«On l'a fait»: une famille de réfugiés irakiens enfin chez elle, aux Pays-Bas

Les réfugiés irakiens Ahmad et Alia partagent une blague alors qu'ils sont assis dans un café à Leeuwarden, aux Pays-Bas, le 8 décembre 2015. Après qu'Ahmad et Alia ont survécu à un attentat à la bombe à Bagdad en 2014, ils ont décidé de tout risquer et ont traversé la mer Égée cet été. (EMMANUEL DUNAND / AFP)
Les réfugiés irakiens Ahmad et Alia partagent une blague alors qu'ils sont assis dans un café à Leeuwarden, aux Pays-Bas, le 8 décembre 2015. Après qu'Ahmad et Alia ont survécu à un attentat à la bombe à Bagdad en 2014, ils ont décidé de tout risquer et ont traversé la mer Égée cet été. (EMMANUEL DUNAND / AFP)
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Publié le Jeudi 17 décembre 2020

«On l'a fait»: une famille de réfugiés irakiens enfin chez elle, aux Pays-Bas

  • A l'automne 2015, leur petit Adam de quatre mois dans un porte-bébé, Ahmed et Alia, aujourd'hui 32 et 31 ans, ont fui l'Irak pour rejoindre le million de migrants qui s'embarquent alors vers les côtes européennes en quête d'une vie meilleure.
  • Pendant cinq ans, une équipe texte, photo, vidéo les a suivis pas à pas, sur les rails, sur la route guidés par des trafiquants, dans un centre d'hébergement lugubre, jusqu'à l'aube de leur nouvelle vie à Duiven

DUIVEN: Il cherchait la sécurité, elle voulait la liberté. Des rêves pour lesquels ils ont tout risqué.    

À l'automne 2015, leur petit Adam de quatre mois dans un porte-bébé, Ahmed et Alia, aujourd'hui 32 et 31 ans, ont fui l'Irak pour rejoindre le million de migrants qui s'embarquent alors vers les côtes européennes en quête d'une vie meilleure.

Ils ont frôlé la mort en mer, eu la sensation de perdre leur dignité sur la route des Balkans, vécu en clandestins, souffert la torturante attente du droit d'asile aux Pays-Bas, le nouveau pays qu'ils se sont choisi. Jusqu'au jour où ils ont glissé dans la serrure les clés de leur propre foyer.

Une famille parmi tant d'autres, rencontrée par une journée ensoleillée de septembre 2015 à Guevgueliya, frontière endormie de la Macédoine du Nord avec la Grèce. Ce jour-là, avec des centaines de Syriens, d'Afghans, d'Irakiens, hommes, femmes, enfants, vieillards, blessés, amputés, ils s'engouffrent dans le train qui leur fera traverser la Serbie, direction l'Union européenne. 

Pendant cinq ans, une équipe texte, photo, vidéo de l'AFP les a suivis pas à pas, sur les rails, sur la route guidés par des trafiquants, dans un centre d'hébergement lugubre, jusqu'à l'aube de leur nouvelle vie à Duiven, petite ville de l'est des Pays-Bas.

Voici l'histoire d'Ahmed et Alia – qui préfèrent garder l'anonymat pour raisons de sécurité – depuis le soir où ils ont décidé de quitter ensemble Bagdad, après avoir survécu à un attentat.

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La photo du haut prise le 15 décembre 2020, montre Alia, 26 ans, réfugiée irakienne, tenant dans ses bras son bébé Adam, alors âgé de quatre mois, alors qu'ils voyagent en train de la Macédoine du Nord à la Serbie le 30 août 2015. Pour la photo du bas : Alia quitte sa maison pour aller à l'école dans la ville de Duiven, aux Pays-Bas, le 24 septembre 2020.
(ARIS MESSINIS / AFP)

Ce jour d'août 2019, le téléphone sonne, Alia décroche et la nouvelle tombe: elle vient d'obtenir le statut de réfugiée aux Pays-Bas. Au bout du fil, l'avocat qui l'assiste dans ses démarches, confirme: dans la foulée, son mari et son fils auront automatiquement le droit d'asile.

Le rêve devient réalité

Pour toujours leur vie vient de changer. Le couple s'enlace, s'embrasse, Alia crie, pleure, rit en même temps. "C'était un moment de joie encore plus intense que notre mariage", se souvient la jeune femme aux yeux noisettes.

