Le communiste Fabien Roussel veut «sortir» de la Nupes, estiment Mélenchon et Bombard

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, assiste à un débat dans le cadre du festival de musique annuel "Fête de l'Humanité" (Photo, AFP).
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, assiste à un débat dans le cadre du festival de musique annuel "Fête de l'Humanité" (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

Le communiste Fabien Roussel veut «sortir» de la Nupes, estiment Mélenchon et Bombard

  • Le secrétaire national du PCF a récemment multiplié les prises de position critiquant cette alliance de la gauche qui «n'est pas une formation politique»
  • Le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon a affirmé sur LCI que M. Roussel avait «décidé qu'il sortait» de la Nupes

PARIS: Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a "décidé de sortir" de la Nupes, ont mis en valeur dimanche les hommes forts de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, plaidant au passage pour une candidature commune à gauche aux élections européennes de juin.

"Fabien Roussel n'est pas un adversaire politique mais il a choisi (...) de se mettre à distance de la Nupes, d'en sortir", a expliqué M. Bompard sur Europe 1 et CNews. "Je prends acte du fait qu'il considère qu'il n'a plus rien à voir avec la Nupes (...) qu'il a décidé de quitter la Nupes", a-t-il ajouté.

Dans des déclarations similaires, le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon a affirmé sur LCI que M. Roussel avait "décidé qu'il sortait" de la Nupes, dénonçant le "grand malaise à gauche" vis-à-vis de "certaines déclarations". " du dirigeant communiste.

Le secrétaire national du PCF a récemment multiplié les prises de position critiquant cette alliance de la gauche qui "n'est pas une formation politique", selon ses déclarations samedi soir dans l'émission "Quelle époque !" sur France 2.

"Si on doit construire le rassemblement, il doit se faire dans le respect de nos différences", a rappelé Fabien Roussel dans un entretien au Journal.info dimanche. "J'aspire, par exemple, à ce que l'on puisse accepter d'avoir des listes différentes aux élections européennes et que ce ne soit pas vécu comme une rupture de contrat. J'invite Jean-Luc Mélenchon à prendre un peu de hauteur. Je lui tends la main. On ne tire pas sur quelqu'un qui tend la main", a-t-il ajouté.

"Nous rencontrons une difficulté : comment construire une alliance quand une fois les élections passées, les signataires de l'alliance (Nupes) disent 'on s'en fout'", lui a rétorqué M. Mélenchon sur LCI.

De son côté, Manuel Bompard a répété son souhait de voir la gauche présenter une liste commune aux élections européennes de juin 2024, menée par l'écologiste Marie Toussaint qui a déjà confirmé qu'elle mènerait la liste d'EELV.

Il a notamment envoyé un courrier aux chefs des partis de gauche - PCF exclu - en ce sens pour tenter de rouvrir les discussions, alors que les communistes ont choisi Léon Deffontaines pour mener leur propre liste et que l'eurodéputé Raphaël Glucksmann est prêt à mener la liste indépendante du Parti socialiste.

"On a besoin de cette union, c'est le chemin le plus court pour l'emporter, donc on a besoin d'une liste commune aux élections européennes", a tenté de convaincre Manuel Bompard sur Europe 1 et CNews.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.