Liban: Affrontements entre le Hezbollah et Israël, l’armée saisit des armes à la frontière

Un soldat monte la garde devant une maison bombardée par les forces israéliennes à la périphérie du village frontalier de Dhaira, au sud du Liban, le 11 octobre 2023 (Photo, AFP).
Un soldat monte la garde devant une maison bombardée par les forces israéliennes à la périphérie du village frontalier de Dhaira, au sud du Liban, le 11 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 octobre 2023

Liban: Affrontements entre le Hezbollah et Israël, l’armée saisit des armes à la frontière

  • La plate-forme aurait été utilisée par la branche armée du Hamas afin d’attaquer des cibles israéliennes la veille
  • En représailles à l’assassinat de trois de ses membres, le Hezbollah a lancé une attaque sur un autre site israélien, faisant «un grand nombre» de victimes

BEYROUTH: L’armée libanaise a trouvé mercredi un lance-roquettes dans la plaine de Qlailé, au sud de Tyr, qui aurait été utilisé lors d’une attaque contre des cibles israéliennes la veille.

Le commandement de l’armée a précisé que la plate-forme de lancement avait été découverte lors d’une «inspection à la frontière et qu’elle était munie d’une roquette, que l’unité spécialisée a démantelée».

Mardi, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont revendiqué le «tir de roquettes depuis le sud du Liban en direction de la région de Galilée occidentale dans le nord d’Israël» et ont indiqué qu’elles «poursuivraient (leur) devoir de résistance jusqu’à la défaite de l'occupation».

Alors que la guerre entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et Israël a atteint son cinquième jour mercredi, une escalade de la violence s’est produite le long de la frontière sud du Liban.

Le Hezbollah a indiqué avoir tiré des missiles sur «le site sioniste d’Al-Jardah, en face de la région d’Al-Dhahira» en réponse à l’assassinat de trois de ses membres qui ont trouvé la mort dans un bombardement israélien lundi. L’attaque a fait «un grand nombre de victimes confirmées parmi les forces d’occupation, y compris des morts et des blessés», a ajouté le groupe.

Le site d’information israélien Walla a rapporté que «des victimes sont à déplorer dans les rangs de l’armée israélienne à la suite du tir d’un missile antichar à Arab al-Aramche, à la frontière avec le Liban».

Les forces armées israéliennes ont déclaré avoir réagi en lançant des raids aériens sur «des cibles du Hezbollah au Liban et en bombardant la source des tirs». Des drones israéliens armés ont également été déployés et une zone proche de la ville de Marwahine aurait été touchée par des bombes au phosphore, dont l’utilisation est fortement réglementée par le droit international. L’utilisation de ces bombes dans des zones densément peuplées de civils est interdite et considérée comme un crime de guerre.

Les bombardements israéliens ont causé d’importants dégâts matériels et agricoles, et trois personnes ont été blessées à Marwahine.

Implication de l’ONU

Selon un observateur politique, les événements survenus jusqu'à présent au Liban sont «des escarmouches confinées dans le cadre d’une tension contrôlée, et non une escalade généralisée, ce qui signifie que les règles d’engagement sont toujours respectées».

Cependant, les rues des villages et des villes du sud du pays étaient pour la plupart vides. Les correspondants de guerre de la région les ont décrites comme des «villes fantômes».

«La Finul maintient sa présence et poursuit ses tâches opérationnelles. Notre travail essentiel se poursuit et la direction de la Finul est en contact permanent avec les autorités des deux côtés de la Ligne bleue et appelle à la retenue», a souligné Andrea Tenenti, porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

La Ligne bleue est une ligne de démarcation établie par l’ONU en juin 2000 afin de vérifier que les forces israéliennes s’étaient entièrement retirées du Liban.

Mardi, l’ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, s’est entretenue avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, et avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et les a mis en garde, affirmant le suivant: «Il ne suffit pas que le Liban s’engage à ne pas impliquer le Hezbollah dans la guerre; il doit plutôt empêcher toute faction palestinienne affiliée à l’Iran d’utiliser le Sud contre Israël, car la réponse sera dure pour le Liban.»

Le Cabinet libanais doit se réunir jeudi pour discuter de «la nécessité de préserver la stabilité du Sud afin d’éviter les répercussions de toute implication dans la confrontation dans la bande de Gaza».

L’appel du Hamas à «l’unité des fronts», faisant référence à une résistance unifiée à Israël, continue de susciter l’opposition des autorités libanaises, qui ne veulent pas que les factions palestiniennes entraînent le pays dans un conflit généralisé.

Khaldoun al-Charif, ancien chef du comité de dialogue libano-palestinien, a affirmé à Arab News que «le Liban, d’un point de vue objectif, n’a aucun intérêt à participer à une guerre. La situation économique et sociale est mauvaise et il n’y a pas de front interne cohérent. Le Liban n’est pas fortifié, ni d’un point de vue arabe, ni d’un point de vue régional».

Il ne croit pas non plus que «le Hezbollah veuille s’engager dans la guerre, d’autant plus qu’il a perdu trois de ses membres le deuxième jour des affrontements».

L’avenir reste toutefois incertain, a poursuivi M. Al-Charif, ajoutant: «Le Liban pourrait-il être entraîné dans la guerre? Je l’ignore, et je ne sais pas non plus qui pourrait nous attirer. Selon les déclarations officielles, le Liban n’a pas décidé d’entrer en guerre, mais celui qui décide de la guerre ne l’annonce pas. Les guerres ne sont pas un sujet rationnel.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).