Les semaines qui suivent, la famille obtient ses cartes de séjour, permis de voyager. Ils ne sont plus illégaux. Ils ont le droit d'avoir un foyer, de gagner de l'argent, de respirer.

"Enfin on a pu avoir tout ce que l'on désirait", dit Ahmed, cheveux bruns gominés. "Une vie normale comme n'importe quelle autre famille aux Pays-Bas."

"J'ai vu la mort" 

Partir. Cela s'est décidé après leur premier rendez-vous amoureux depuis leurs fiançailles en 2014. Ahmed a invité Alia à dîner dans un restaurant de Bagdad, Mr Chicken.

Quand soudain la bombe a explosé. Autour d'eux des clients sont tués, Alia blessée au visage en gardera des cicatrices.

"Ce jour-là, j'ai vu la mort. Si nous avions été assis à une autre table, nous n'aurions peut-être pas survécu", dit Ahmed.

A Bagdad, ils mènent la vie classique d'un jeune couple de la classe moyenne. Il tient un magasin de vêtements haut de gamme, elle est la fille d'un professeur de chimie à l'université, ils sont proches de leur famille, ont leur groupe d'amis.

"J'adore mon pays", dit le jeune homme en regardant des images de sa ville sur Snapchat. Mais "en Irak, quand tu pars travailler le matin, tu ne sais jamais si tu rentreras vivant le soir."

La naissance d'Adam en 2015 donne le départ. Ahmed vend sa boutique et les parts d'une propriété reçues en héritage pour financer "le voyage".

Ce n'est pas son premier exil. En 2006, au pic de la guerre civile en Irak, sa famille s'est réfugiée en Syrie. Ils sont revenus à Bagdad quand leur pays d'accueil a plongé à son tour dans la violence.

Ensuite, "année après année, la situation en Irak n'a cessé d'empirer, la corruption, les milices ont pris le pouvoir", dit-il. Puis l'Etat islamique, qui s'y est implanté en 2014, entraînant une nouvelle vague d'émigration.

Près de 89 000 Irakiens ont traversé la mer vers la Grèce et l'Italie en 2015, selon le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). L'année dernière, ils étaient plus de 238 000 réfugiés en Europe.

"On a été forcés d'émigrer, on n'a jamais eu le choix", dit Ahmed.

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Dans la photo du haut : Le réfugié irakien Ahmad (à gauche) et sa famille alors qu'ils se reposent sur une ligne de chemin de fer alors qu'ils tentent de traverser la Serbie pour se rendre à la frontière hongroise à Horgos le 1er septembre 2015, et (en bas) : Ahmad (à gauche) et son fils Adam, âgé de cinq ans, assis dans un parc de la ville de Duiven, aux Pays-Bas, le 24 septembre 2020.
(ARIS MESSINIS / AFP)

Aujourd'hui, Alia, Ahmed et Adam vivent dans une petite maison de trois pièces aux tuiles de briques brunes avec un jardin, dans la ville arborée de Duiven, près de la frontière avec l'Allemagne.

"A la maison" 

Ils ont repeint les murs en blanc, suspendu des rideaux roses et planté des tomates. A l'entrée, sur le paillasson, il est écrit: "A la maison".

"On l'a fait", sourit Ahmed, jean et veste en cuir, en sirotant un café au lait concentré sous les rayons du soleil automnal qui filtrent au travers des larges fenêtres du salon.

Depuis qu'ils ont le statut de réfugiés, ils perçoivent une allocation mensuelle de 1.400 euros et ont obtenu un prêt de 3.500 euros de la municipalité de Duiven pour arranger leur maisonnette. Désormais, ils paient un loyer, la sécurité sociale, l'assurance, l'électricité. 

Deux fois par semaine, les parents prennent des cours de néerlandais. Le niveau de Ahmed reste basique, Alia se débrouille même si elle passe à l'anglais pour les longues conversations.

Leur fils aux boucles brunes se sent comme un poisson dans l'eau. A bientôt cinq ans, il jongle naturellement entre le néerlandais, l'arabe et l'anglais. Il dit qu'il est "moitié irakien, moitié néerlandais".

