De l'or, pas d'armée: les as sud-coréens de l'esport en quête d'exemption

Cette photo prise le 28 août 2023 montre des joueurs d'eSports sud-coréens posant pour une photo lors d'une cérémonie de lancement de l'équipe nationale d'eSports sud-coréenne pour les prochains Jeux asiatiques à l'hôtel de ville de Séoul. (AFP)
Cette photo prise le 28 août 2023 montre des joueurs d'eSports sud-coréens posant pour une photo lors d'une cérémonie de lancement de l'équipe nationale d'eSports sud-coréenne pour les prochains Jeux asiatiques à l'hôtel de ville de Séoul. (AFP)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

De l'or, pas d'armée: les as sud-coréens de l'esport en quête d'exemption

  • Un titre à Hanghzhou (Chine) fin septembre permettra automatiquement aux vainqueurs d'échapper à dix-huit mois ou plus au sein de l'armée
  • Tous les hommes sud-coréens valides doivent effectuer au moins un an et demi de service militaire, principalement car ce pays de quelque 52 millions d'habitants reste en principe en guerre avec la Corée du Nord

SÉOUL: Armés de leur clavier-souris ou d'une manette, les prodiges sud-coréens de l'esport vont concourir aux prochains Jeux asiatiques pour la médaille d'or, mais aussi pour obtenir une rare exemption du service militaire.

Un titre à Hanghzhou (Chine) fin septembre permettra automatiquement aux vainqueurs d'échapper à dix-huit mois ou plus au sein de l'armée.

Cette mesure a été étendue à l'esport car il n'est plus seulement en démonstration comme lors de l'édition précédente et aura de véritables champions continentaux dans sept jeux vidéo, dont le numéro 1 du genre League of Legends, EA SPORTS FC (ex-FIFA) ou Street Fighter V.

Tous les hommes sud-coréens valides doivent effectuer au moins un an et demi de service militaire, principalement car ce pays de quelque 52 millions d'habitants reste en principe en guerre avec la Corée du Nord. Dans ce contexte, les exemptions, délivrées au compte-gouttes par Séoul, par exemple à des musiciens classiques, sont très prisées et suscitent de vifs débats.

Le groupe pop BTS, malgré sa notoriété internationale et l'argent qu'il rapporte, n'en a ainsi pas bénéficié. Jin et J-Hope, deux de ses membres, ont déjà commencé leur service militaire et un troisième, SUGA, doit s'engager bientôt, selon l'agence du boys-band, HYBE.

Le gouvernement avait bien examiné la possibilité d'une dispense, mais en dépit l'immense popularité de BTS, l'idée rebutait 33% de la population, d'après un sondage de Gallup en 2022.

Le débat est revenu sur la table avec les Jeux asiatiques, où l'esport sud-coréen, qui domine la discipline aux côtés de la Chine, a de grandes chances de titres.

Athènes de l'esport 

L'entraîneur de l'équipe Kim Jeong-gyun a bien affirmé que "le sens du devoir" serait la seule motivation de ses joueurs, mais les experts estiment eux que le service militaire est un "problème très important" pour ces compétiteurs souvent jeunes.

"Ils commencent leur carrière à la fin de leur adolescence", explique à l'AFP le professeur Choi, de l'université Hanshin. "L'exemption peut être un gros surplus de motivation pour eux".

La Corée du Sud compte des dizaines d'esportifs de premier plan, à commencer par le capitaine de la délégation Lee "Faker" Sang-hyeok, maître du titre-phare "LoL", ce jeu à cinq contre cinq dans lequel l'objectif est de détruire la base de l'adversaire.

Beaucoup pensent que le gaming compétitif a commencé au pays du matin calme. Entre connexion internet ultra-rapide et prolifération des cybercafés dédiés aux jeux, appelés "PC bangs", la Corée du Sud a construit une énorme communauté de "gamers".

"Si Athènes est le berceau des Jeux olympiques, Séoul est celui de l'esport", assure Kang Do-kyung, un ancien joueur pro devenu professeur au Shingu College.

Signe que le jeu est pris au sérieux jusqu'au sommet, Séoul et l'organe esportif officiel ont mis les moyens pour leurs prodiges de l'écran: centre d'entraînement avec physiothérapeutes, aides psychologiques, mais aussi hôtel cinq étoiles sur place avec plats coréens... De quoi se sentir à l'aise à Hanghzhou.

Viser l'or

En 2018, la Corée du Sud a perdu en finale du tournoi de démonstration face à la Chine dans "League of Legends". Cette année, c'est bien l'or qu'elle vise, mais les joueurs n'évoquent pas l'exemption comme motivation. "Je veux obtenir un bon résultat vu que nous allons porter le drapeau national sur nos tenues", assure Jeong Ji-hoon, alias "Chovy", un joueur de "League of Legends".

Néanmoins, en cas de victoire finale et d'exemption, ils n'échapperont probablement pas à une polémique. D'après les chiffres officiels, moins de cent exemptions ont été accordées pour les "arts et les sports" en 2022. Et les bénéficiaires se sentent obligés de montrer publiquement qu'ils restent engagés pour leur pays.

Certains vont jusqu'à réaliser un autre type de service pour prouver leur bonne foi, comme Son Heung-min. La star des Spurs s'est forcée à faire du bénévolat pour un service alternatif.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaff, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaff, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaff - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com