BEYROUTH: Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a souligné, lundi, que la priorité de son gouvernement était de garantir la sécurité et la stabilité au sud du Liban.
Il a réitéré la position du pays lors d’entretiens avec les dirigeants de diverses nations, tout en appelant au retrait d’Israël des territoires occupés restants au Liban.
Les inquiétudes se sont récemment intensifiées au Liban quant à la possibilité que le pays se retrouve impliqué dans le conflit en cours à Gaza.
M. Mikati réaffirme l’engagement des pays amis à protéger le Liban des troubles palestiniens.
Il déclare qu’il est nécessaire d’accélérer l’élection d’un nouveau président et de résoudre les tensions politiques actuelles afin de renforcer le Liban en ces temps difficiles.
Najib Mikati affirme que le danger auquel est confrontée la nation concerne également tous les Libanais, quelle que soit leur affiliation politique.
Il ajoute que l’escalade du conflit exige que la communauté internationale fasse pression sur Israël pour instaurer la paix. Cela repose, selon lui, sur des cadres établis, notamment l’Initiative de paix arabe programmée lors du Sommet de Beyrouth en 2002.
M. Mikati avertit que toute autre action ne ferait qu’intensifier la violence et serait préjudiciable à toutes les parties impliquées.
Il note que des mesures sont prises pour préserver la paix le long de la Ligne bleue délimitée par l’Organisation des nations unies (ONU), conformément à la résolution 1 701, et pour mettre fin aux violations israéliennes de la souveraineté libanaise par voie aérienne, maritime et terrestre.
Mettant en lumière la position du Liban, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, déclare: «Nous ne voulons pas que le Liban soit entraîné dans cette guerre en cours et la communauté internationale déconseille également notre implication.»
La tension qui règne dans la région a entraîné un calme prudent le long de la frontière et Israël a appelé les colons à chercher refuge de l’autre côté de la frontière libanaise.
L’armée libanaise déclare avoir déployé des forces dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul), effectuant des patrouilles et surveillant de près la situation en coordination avec les forces de la Finul.
Dans un contexte d’inquiétude croissante au Liban, les principales agences de voyages ont signalé de nombreuses annulations de réservations de la part de visiteurs libanais et arabes qui prévoyaient de se rendre dans le pays cette semaine.
Les événements culturels et concerts programmés ont également été annulés.
Des sit-in de solidarité avec Gaza ont été organisés dans des camps de réfugiés palestiniens et au sein de plusieurs universités.
Par ailleurs, la Banque centrale du Liban a mis en place des mesures spécifiques pour empêcher toute fluctuation du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar.
Elle a limité l’afflux de livres libanaises et établi une surveillance des spéculateurs, tout en intervenant également sur le marché dans une moindre mesure.
Plusieurs hommes politiques libanais ont appelé le Liban à ne pas s’impliquer dans la situation actuelle.
L’ancien Premier ministre, Fouad Siniora, déclare: «Nous faisons part de notre soutien aux combattants de la liberté palestiniens dans leur lutte pour obtenir leurs droits légitimes, mais nous soulignons également la nécessité pour le Liban de s’abstenir de s’engager dans toute confrontation avec Israël.»
M. Siniora ajoute que le Liban est déjà aux prises avec une crise politique qui s’aggrave.
Il souligne que l’État et son régime sont au bord de l’effondrement en raison du vide présidentiel et de l’érosion de l’autorité.
Le Liban souffre également d’une crise financière et économique, ajoute-t-il.
Le député Pierre Bou Assi, des Forces libanaises, exprime sa méfiance à l’égard des promesses faites par le Hezbollah et le gouvernement.
Il craint que le Hezbollah ne détruise le Liban s’il s’engage dans la bataille à Gaza.
Le député met en garde contre l’implication du Liban dans une guerre sans une décision claire du gouvernement et du Parlement.
À la suite d’une réunion conjointe entre la rencontre de Notre-Dame de la montagne et le Conseil national libanais pour la levée de l’occupation iranienne, les deux groupes ont exprimé leur inquiétude face aux dangereux événements qui se déroulent au Liban.
Ils évoquent la possibilité que «le Hezbollah, l’Iran ou Israël impliquent le Liban dans un cycle de violence dont les origines sont connues à Gaza, mais dont l’issue demeure incertaine».
Ils ont également signalé que des événements dangereux se produisaient en l’absence de l’État libanais, alors que le Hezbollah monopolise le processus décisionnel national.
Les deux groupes appellent à une réunion immédiate du gouvernement pour établir une cellule de crise nationale capable d’entreprendre les communications nécessaires pour protéger le peuple libanais et mettre en garde le Hezbollah contre le fait d’entraîner le Liban dans «des aventures militaires qui causeraient inévitablement la mort et la destruction à l’échelle du pays».
Ils soulignent également que toute solution doit être basée sur les résolutions internationales, l’Initiative de paix arabe et l’établissement d’une solution à deux États.
Dans le même temps, l’ambassade des États-Unis au Liban a exhorté les Américains à Beyrouth à faire preuve de prudence face à la situation imprévisible en Israël.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com