BAGDAD: Le ministre turc des Affaires étrangères a débuté mardi une visite en Irak par des entretiens avec son homologue irakien lors desquels ils ont évoqué la problématique de l'eau, la reprise des exportations du pétrole kurde vers la Turquie et la présence du PKK en Irak.
Le séjour d'Hakan Fidan, qui se déroule à Bagdad et au Kurdistan d'Irak jusqu'à jeudi, doit préparer la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan pour laquelle aucune date n'a encore été avancée.
Le dossier de l'eau et des barrages sur le Tigre et l'Euphrate, deux fleuves qui prennent leur source en Turquie avant d'arroser l'Irak, est particulièrement sensible entre les deux voisins.
L'Irak souffre d'une baisse alarmante du niveau des deux fleuves et accuse la Turquie de réduire considérablement le débit des cours d'eau à cause des barrages en amont.
A l'issue d'entretiens avec son homologue irakien Fouad Hussein, Hakan Fidan a dit en conférence de presse approcher la problématique de la sécheresse qui frappe l'Irak "d'une perspective purement humaine". Il compte miser sur "un mécanisme de dialogue soutenu" avec Bagdad.
Le chef de la diplomatie turque a ainsi proposé la création d'un "comité permanent" pour gérer la question de l'eau, selon Fouad Hussein.
A Bagdad, Hakan Fidan doit aussi s'entretenir avec le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani et le président Abdel Latif Rachid.
Autre sujet brûlant: les combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui disposent de bases arrières dans le nord de l'Irak, région où la Turquie mène régulièrement des opérations militaires contre ce groupe.
«Ennemi commun»
Mettant en garde contre le PKK, "notre ennemi commun qui ne doit pas empoisonner nos relations bilatérales", Hakan Fidan a invité Bagdad a "reconnaître le PKK comme organisation terroriste".
Les deux responsables ont enfin évoqué la reprise prochaine des exportations du pétrole du Kurdistan d'Irak vers la Turquie, gelées en mars par Ankara.
"Nous espérons trouver une solution", a dit Fouad Hussein en conférence de presse.
Après avoir fait cavalier seul des années durant pour exporter du pétrole via la Turquie, le Kurdistan irakien a dû se plier fin mars à une décision d'un tribunal international en faveur de Bagdad quant à la gestion de ce pétrole.
Après ce verdict, la Turquie a cessé le transit sur son territoire via oléoduc du pétrole kurde.
En mai, l'Irak avait dit attendre un "accord final" avec la Turquie avant de pouvoir reprendre les exportations de pétrole, mais des questions financières restent en suspens.