Tous les matins, il part à bicyclette vers l'école et quand le temps le permet, il tape le ballon dans un parc voisin. Ici, pas de bombes, les enfants peuvent jouer seuls.

Sa petite enfance est loin d'être conventionnelle mais il va bien, estime la directrice de son école Marike Ketelaars. "Adam est un enfant comme les autres. Il veut jouer dehors et se faire des copains."

Une fois le petit au lit, les parents regardent des séries sur Netflix comme "Game of Thrones" - en néerlandais, sous-titré arabe.

Des plaisirs simples qui, jusqu'à il y a peu, semblaient hors d'atteinte.

Tourments et douche froide 

L'angoisse, la fatigue, la crainte d'être renvoyés à la case départ, jamais ils n'oublieront les tourments de leur odyssée pour arriver là.

Une fois arrivés en Grèce par la mer, les épreuves se sont enchaînées, à commencer par le passage de la frontière serbo-hongroise pour pénétrer dans l'UE. En cet automne 2015, la Hongrie y a érigé des barbelés pour contenir le flux ininterrompu de migrants arrivés par les Balkans. S'ils sont attrapés, ils seront parqués dans un camp de rétention.

Alia et Ahmed doivent mettre leur sort entre les mains d'un passeur qui, dans la nuit, les entraîne avec d'autres au milieu d'un champ où ils doivent échapper aux détrousseurs de migrants et aux policiers hongrois.

Dans l'avancée en silence, femmes et bébé au milieu du groupe, ils échappent de justesse à une embuscade, constate alors l'AFP qui les accompagne: émergés de l'ombre, des hommes en tenue de police se tiennent prêts à les attaquer. Des migrants brandissent des branches en guise de défense, les autres s'éparpillent. Alia est pétrifiée de peur. Les assaillants finalement disparaissent dans le noir. Sans doute des voleurs. 

Les premiers pas dans cette UE qui les faisait rêver les désarçonnent. A Budapest, ni un hôtel ni même un bordel n'accepte de louer une chambre aux migrants qu'ils sont. Las, ils doivent faire dormir le bébé dans la rue.

En une semaine, leurs économies se sont évaporées.

L'arrivée aux Pays-Bas est un soulagement. Mais il ne dure pas.

Ils ont décidé d'y tenter leur chance sur la route, à la dernière minute, parce qu'ils y avaient de la famille. Mais l'accueil de leurs proches n'est pas à la hauteur de leurs attentes. Une "trahison" pour Ahmed qui se sent abandonné. 

Il préfère ne pas s'étendre mais, dit-il, "cela a été la pilule la plus dure à avaler".

C'est le début d'une errance de quatre ans, pendant lesquels ils sont ballottés de camp en camp dont une ancienne prison pour femmes, d'une région à l'autre, perdus dans un labyrinthe de procédures administratives interminables.

En décembre 2015, quand l'AFP les retrouve, la famille vit dans un centre d'exposition reconverti en centre d'hébergement à Leeuwarden, dans le nord. Il habitent dans un box en contreplaqué sans porte ni plafond. "Ce n'est pas la vie, comment expliquer cela?", dit alors Ahmed. "C'est comme être un oiseau dans une cage."

Leur vie ne tient qu'au fil de l'espoir de se voir accorder le droit d'asile, sans quoi ils ne peuvent travailler, louer une maison, se projeter.

Mais deux fois on le leur refuse. Parce que, leur dit-on, Ahmed est revenu en Irak après son exil en Syrie, ce qui contredit les déclarations selon lesquelles il n'est pas en sécurité dans son pays. A chaque fois ils font appel, en vain.

Et ils touchent le fond. Pendant une année ils vivent dans la clandestinité, sans documents, contraints de mendier un lit chez des connaissances, avec le sentiment d'avoir perdu toute dignité

"Je ne pouvais rien faire qui implique de montrer ses papiers", raconte Ahmed. "On me regardait de haut, je valais moins que quiconque."

L'angoisse est telle qu'Alia en perd ses cheveux. "Par moments, c'était plus que je ne pouvais supporter", dit-elle.

