PARIS: Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a suggéré samedi aux parlementaires de la majorité de proposer des amendements pour ajouter des "économies" au projet de loi de finances 2024, à l'occasion d'une table-ronde à Bordeaux.
"Si des parlementaires de la majorité (...) me proposent des économies supplémentaires, qu’elles sont responsables et qu’elles ont du sens, je les accepterai, je les soutiendrai et nous les mettrons dans le budget 2024", a déclaré M. Le Maire lors d'une table-ronde au "campus européen" de Renaissance, l'événement de rentrée du parti macroniste.
Lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2024 le 27 septembre, l'exécutif indiquait qu'il prévoyait quelque 16 milliards d'euros d'économies l'an prochain.
Pour Le Maire, Renaissance doit «gagner en clarté et en fermeté»
"Il faut que nous parlions avec nos tripes et un peu moins avec notre cerveau, avec notre cœur, un peu moins avec notre tête", a expliqué M. Le Maire lors d'une rencontre avec la presse.
"Ne pensons pas que ce que nous incarnons est faible, en voie de disparition, menacé. Nous sommes un espoir pour des millions de nos compatriotes. Mais nous devons regagner en clarté et en fermeté. C'est très important. Le temps n'est pas au consensus, à la mollesse ou au flou", a développé le ministre de l’Économie.
"Je suis très fier d'appartenir à cette famille politique, elle est aujourd’hui le pôle de stabilité du pays. Dans le fond, tous les gens qui bossent, qui croient à l'émancipation par le travail, qui pensent que le travail doit mieux payer que les revenus de redistribution, qui croient dans la construction européenne et qui pensent qu'une certaine modération dans les propos, qui n'exclut pas la clarté, est saine dans le débat public, tous ceux qui croient dans ces combats-là doivent le porter avec plus de force", a insisté M. Le Maire.
Le ministre a envoyé le même message dans une interview au journal Sud Ouest, publiée samedi: "Si la majorité souhaite faire des propositions nouvelles de réduction des dépenses lors du débat parlementaire, avec Thomas Cazenave, nous disons oui".
Le gouvernement veut donner des gages de sérieux budgétaire, confronté à une dette qui a dépassé les 3.000 milliards d'euros et à un déficit largement hors des clous européens qui range la France parmi les mauvais élèves de la zone euro.
Les débats parlementaires du budget 2024 commenceront ce mois-ci au Parlement.
Privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale et probablement de soutiens dans l'opposition, le gouvernement pourrait se résoudre à une adoption sans vote du budget en recourant, comme l'an dernier, à l'article 49-3 de la Constitution.