Un «triste» Noël pour les chrétiens d'Irak réfugiés en Jordanie

«Les enfants ne devraient pas avoir à payer le prix de ce qu'il se passe» (Photo, AFP)
«Les enfants ne devraient pas avoir à payer le prix de ce qu'il se passe» (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Un «triste» Noël pour les chrétiens d'Irak réfugiés en Jordanie

  • «Nous étions heureux avant que les jihadistes ne détruisent tout» dans la ville de Bartella
  • «Nous avons soumis quatre demandes d'émigration pour l'Australie, toutes rejetées alors que nous parlons anglais et avons de la famille là-bas»

AMMAN: Comparé au sapin de Noël de quinze mètres de haut qui trônait sur la place de l'église de sa ville en Irak, l'arbre que Saad Polus Qiryaqoz a acheté cette année pour décorer son appartement en Jordanie fait pâle figure. 

Jusqu'à ce que le groupe Etat islamique (EI) envahisse en 2014 la plaine de Ninive, les forçant à fuir, les chrétiens de cette région du nord irakien célébraient Noël dans la joie tout un mois durant. 

« Nous étions heureux avant que les jihadistes ne détruisent tout » dans la ville de Bartella, se rappelle cet ingénieur, père de trois enfants, dans son modeste appartement à Marka, banlieue ouvrière de la capitale jordanienne. 

« A l'époque, on se rassemblait avec nos proches devant le sapin installé sur la place près de l'église pour prier et chanter (...) Aujourd'hui tout cela est fini », ajoute-t-il avec amertume. 

Plus de 66.000 Irakiens vivent en Jordanie, selon des statistiques américaines, après avoir fui, par vagues, après la première Guerre du Golfe en 1990, l'invasion américaine de 2003, puis l'arrivée de l'EI. 

Parmi eux figurent entre 12.000 et 18.000 chrétiens, selon Wael Souleiman, qui dirige la branche jordanienne de l'ONG catholique Caritas. 

La plupart des réfugiés attendent une autorisation pour émigrer dans un autre pays, la Jordanie leur interdisant de travailler. 

« Nous sommes seuls » 

En 2016, deux ans après que l'EI eut été chassé de Bartella et d'autres fiefs chrétiens de la région par les forces irakiennes, M. Qiryaqoz, qui avait trouvé refuge à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, est retourné dans sa ville. Ce fut un choc.  

« Il n'y avait plus d'autre option que de fuir pour trouver un lieu sûr pour ma famille », raconte cet homme de 56 ans. Au printemps 2017, ils déménagent en Jordanie. 

« Nous avons soumis quatre demandes d'émigration pour l'Australie, toutes rejetées alors que nous parlons anglais et avons de la famille là-bas », déplore-t-il. 

Emile Saïd passera lui aussi les fêtes de fin d'année en Jordanie, loin de son pays natal. « Ici, Noël est triste », se désole ce père de trois enfants âgé de 53 ans. 

En Irak, « nous avions beaucoup à manger et à boire, ici nous sommes seuls. Personne ne nous rend visite et nous ne voyons pas d'autres Irakiens car beaucoup d'entre nous sont dans le besoin et nous ne voulons embarrasser personne », regrette-t-il, en allusion aux traditions d'hospitalité. 

Selon lui, la vie en Jordanie est « très difficile et chère »  et les réfugiés irakiens sont pour la plupart au chômage et ne reçoivent que peu d'aides. 

Il espère déménager avec sa famille aux Etats-Unis, où il a des proches. Pour mieux supporter l'attente, ils ont décoré un petit sapin.  

« La guerre est finie » 

Cette détresse des réfugiés irakiens, le père Khalil Jaar, prêtre de l'église de la Vierge Marie à Marka, la connaît bien. A partir de 2014, il a installé pour eux une école, une clinique, un atelier de couture et une salle informatique au sein du complexe religieux. 

En cinq ans, il a aidé plus de 2.500 familles à remplir leurs documents d'immigration pour un autre pays mais, selon lui, « 500 famille chrétiennes d'Irak attendent encore » une autorisation. 

« Quand nous demandons de l'aide aux ONG locales ou internationales, elles nous disent que la guerre en Irak est finie et que les réfugiés devraient retourner chez eux », affirme-t-il. 

Cette année, grâce à un don d'une riche famille irakienne habitant Amman, le père Jaar prépare des coupons d'une valeur de 50 dinars jordaniens (environ 57 euros) pour que les familles puissent acheter des vêtements à leurs enfants pour Noël. 

« Les enfants ne devraient pas avoir à payer le prix de ce qu'il se passe », assène-t-il. 

De son côté, Caritas aide les réfugiés irakiens depuis trois décennies mais les restrictions budgétaires font que l'ONG ne peut aider que 10% de ceux qui sont en Jordanie, selon M. Souleiman. 

Les miracles de Noël se font rares mais arrivent encore de temps à autre: Dalia Youssef, dont le mari a été tué en Irak en 1997 alors qu'elle était enceinte, a enfin reçu une autorisation quitter la Jordanie avec son fils, direction l'Australie, cinq ans après sa demande. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".