La Nupes part en vacances sur une fausse note

Jean-Luc Mélenchon a assuré: «La campagne pour l’union doit redoubler d’intensité, et durer aussi longtemps que nous n’aurons pas gain de cause. Non pour embêter qui que ce soit, mais parce que c’est nécessaire» (Photo, AFP).
Jean-Luc Mélenchon a assuré: «La campagne pour l’union doit redoubler d’intensité, et durer aussi longtemps que nous n’aurons pas gain de cause. Non pour embêter qui que ce soit, mais parce que c’est nécessaire» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 juillet 2023

La Nupes part en vacances sur une fausse note

  • Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a questionné mercredi «la volonté des partenaires de poursuivre la Nupes»
  • Jean-Luc Mélenchon a renchéri jeudi soir sur son blog: «Les raisons pour lesquelles ces trois partis (Parti socialiste, Parti communiste, EELV) enterrent plus ou moins franchement la Nupes sont de nature totalement convergente»

PARIS: Les vacances et la rentrée s'annoncent orageuses à gauche: le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a questionné mercredi "la volonté des partenaires de poursuivre la Nupes" après des mois de tensions et de désaccords.

Jean-Luc Mélenchon a renchéri jeudi soir sur son blog: "Les raisons pour lesquelles ces trois partis (Parti socialiste, Parti communiste, EELV) enterrent plus ou moins franchement la Nupes sont de nature totalement convergente. Il s’agit pour eux de défendre leur 'marque' sur ce qu’ils considèrent comme un marché".

L'ancien candidat à la présidentielle a néanmoins assuré: "La campagne pour l’union doit redoubler d’intensité, et durer aussi longtemps que nous n’aurons pas gain de cause. Non pour embêter qui que ce soit, mais parce que c’est nécessaire".

Auparavant, c'est le chef du mouvement mélenchoniste Manuel Bompard qui a lancé un pavé dans la mare, en s'interrogeant sur "la volonté sincère de nos partenaires de poursuivre la Nupes", sur son propre blog, en référence à l'impossibilité d'approfondir la coalition de gauche ces derniers mois.

Il a énuméré plusieurs chantiers, et en premier lieu celui des élections européennes de 2024. Les Verts et les communistes ont déjà nommé leurs chefs de file respectifs et estiment que le scrutin, à la proportionnelle sur un tour, n'est pas propice à la même alliance qu'aux législatives de 2022.

"Que valent un ou deux sièges hypothétiques de plus face à l'opportunité de battre les listes de Macron et Le Pen et de donner un immense souffle d'espoir au pays?", s'est désolé Manuel Bompard.

Il a déploré aussi "l'exclusion de LFI" de l'accord partiel pour les sénatoriales de septembre.

«Olivier Faure raconte des histoires»

Les insoumis adressent ainsi un coup de semonce. Un indice de plus pour ceux qui, au sein de la coalition, estiment que LFI se prémunit d'une fin de la Nupes, voire l'anticipe. En cause: la coalition ne serait pas assez opérationnelle.

"S'il y avait une once de sincérité, Bompard n'aurait pas publié cette note... La Nupes ne peut pas fonctionner par des oukazes publics et il le sait", réagit un parlementaire écologiste.

"Il travaille à l'hypothèse que la Nupes disparaisse" et veut "apparaître comme celui qui a tout tenté", poursuit cet élu proche de la cheffe d'EELV Marine Tondelier.

"La faute à qui ? Surprise : à Mélenchon, cela va de soi", ironise en réponse Jean-Luc Mélenchon.

La veille, il a adressé des reproches publics au premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui relativisait la division de la gauche aux élections législatives espagnoles et en tirait des leçons pour la France : "Olivier Faure raconte des histoires", car "le système électoral espagnol est complètement différent. À l'heure du danger, de tels conseils sont désastreux".

"Chacun doit s’habituer à ce qu’une coalition ne fonctionne pas au canon", a jugé en retour Olivier Faure dans une note de blog à paraître jeudi, dont l'AFP a eu copie. "Je ne crois pas que la pression continue" sur EELV et le PCF "soit de nature à inverser leurs décisions" pour les Européennes, "au contraire", écrit-il, rappelant que les socialistes voteront pour leur part, fin septembre.

"Je ne vois aucun intérêt à dramatiser et à laisser penser que la coalition de la gauche et des écologistes serait menacée par une élection pour laquelle les listes ont toujours été séparées", insiste-t-il, tout en invitant "chacun à venir renforcer l’union si longtemps attendue et tellement attaquée".

L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, anti-Nupes, juge sur son propre blog que Jean-Luc Mélenchon "est parvenu à rendre tous (ses partenaires) inaudibles, en les marginalisant au sein d’un système conçu pour servir ses seuls intérêts".

