BEYROUTH: Le chef du Hezbollah pro-iranien au Liban, Hassan Nasrallah, a affirmé lundi soir que sa formation pouvait elle aussi ramener Israël à "l'âge de pierre" en cas de conflit armé, en riposte à des menaces similaires du ministre israélien de la Défense.
"Aujourd'hui, vous aussi seriez ramenés à l'âge de pierre si vous vous engagez dans une guerre contre le Liban", a déclaré dans un discours télévisé le chef de la puissante formation chiite.
Lors d'une tournée à la frontière avec le Liban, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, avait menacé de ramener le Liban "à l'âge de pierre" si le Hezbollah provoquait son pays.
Hassan Nasrallah a affirmé qu'il suffisait "de quelques missiles de haute précision" à sa formation pour détruire une liste d'objectifs qu'il a énumérés, notamment "les aéroports civils et militaires, les bases aériennes, les centrales électriques, les centres de communications et la centrale (nucléaire) de Dimona".
Il a averti que si le conflit s'étendait "au front de la résistance", c'est-à-dire aux autres formations --notamment palestiniennes-- soutenues par l'Iran et hostiles à Israël, "il ne restera rien qui s'appelle Israël".
Armé
Le chef du Hezbollah a prononcé ce discours à l'occasion du 17e anniversaire de la fin de la dernière confrontation entre sa formation et Israël en 2006. La guerre avait fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, des militaires pour la plupart.
Le Hezbollah est la seule formation libanaise à avoir conservé son armement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël.
Bastion du Hezbollah, la zone frontalière avec Israël dans le sud du Liban est le théâtre d'incidents sporadiques entre les deux pays techniquement en état de guerre.
Evoquant par ailleurs les heurts au cours desquels deux hommes, dont un membre du Hezbollah, avaient été tués la semaine dernière au Liban, Hassan Nasrallah a accusé "des dirigeants, des forces et des responsables politiques" de vouloir "pousser le pays vers la guerre civile".
Le 9 août, un camion du Hezbollah chargé de munitions s'était renversé dans une localité chrétienne proche de Beyrouth. Des heurts avaient ensuite opposé des habitants à des membres du parti qui escortaient le camion, alimentant la campagne des adversaires politiques du Hezbollah qui réclament son désarmement.
"J'appelle au calme" et "à régler de tels incidents par la raison et la sagesse", a dit le chef du Hezbollah, s'adressant "en particulier à l'opinion publique chrétienne".