Sénat: Gérard Larcher en passe de rempiler au «plateau»

Le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin (G), et le président du Sénat français, Gérard Larcher, assistent à une cérémonie sur la base du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) de Versailles-Satory à Versailles, à l'ouest de Paris, le 31 mars 2023. (AFP)
Le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin (G), et le président du Sénat français, Gérard Larcher, assistent à une cérémonie sur la base du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) de Versailles-Satory à Versailles, à l'ouest de Paris, le 31 mars 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

Sénat: Gérard Larcher en passe de rempiler au «plateau»

  • A 74 ans, le sénateur des Yvelines n'a pas d'inquiétude à avoir quant au scrutin secret organisé peu après 15h00 dans l'hémicycle, huit jours après les élections sénatoriales
  • La personnalité de Gérard Larcher, tout juste réélu dans les Yvelines pour un sixième mandat de sénateur en raflant quatre des six sièges du département sur sa liste, rassemble au-delà de sa famille politique

PARIS: Le président du Sénat Gérard Larcher attend sa réélection lundi aux commandes de la chambre haute pour un cinquième mandat de trois ans à ce poste, une formalité pour ce ténor de la droite, soutenu par le centre et apprécié au-delà.

A 74 ans, le sénateur des Yvelines n'a pas d'inquiétude à avoir quant au scrutin secret organisé peu après 15h00 dans l'hémicycle, huit jours après les élections sénatoriales. Il va rempiler au "plateau", siège du président de la Haute Assemblée qu'il a occupé de 2008 à 2011 et depuis 2014.

Désigné candidat mercredi par acclamation par son groupe parlementaire (Les Républicains, LR), de loin la première force politique du Sénat, il a aussi reçu la semaine passée le soutien unanime de l'Union centriste, autre pilier de la majorité sénatoriale.

Cela assure à l'ancien maire de Rambouillet une confortable majorité lors du vote qui l'opposera à Patrick Kanner, Guillaume Gontard et Cécile Cukiermann, chefs de file respectifs des groupes socialiste, écologiste et communiste.

D'autres groupes minoritaires, comme le RDSE (essentiellement des radicaux) ou le groupe des Indépendants, à la sensibilité proche du parti Horizons d'Edouard Philippe, ne présentent d'ailleurs pas de candidat face à M. Larcher.

En 2020, il avait été reconduit très largement, avec 231 voix sur 348, et les rapports de force n'ont pas changé depuis, même si la droite a connu une légère érosion lors des sénatoriales du 24 septembre, avec une douzaine de sièges perdus selon les dernières estimations.

"Il incarne notre institution. Avec lui, on a réussi à relever l'image du Sénat" face une Assemblée nationale "hystérisée", a affirmé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Public Sénat lundi.

La personnalité de Gérard Larcher, tout juste réélu dans les Yvelines pour un sixième mandat de sénateur en raflant quatre des six sièges du département sur sa liste, rassemble au-delà de sa famille politique.

En première ligne

"On le combat comme on doit le combattre, mais ça n'empêche aucunement ses qualités individuelles", estimait récemment Patrick Kanner auprès de l'AFP.

"Il n'y a aucune raison qu'on ne soutienne pas le président du Sénat à sa réélection, c'est un président que nous apprécions et qui veille à l'équilibre de la majorité sénatoriale dans sa diversité", a expliqué ces derniers jours le président du groupe centriste, Hervé Marseille, interrogé par l'AFP.

L'absence de majorité du camp présidentiel à l'Assemblée nationale depuis 2022 n'a fait que renforcer le rôle de Gérard Larcher, sur lequel l'exécutif tente régulièrement de s'appuyer pour obtenir des compromis sur des textes de loi.

Dans son projet adressé à ses collègues sénateurs consulté par l'AFP, le patriarche de la chambre haute entend "mieux légiférer, moins légiférer" au cours de son nouveau mandat, proposant une "véritable cure d'austérité normative".

Défenseur féroce de la France des territoires, il pointe également dans ses priorités la nécessité de "renforcer la présence des sénateurs dans les territoires", quitte à diminuer le temps passé en séance au Palais du Luxembourg lors de certaines semaines dites "de contrôle".

Dans ce projet, il promet aussi qu'il "reviendra à la charge auprès du gouvernement" pour le faire revenir sur la loi de non-cumul des mandats de 2014.

Troisième personnage de l'Etat, Gérard Larcher est aussi revenu en première ligne ces dernières années pour avoir joué le rôle de "contre-pouvoir" auquel il est très attaché à travers le Sénat. Les différentes commissions d'enquête (Benalla, cabinets de conseil, fonds Marianne...) menées par la chambre haute ont connu un retentissement non négligeable dans le débat public.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.