SAN FRANCISCO: Plusieurs Etats américains ont décidé de s'attaquer à Google en lançant des poursuites antitrust, accusant le géant numérique d'avoir abusé de sa position dominante en mettant en avant ses propres offres parmi les résultats de son moteur de recherche, affirme mardi le site internet Politico.
Un plainte pourrait être déposée dès jeudi par les procureurs généraux du Colorado et du Nebraska, selon le média américain, qui cite plusieurs sources anonymes.
Plusieurs plateformes numériques, parmi lesquelles Amazon, TripAdvisor ou Yelp, qui proposent des produits ou services recommandés, se sont plaintes du fait que Google favorise ses propres offres dans les résultats de recherche.
Les poursuites prévues par les Etats doivent mettre en avant que le moteur de recherche de Google désavantage ses concurrents de par sa conception même, selon Politico.
Une difficulté supplémentaire pour l'entreprise de Mountain View, en Californie, dont le modèle basé sur des services gratuits et la publicité ciblée à partir des données de ses utilisateurs se retrouve sous le feu des projecteurs après l'engagement de poursuites par le ministère américain de la Jusrice.
Le gouvernement américain est en effet parti à l'assaut de Google en octobre, accusant le groupe de maintenir un « monopole illégal » sur la recherche en ligne et la publicité, lançant par la même occasion la plus importante enquête anti-concentration depuis plusieurs décennies, et ouvrant la porte à un possible démantèlement du géant.
Ces poursuites, prévues pour durer plusieus années, dressent une nouvelle ligne de fracture entre le gouvernement et les grandes entreprises du numérique, avec des conséquences potentiellement énormes pour le secteur.
Néanmoins, prouver l'abus de position dominante pourrait se révéler être une gageure pour les autorités fédérales, des juristes jugeant difficile de prouver le caractère illégal des activités de Google dans la mesure où le service est globalement gratuit, sans conséquence donc sur le « bien-être du consommateur ».
Pour le ministère de la Justice, Google a renforcé son monopole en signant des accords avec les fabricants d'appareils afin que ses applications et services soient installés par défaut, parfois sans possibilité de les effacer.
Google a de son côté qualifié ces poursuites de « profondément erronées ».