Ses intérêts, c'est ce que chaque parti semble défendre au travers des tensions toujours renouvelées. Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel s'est encore démarqué lundi en ne signant pas, comme les autres dirigeants, le communiqué de la Nupes sur la police. Des députés LFI - et certains communistes - s'en sont émus.

Marine Tondelier, pour sa part, confie à l'AFP: "Quand il titre que la Nupes doit être à la hauteur de l'histoire, Manuel Bompard a raison: cela suppose que chacun prenne de la hauteur... et des vacances".


Mobilisations propalestiniennes: 86 personnes placées en garde à vue

Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
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  • Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens
  • Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires

PARIS: L'évacuation de militants propalestiniens de l'université de la Sorbonne à Paris mardi soir a donné lieu au placement en garde à vue de 86 personnes, a indiqué le parquet de Paris mercredi.

Le ministère public doit faire mercredi un nouveau bilan sur ces mesures en cours qui concernent toutes des personnes majeures.

Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires.

"Les infractions principalement visées sont les suivantes : dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction/dégradation de biens, rébellion, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement", a ajouté le parquet.

Intervention des forces de l’ordre 

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens, en écho aux messages répétés de fermeté du gouvernement.

Moins de 24 heures après que le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé lundi soir qu'il n'y aurait "jamais de droit au blocage" dans les universités françaises, les forces de l'ordre ont pénétré mardi soir dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en "solidarité" avec Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l'intérieur, selon des sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l'université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police avait fait état de 88 interpellations lors de cette intervention achevée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière.

Plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la France insoumise, Urgence Palestine, Solidaires ou l'Union étudiante, ont appelé à un rassemblement à 13H00 mercredi devant l'Hôtel de ville de Paris pour demander la remise en liberté des militants interpellés.

L'Unef, qui a appelé aussi à ce rassemblement, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat de la répression des étudiant.e.s qui se mobilisent pour la paix". "La répression sur les lieux d’études est sans précédent" et les étudiants mobilisés "sont désormais considérés comme des +fauteurs de trouble+ voire des criminels", fustige le syndicat étudiant.


JO-2024: début de la parade maritime pour l'arrivée de la flamme olympique à Marseille

Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
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  • Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer
  • Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité

MARSEILLE: La grande parade maritime accompagnant l'arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11h00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant, ont constaté des journalistes de l'AFP en mer.

Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce, à moins de trois mois des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Sur La Belle Poule, deux-mâts historique de la Marine nationale qui suit directement le Belem, le son de la cornemuse a retenti sous les grandes voiles blanches, marquant le début de la parade qui durera jusqu'à 17h00, le long de la côte de la deuxième ville de France.

Accueil chaleureux 

Tout autour, en mer, de petits bateaux de plaisance, des canots, mais aussi de grands voiliers naviguent sur la Méditerranée, selon un journaliste de l'AFP.

A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l'AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l'Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque.

Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.


La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à la vigilance sur la discrimination des musulmans

Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
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  • Gabriel Attal avait promis une «fermeté exemplaire» face à l'antisémitisme et estimé que «l'islamisme est un péril grave pour notre République»
  • Pour la Grande mosquée, l'«appel à la vigilance» et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés «doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés»

PARIS: La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à condamner "sans équivoque" les discriminations visant les musulmans, estimant que la fermeté martelée lundi par Gabriel Attal au dîner du Crif devait "s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

"La Grande mosquée de Paris accueille favorablement" la déclaration du Premier ministre sur "les tensions intercommunautaires et la nécessité de ne pas laisser le cynisme politique diviser notre société", affirme dans un communiqué reçu mercredi le recteur de la mosquée Chems-eddine Hafiz.

"Nous partageons sa préoccupation quant à toute tentative d'instrumentalisation des identités religieuses à des fins partisanes", ajoute-t-il.

Pour la Grande mosquée, l'"appel à la vigilance" et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés "doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

Stigmatisés

Lundi soir au dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Gabriel Attal avait promis une "fermeté exemplaire" face à l'antisémitisme et estimé que "l'islamisme est un péril grave pour notre République et un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l'antisémitisme".

Le recteur de la Grande mosquée, qui rappelle avoir participé lundi matin au lancement des "assises de lutte contre l'antisémitisme" initiées par le gouvernement, s'inquiète aussi de "l’extension dans l'espace public du faux et +antinomique+ concept d'antisémitisme musulman, qui stigmatise injustement les musulmans français".

"Nous appelons le Premier ministre et son gouvernement à montrer l'exemple en condamnant explicitement et sans équivoque toute forme de discrimination et de stigmatisation à l'encontre des musulmans français", ajoute-t-il.