Mais où sont passés donc tous ces cafés d’antan ? Là où des artistes de tous bords se donnaient rendez-vous pour étaler toute la verve de leur talent. Retour sur tout un pan de l’histoire de ces espaces dont le lien social est fait d’entregent et de convivialité.
D’ailleurs, nos témoins du siècle dernier, Si Mokhtar, Si Boularouah, si Seddik, notre ami Mohamed Hamma et tant d’autres nous décrivent avec passion la vie d’antan des artistes dans la vieille ville de Constantine, avec ses quartiers mythiques, ses saints autrefois vénérés, ses venelles au pavé «bien battu», qui se singularisent surtout par ses espaces populaires, comme les fondouks, Tarbi’a, les cercles culturels, les cafés maures et j’en passe. Des espaces qui ne sont plus, hélas, qu’un vague souvenir.
Le café comme microcosme de la société
Selon le grand écrivain Mohamed Dib «le café est un espace de socialisation, une image d’affirmation de soi et d’enracinement». Ce lieu de détente et de loisirs va jouer un grand rôle dans la prise de conscience des Constantinois malgré les pressions de l’administration coloniale sur la multifonctionnalité de cet espace.
A titre d’exemple, les hommes de lettres et de culture vont faire de cet espace un tremplin dans le but de créer leurs associations, tel est le cas des clubs sportifs, où le CSC, le Club sportif constantinois fut créé au café Au Bon Air tenu par «aâmi Salah», au boulevard de l’Abîme (actuel boulevard Zighoud Youcef).
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