BEYROUTH: L'exploration pétrolière et gazière offshore dans les eaux libanaises devrait commencer dans les semaines à venir, suite à l'arrivée d'une plate-forme de forage sur le site du projet mercredi.
Le Transocean Barents commencera son activité dans le courant du mois, a annoncé le groupe français TotalEnergies.
La société dirige un consortium sur le projet qui comprend le géant pétrolier italien ENI et l'entreprise publique QatarEnergy.
Pour les équipes, un hélicoptère assurera la navette entre Beyrouth et le site de forage, situé à environ 120 km de la capitale.
Le début du forage fait suite à un accord historique conclu l'année dernière, qui a fixé pour la première fois une frontière maritime entre le Liban et Israël.
Le Liban espère que la découverte de pétrole et de gaz contribuera à inverser une crise économique qui a fait chuter sa monnaie, provoqué des coupures d'électricité dans les villes et entraîné une pénurie de produits de première nécessité et de médicaments.
L'arrivée de la plate-forme de forage a coïncidé avec l'approbation par le gouvernement d'un rapport sur son impact environnemental, mercredi.
Nasser Yassin, ministre de l'Environnement par intérim, a déclaré qu'il avait demandé au ministère de l'Énergie de veiller à ce que «les sociétés d'exploitation respectent les observations du ministère de l'Environnement».
En février, le navire Janus II a effectué une étude d'une semaine sur le site du projet, surveillant la vie marine dans la région.
Walid Fayad, le ministre intérimaire de l'Énergie, a confirmé mercredi que «les licences de forage ont été délivrées et que l'infrastructure nécessaire a été préparée».
«Nous sommes dans les temps pour déterminer le résultat après deux ou trois mois, en fonction de la durée du forage. Nos perspectives sont positives, car les responsables de TotalEnergies sont optimistes quant à l'existence d'un gisement potentiel, en particulier dans le bloc 9»,a-t-il précisé.
«Le Liban doit réglementer ses affaires internes»
Pour Diana Qaisi, spécialiste libanaise de la gouvernance énergétique, le pays «doit être clair sur le fait que sans une gestion efficace, nos richesses seront gaspillées».
Les dispositions législatives concernant le processus d'exploration dépendent d'un projet de loi au Parlement sur un fonds souverain pour la gestion et l'investissement des ressources pétrolières.
«Jusqu'à ce que l'existence des réservoirs soit vérifiée et que la présence de quantités commerciales soit confirmée, le Liban doit réglementer ses affaires internes», a poursuivi la spécialiste.
«L'organe de régulation du secteur pétrolier reste incomplet, avec des postes vacants à pourvoir, et il n'a pas été inclus dans le projet de budget. Si cet organe, chargé de superviser les opérations des compagnies, reste dans son état actuel, nous serons certainement confrontés à des obstacles, car les compagnies d'extraction pétrolière ne sont pas des anges», a-t-elle ajouté.
«Il doit y avoir une interaction transparente entre les ministères et les institutions concernées, notamment les ministères de l'Énergie, des Finances, des Travaux publics et des Affaires étrangères, ainsi que l'armée et le Parlement.
«Cependant, la situation actuelle semble indiquer le contraire. Deux députés ont demandé au ministère de l'Énergie des rapports concernant le bloc 9, mais le ministère a répondu qu'il s'agissait d'une question de sécurité nationale. Cela nuit à la fluidité des échanges. Quel message transmettons-nous aux entreprises? Nous devons être clairs sur le fait que sans gestion efficace, nos richesses seront gaspillées.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com