Blinken se rend en Israël pour une visite de solidarité après l'assaut du Hamas

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime avant à la base commune d'Andrews, dans le Maryland, en route vers Israël (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'exprime avant à la base commune d'Andrews, dans le Maryland, en route vers Israël (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 octobre 2023

Blinken se rend en Israël pour une visite de solidarité après l'assaut du Hamas

  • Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a promis d'implacables représailles à la «sauvagerie» du Hamas
  • Israël a coupé les approvisionnements en eau, électricité et nourriture de cette enclave pauvre et exiguë où s'entassent 2,3 millions de Palestiniens

WASHINGTON: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est envolé mercredi pour Israël pour témoigner du soutien sans faille de Washington à son allié, que Joe Biden a toutefois appelé à respecter le "droit de la guerre" face aux attaques sans précédent du Hamas.

Le chef de la diplomatie américaine doit arriver jeudi en Israël pour cette visite éclair au cours de laquelle il rencontrera probablement le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui a promis d'implacables représailles à la "sauvagerie" du groupe islamiste palestinien.

Alors que les Etats-Unis appellent d'ordinaire à la retenue en cas de violences à l'étranger, l'administration Biden a clairement dit soutenir le droit d'Israël à répondre fermement, au moment où l'Etat hébreu riposte par des bombardements de la bande de Gaza.

Mais cette riposte doit se tenir dans le respect du "droit de la guerre", a demandé le président américain. "Il est vraiment important qu'Israël, avec toute la colère et la frustration (...) qui existent, agisse selon le droit de la guerre", a déclaré mercredi Joe Biden lors d'une rencontre avec des représentants de la communauté juive aux Etats-Unis.

"Ce qui distingue Israël, les Etats-Unis et d'autres démocraties, quand des situations incroyablement difficiles comme celle-ci surviennent, c'est notre respect du droit international (...) et des lois de la guerre", avait déclaré plus tôt Antony Blinken.

Israël a coupé les approvisionnements en eau, électricité et nourriture de cette enclave pauvre et exiguë où s'entassent 2,3 millions de Palestiniens.

Sécurité d'Israël
Joe Biden, qui a encore rappelé mercredi à Benjamin Netanyahou que l'appui de Washington à son pays était "inébranlable", avait laissé paraître son émotion lors d'un discours la veille.

"Il y a dans l'existence des moments (...) où le mal à l'état pur frappe le monde. Le peuple d'Israël vient de vivre l'un de ces moments, par les mains couvertes de sang de l'organisation terroriste Hamas", avait-il dit, flanqué de sa vice-présidente Kamala Harris et d'Antony Blinken, après s'être entretenu au téléphone avec Benjamin Netanyahou.

La Maison Blanche a indiqué mercredi que les Etats-Unis étaient prêts "si nécessaire" à déployer un deuxième porte-avions à des fins de dissuasion.

"Nous sommes déterminés à nous assurer qu'Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre", a indiqué Antony Blinken avant son départ.

Selon son porte-parole Matthew Miller, le secrétaire d'Etat ne fera pas pression sur Israël et affichera au contraire la proximité de Washington avec Benjamin Netanyahou, qui a par le passé eu des relations difficiles avec Joe Biden, lequel avait notamment critiqué sa réforme de la justice et sa poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée.

Antony Blinken réaffirmera "la solidarité des Etats-Unis avec le gouvernement et le peuple d'Israël", a dit Matthew Miller.

Des responsables américains ont toutefois tenu à préciser que la lutte était dirigée contre le Hamas, pas contre le peuple palestinien.

Les Etats-Unis, qui ont salué la décision de l'Union européenne de maintenir son aide au développement destinée aux Palestiniens, ont indiqué travailler "activement" avec Israël et l'Egypte pour permettre à des civils de quitter Gaza.

"Les civils ne sont pas responsables de ce que le Hamas a fait", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

«Echec total»
L'armée israélienne a fait état de 1.200 personnes tuées en Israël, la plupart des civils, dans les attaques du Hamas, dont des ressortissants étrangers. Les représailles israéliennes ont tué à Gaza 1.055 personnes, dont de nombreux civils, selon les autorités locales.

Le nombre d'Américains tués en Israël est désormais lui d'au moins 22, et "pourrait encore augmenter", a averti Antony Blinken.

La Maison Blanche a par ailleurs indiqué que 17 Américains étaient portés disparus. Un nombre indéterminé de ressortissants américains figurent parmi les otages pris par le Hamas.

Logan Bayroff, du groupe de gauche pro-israélien J Street, souvent critique à l'égard de Benjamin Netanyahou, a salué le soutien de l'administration américaine à Israël après "l'un des massacres de civils les plus horribles où que ce soit au 21e siècle".

Mais il a aussi dit que Benjamin Netanyahou avait montré que "son héritage jusqu'ici était celui d'un échec total", et que l'administration américaine devait s'atteler à une solution de long terme à la question palestinienne.

Après Israël, Antony Blinken se rendra en Jordanie, proche allié des Etats-Unis qui a signé un traité de paix avec l'Etat hébreu.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.