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Dans la photo du haut : Les réfugiés irakiens Ahmad et Alia et leur bébé Adam, alors âgé de quatre mois, debout près d'une ligne de chemin de fer, alors qu'ils tentent de traverser la Serbie pour se rendre à la frontière hongroise à Horgos le 1er septembre 2015. EN BAS : Ahmad (C) avec sa femme Alia (L) et leur fils Adam, âgé de cinq ans, alors qu'ils marchent dans la ville d'Arnhem, aux Pays-Bas, le 23 septembre 2020.

Ahmed adore les Pays-Bas et le climat humide qui y règne. "C'est un pays verdoyant magnifique", s'enthousiasme-t-il en tirant sur une cigarette dans son jardin sous le crachin.

"En sécurité"

Peu à peu, le couple s'est approprié les codes du pays. Les courses dans un supermarché abordable du quartier, le pain et les épices arabes dans la ville voisine d'Arnhem.

En Irak, Alia laissait sa mère cuisiner pour toute la famille. Ici, elle apprend sur des tutos de Youtube à préparer des plats irakiens et néerlandais.

Malgré la pandémie de Covid-19 et l'isolement qui l'accompagne, le couple, plutôt sociable, a déjà noué des liens avec les parents d'élèves de l'école qu'ils saluent tous les matins d'un souriant "Goedemorgen" (bonjour).

Depuis leur installation aux Pays-Bas, ils ont bien essuyé des remarques racistes - du type "On fait peut-être ça chez vous mais pas chez nous". Mais "globalement les Néerlandais nous ont accueillis avec chaleur", dit Ahmed.

Encore ébahi de sa nouvelle vie dans ce pays, qui en 2015 a reçu 58.880 demandes d'asile selon le Service néerlandais de l'immigration et des naturalisations (IND), il lui arrive parfois de s'interroger. Cela valait-il vraiment la peine de se mettre en danger pour cet exil en Europe ? "C'est ici que nous avons décidé d'être chez nous", tranche-t-il. 

"Libérée" 

Aujourd'hui, Alia est une femme transformée, dynamique, sûre d'elle et de son avenir. Plus rien à voir avec celle qui doutait de leur choix de partir, qui se retranchait inquiète derrière son mari lorsque l'AFP l'a rencontrée sur la route des Balkans.

C'est elle qui finalement a obtenu le droit d'asile pour la famille. Contrairement à son mari, elle n'a jamais quitté l'Irak et à Bagdad elle a dû abandonner le lycée après avoir été menacée par des islamistes. Sa demande, appuyée par un avocat, a été acceptée.

Le moral perdu dans les premières années d'exil est revenu avec la rencontre d'un groupe de demandeurs d'asile vénézuéliens et d'une Polonaise. "Nous avons tout traversé ensemble, le pire et le meilleur", dit-elle. "Ils sont devenus ma nouvelle famille." 

Avec eux, elle a commencé à voir le pays autrement, à sortir, à danser en discothèque, à s'amuser pour la première fois depuis longtemps. 

Plus elle s'intègre dans le pays, plus la jeune femme, fan de pop arabe et de reggae latino, déploie ses ailes. Le contrat de location est à son nom, comme le compte en banque.

Souvent en jean, sweat et baskets, les cheveux bruns décolorés à la mode "tie and dye", elle savoure sa nouvelle vie dans un pays où les droits des femmes sont respectés, elle qui n'a jamais adopté les moeurs traditionnelles du Moyen-Orient.

"Ici, je suis libérée de tout cela." 

"Tout est possible"

La nostalgie du pays la gagne parfois. Quand elle évoque sa famille en Irak elle a les larmes aux yeux. Mais aujourd'hui elle "n'a plus aucun regret" d'être partie.

Ce qui ne l'empêche pas de tenir à ses racines irakiennes et de vouloir les transmettre à son fils en lui susurrant des histoires de là-bas, en arabe. "Il va grandir ici mais il doit savoir d'où il vient."

Pour la suite, Ahmed veut passer son permis de conduire et ambitionne de lancer sa propre affaire, peut-être dans les transports. Dans quatre ans, dès qu'il y sera éligible, il fera une demande de nationalité néerlandaise. "Pour pouvoir exercer mes droits et responsabilités dans le pays qui nous a adoptés."

"La route est encore longue mais le pire est dernière nous", dit-il. "Maintenant, tout est possible."

Alia attend leur deuxième enfant. Un jour, comme ses parents, il deviendra un citoyen européen. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".