanche le patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient (Fichier / AFP)
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Publié le Lundi 21 décembre 2020

«Il n’existe aucune raison de retarder la formation du gouvernement libanais» déclare le chef de l'eglise maronite

  • Bechara Boutros al-Raï souligne que le travail du nouveau gouvernement est de «se consacrer à la mise en œuvre des réformes, de recevoir l'aide internationale prévue et promise et de donner la priorité à la reconstruction de Beyrouth
  • Les querelles et l’impasse ont conduit Samir Geagea, qui dirige le parti des Forces libanaises, à solliciter la démission du président

BEYROUTH: Il n’existe aucune raison de retarder la formation d’un nouveau gouvernement libanais, a déclaré dimanche le chef de l'eglise maronite du pays.  

Les efforts pour former un nouveau gouvernement ont été bloqués par des factions politiques, le patriarche maronite Bechara Boutros al-Raï ayant dû intervenir personnellement pour aider à sortir de l'impasse. 

Mustapha Adib a démissionné de son poste de Premier ministre en septembre, moins d'un mois après avoir été nommé pour remplacer Hassan Diab, qui a succédé à Saad Hariri fin janvier de cette année. 

Le cardinal déclare que dans toutes ses communications au cours des derniers jours avec le président, Michel Aoun; le Premier ministre désigné, Hariri; et le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, il n'a trouvé «aucune raison de retarder la formation du gouvernement – même d’un seul jour.» 

Il souligne la nécessité d'un gouvernement exempt de quotas, de contre-conditions et d'obstacles, autant d’éléments qui ont paralysé ses décisions. 

«Ce gouvernement doit être apolitique et non partisan, avec des ministres qui sont connus de la société civile pour leurs compétences, leurs réalisations et leur expertise, à la condition que ce gouvernement soit formé conformément aux dispositions de la Constitution et par la consultation et des intentions pures entre le Premier ministre désigné et le président, dans le cadre d'un accord, d'un partenariat et d'une rotation de portefeuilles.» 

Bechara Boutros al-Raï souligne que le travail du nouveau gouvernement est «de se consacrer à la mise en œuvre des réformes, de recevoir l'aide internationale prévue et promise, et de donner la priorité à la reconstruction de Beyrouth, détruite par l'explosion du 4 août dernier». 

Le 9 décembre, Saad Hariri a suggéré à Michel Aoun une liste de 18 ministres mais, depuis cette date, il n'y a eu aucun progrès dans la formation d'un nouveau gouvernement. 

Au cours des quarante-huit dernières heures, les tensions entre l’ancien Premier ministre et le Courant du futur ont augmenté, donnant l’impression que le processus de formation d’un gouvernement se compliquait et que la médiation du patriarche ne conduirait à aucune percée. 

L’ancien Premier ministre a publié une déclaration accusant Saad Hariri de «tenter de contourner l'autorité constitutionnelle du président en tant que partenaire égal dans le processus de formation du gouvernement et à la tête du pays, en plus d'insister sur le respect du pacte, de ne pas adopter de normes claires et unifiées pour traiter avec tous les Libanais, et d’avoir d’ignorer les équilibres nationaux et de revenir à une époque de marginalisation et d'érosion des droits.»  Sa déclaration ajoutait: «Cela ne peut être toléré.» 

Des informations divulguées aux médias indiquent que l’ancien Premier ministre accepterait la formation d’un gouvernement en échange de trois grands ministères – l’Intérieur, de la Défense et de la Justice – qui le mettraient en charge du portefeuille de la sécurité du Liban. 

Le Courant du futur accuse la direction de l’ancien Premier ministre «d'insister pour renverser la norme constitutionnelle de formation de gouvernements».  

Le législateur de l’ancien Premier ministre, Ibrahim Kanaan, a annoncé dimanche après sa rencontre avec Bechara Boutros al-Raï que les débats ne doivent pas se poursuivre et qu'Aoun est prêt à régler la question gouvernementale conformément à la Constitution et à une initiative française visant à reconstruire le pays et à sauver l'économie. Mais il n'a pas donné de détails. 

Ibrahim Kanaan s’attend à une rencontre entre Michel Aoun et Saad Hariri au début de la semaine prochaine à la lumière des éclaircissements et de la communication en cours, d'autant plus que le président est «déterminé à résoudre le problème de la formation du gouvernement» conformément à la Constitution et à l'initiative française. 

Mustafa Alloush, le vice-président du Courant du futur, s'est adressé au président et à son gendre, Bassil, sur les réseaux sociaux écrivant: «Si l'intention est de détruire la structure, alors vous avez réussi. Mais à quoi bon confier la présidence au gendre du président sur les ruines d’une patrie? Toute cette tromperie de la Constitution ne fonctionnera pas. Un gouvernement ayant une mission est le seul moyen d'arrêter l'effondrement et de protéger le Liban – si vous avez une conscience.» 

Les querelles et l’impasse ont conduit Samir Geagea, qui dirige le parti des Forces libanaises, à solliciter la démission du président. 

Après une réunion de son bloc parlementaire, il a déclaré: «Le groupe au pouvoir n'est pas apte à gouverner. Il est corrompu et c'est ce qui a conduit le pays là où il se trouve. Si j'étais président de la république, j'aurais démissionné. Cela s'applique à tout le groupe au pouvoir.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".