LONDRES: L’explosion sur un pétrolier dans le port de Djeddah, lundi, était une «attaque terroriste», a déclaré lundi un responsable du ministère saoudien de l'Énergie.
Le BW Rhine, battant pavillon de Singapour, a été attaqué par un bateau chargé d'explosifs alors qu'il déchargeait sa cargaison, selon le responsable. «Un navire de transport de carburant, ancré dans le terminal de carburant de Djeddah, a été attaqué par un bateau chargé d'explosifs aux premières heures du matin», a déclaré l'Agence de presse saoudienne, citant le porte-parole du ministère. Ce dernier n'a pas précisé qui se cachait derrière cette agression.
Cette attaque, la quatrième contre l'infrastructure énergétique saoudienne depuis le mois dernier, portes les empreintes pro-iraniennes des Houthis, le groupe terroriste pro-iranien.
L'explosion a provoqué un petit incendie qui a été éteint par les membres d'équipage à bord du navire qui appartient à l’armateur singapourien Hafnia. Aucune victime n'a été signalée. Les installations de déchargement de carburant du port de Djeddah n'ont pas été endommagées à la suite de l'attaque du pétrolier, a déclaré le responsable du ministère saoudien de l'énergie.
«BW Rhine a été touché à environ 00h40, heure locale, le 14 décembre 2020, provoquant une explosion et un incendie à bord», a déclaré l’armateur Hafnia dans un communiqué. «Il est possible que du pétrole se soit échappé du navire, mais cela n'a pas été confirmé, et les instruments de contrôle indiquent actuellement que les niveaux de pétrole à bord sont au même niveau qu'avant l'incident», a également annoncé Hafnia.
Le ministère saoudien de l'Énergie a rappelé que «ces actes terroristes destructifs, dirigés contre une infrastructure essentielle, retentissent au-delà du Royaume et de ses installations vitales. Ils affectent l’économie, la sécurité et la stabilité des approvisionnements énergétiques du monde", a déclaré lundi le ministère saoudien de l'Énergie. Il a exhorté le monde à «s'unir contre ces actes terroristes subversifs et à prendre des mesures de dissuasion pratiques contre les auteurs et ceux qui les permettent».
Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, M. Yusuf bin Ahmed Al-Othaimeen, a fait écho à ces propos. Il a joute par ailleurs que ces attaques «menacent le trafic maritime, entravent le commerce international, et exposent les côtes et les eaux régionales à des catastrophes environnementales».
Le colonel Turki Al-Maliki, porte-parole de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen, estime que l'explosion de lundi est la continuation des attaques contre d'autres installations pétrolières du Royaume, notamment Abqaiq et Khurais l'année dernière.
«Initialement revendiquées par les Houthis, des preuves détaillées indiquent que ces frappes portent la trace de l'implication directe du régime iranien. Nous avons recueilli des armes conventionnelles avancées de fabrication iranienne, comme par exemple des drones chargés d'explosifs et des missiles de croisière», a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait, à la veille de l’explosion de lundi, condamné les attaques de la milice pro-iranienne contre les installations pétrolières à Djeddah le mois dernier. Il a aussi réaffirmé l’engagement des pays membres en faveur d'un processus politique inclusif, global et dirigé par le Yémen.
L'analyste politique saoudien Hamdan Al-Shehri a cependant affirmé à Arab News que les attaques montrent à quel point les terroristes ne veulent pas de solution politique. «Les cibles sélectionnées indiquent sans équivoque que les Houthis tiennent à devenir un obstacle à la sécurité maritime internationale, comme ils le sont déjà pour l'économie mondiale», a-t-il déclaré.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com