Al-Rai aux dirigeants politiques: «Les Libanais ont faim et perdent espoir»

Béchara Al-Rai, patriarche de l'Église maronite, fait un dernier effort afin de faire sortir le Liban de l'impasse politique (Photo, Reuters).
Béchara Al-Rai, patriarche de l'Église maronite, fait un dernier effort afin de faire sortir le Liban de l'impasse politique (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 19 décembre 2020

Al-Rai aux dirigeants politiques: «Les Libanais ont faim et perdent espoir»

  • Le patriarche maronite s’est entretenu avec Aoun, Hariri et Bassil au sujet du blocage dans la formation d’un gouvernement
  • Le CPL «insiste à obtenir le tiers de blocage, faisant ainsi obstruction à la formation d’un gouvernement»

BEYROUTH: Le patriarche maronite au Liban Béchara Boutros Al-Rai est intervenu dans une ultime tentative de sortir de l’impasse sur la formation d’un nouveau gouvernement dans le pays, avertissant que les Libanais ont «vraiment faim et perdent tout espoir».

La décision d’Al-Rai fait suite à une série de réunions entre le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri qui n'ont pas réussi jusqu’à présent à résoudre l'impasse politique, malgré une crise économique aigue et des appels répétés de la communauté internationale.

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis la 13e réunion entre Aoun et Hariri qui reste sans réponse sur une formation gouvernementale de 18 ministres soumise au président.

Al-Rai, la plus haute autorité spirituelle de la communauté maronite, a rendu visite à Aoun vendredi, au lendemain d’un entretien entre Hariri et le patriarche qui a par la suite rencontré le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, accusé d'entraver la formation du gouvernement en insistant sur la nomination des ministres chrétiens.

A l’issue de cette réunion, Bassil a déclaré que «si l’intention d'adopter des critères fixes existe, le gouvernement sera certainement formé».

Une source proche de Hariri a pour sa part déclaré à Arab News que le dirigeant du CPL «insiste sur l’obtention par son bloc politique du tiers de blocage, faisant ainsi obstruction à la formation d’un gouvernement, ce qui signifie simplement que le gouvernement ne sera pas formé dans un proche avenir».

S'exprimant au palais Baabda, la résidence du président, Al-Rai a affirmé qu'un accord final entre Aoun et Hariri est une urgence et une nécessité.

«Les Libanais ont vraiment faim, sont sans emploi et sans espoir ni confiance. Ils ne peuvent plus supporter», a averti le patriarche qui ajouté que «les gens à Beyrouth souffrent des suites de l'explosion du port, et c'est une raison fondamentale pour former un gouvernement qui représente une autorité exécutive qui assume pleinement ses responsabilités », a poursuivi Al-Rai en disant que « le pays est complètement paralysé et ne peut pas continuer avec le gouvernement intérimaire actuel ».

L’avenir de la région est «en train de se jouer actuellement», selon le patriarche qui a affirmé la «nécessité de la présence du Liban dans cette dynamique régionale, ce qui nécessite un gouvernement qui réinstaure une logique institutionnelle à l’heure où les institutions s’effondrent l’une pares l’autre». Al-Rai a insisté sur le fait que  le Liban «ne peut pas continuer à s’attacher aux autres, si un scenario de conflit et de guerre s’impose, il est nécessaire d’avoir un gouvernement qui sait penser et agir au bon moment».

Technocrates non-partisans

Au cours de leur réunion de jeudi, Hariri avait exposé à Al-Rai les circonstances liées à la formation d'un nouveau gouvernement, affirmant que la composition du Cabinet suggérée à Aoun comprend 18 noms de technocrates non partisans. «Ce sont des personnes intègres et compétentes qui sont capables de mener à bien les réformes convenues», avait-t-il déclaré.

Hariri a également informé le  patriarche que son but n'est pas de former un gouvernement «comme il lui convient», ni «d’être Premier ministre». Le but selon Hariri est «d'arrêter l'effondrement du Liban et de construire Beyrouth à nouveau»,  ce qui «ne peut être réalisé sans l’adoption des réformes nécessaires pour la restitution des flux de fonds vers le pays».

De son côté, et suite à sa rencontre avec Al-Rai, Bassil a déclaré que «la discussion a eu lieu dans le but d'avoir un gouvernement, et la nécessité de le former le plus rapidement possible», et de déclarer que jusqu’à ce jour,  «sa formation politique n’a posé aucune condition et aucune exigence que celle de traiter la question de manière équitable et de former un gouvernement sur la base de la Constitution et du consensus national».

Nasrallah-Bassil

La chaine de télévision Al-Mayadeen, proche de la milice du Hezbollah, a rapporté jeudi qu'une réunion virtuelle entre Bassil et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait eu lieu avec pour objectif de «d’accroitre l'entente existante entre les deux parties».

Le Liban, qui misait sur la visite censée avoir lieu mardi prochain du président français Emmanuel Macron en vue d’accélérer les initiatives françaises concernant la formation d’un gouvernement, a vu ses espoirs s’évanouir suite au report de cette visite due au confinement de Macron atteint du coronavirus.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".