Réduction de l’aide britannique: Des milliers de vie en danger dans les pays musulmans, selon des ONG

Des milliers de femmes des pays arabes et musulmans risquent de mourir pendant l'accouchement ou de maladies évitables en raison des récentes réductions de l'aide britannique (Photo, AFP).
Des milliers de femmes des pays arabes et musulmans risquent de mourir pendant l'accouchement ou de maladies évitables en raison des récentes réductions de l'aide britannique (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 03 août 2023

Réduction de l’aide britannique: Des milliers de vie en danger dans les pays musulmans, selon des ONG

  • Le gouvernement réduit le budget de l'aide malgré une étude interne mettant en garde contre l'augmentation du nombre de décès évitables
  • Les femmes et les enfants des pays déchirés par la guerre sont confrontés à une perte «dévastatrice» de services, selon Oxfam

LONDRES: Des milliers de femmes dans les pays arabes et musulmans risquent de mourir pendant l'accouchement et de maladies évitables en raison des récentes réductions de l'aide britannique, ont prévenu des responsables d'ONG à Arab News.

Une décision similaire a été rendue dans le cadre d'un examen interne des réductions du budget de l'aide britannique au développement d'outre-mer pour 2023-2024, mettant en garde les ministres contre les conséquences des coupes budgétaires.

L'évaluation qui a été publiée par la Commission du développement international, prévient qu'une réduction de l'aide à l'Afghanistan signifierait que le Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement «ne sera pas en mesure de soutenir des services essentiels pour les femmes et les filles».

L’évaluation a ajouté : «Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont imposé des restrictions aux femmes et aux jeunes filles, les empêchant de jouir de leurs droits fondamentaux et les écartant systématiquement de l'espace public.

«Par conséquent, la réduction du financement risque de priver de services essentiels certaines des femmes et des filles les plus vulnérables au monde», a-t-elle précisé.

En outre, 500 000 femmes et enfants au Yémen n'auront pas accès à des soins de santé essentiels à cause de ces coupes budgétaires, a averti l’évaluation.

Katy Chakrabortty, responsable de la politique et du plaidoyer d'Oxfam, a déclaré à Arab News : «Le formulaire d'évaluation de l'impact du bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO) est difficile à lire. Il était clair que toute réduction de l'aide du Royaume-Uni au cours des dernières années aurait un impact sur les plus vulnérables, mais cette évaluation dresse un tableau dévastateur.»

Elle a qualifié la réduction de l'aide au Yémen de «coup terrible pour un pays qui a été touché par huit années de conflit».

Lutte contre la violence

Le Soudan et la Somalie seront également confrontés à d'importantes contraintes budgétaires, l'examen interne avertissant qu'un programme visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines dans ce dernier pays pourrait être interrompu en raison des pertes d'aide.

Les campagnes de lutte contre la famine seront aussi touchées dans toute l'Afrique de l'Est, a signalé Chakrabortty : «Les réductions de l'aide britannique ont rendu des millions de personnes en Afrique de l'Est vulnérables à la famine. Toutes les vingt-huit secondes, une personne meurt en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Sud-Soudan des suites d'une grave famine.»

«Le Royaume-Uni doit augmenter son soutien aux communautés et aux pays dès maintenant, avant que des millions de personnes supplémentaires ne soient contraintes de faire face aux conséquences», a-t-elle ajouté.

Ces coupes budgétaires font suite à l'engagement du gouvernement britannique en 2020 de réduire l'aide au développement à l'étranger de 0,7% à 0,5% en proportion du revenu national brut.

Bien que le dernier budget biennal signale une augmentation marginale du financement et s'engage à une augmentation de 12% pour 2024-2025, les chiffres de l'aide sont toujours proportionnellement inférieurs aux niveaux d'avant 2020.

Les programmes de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles en Somalie et au Sud-Soudan ne bénéficieront pas non plus d'une «attention et d'une réponse adéquates» suite à ces coupes budgétaires, a prévenu l'évaluation interne.

Le ministre des Affaires étrangères, Andrew Mitchell, a déclaré que le rapport avait constitué un «élément clé de la prise de décision en matière d'attribution de ces aides».

Il a ajouté que l'OCFD avait apporté des ajustements au budget pour tenir compte des considérations de l'examen, en veillant à ce que «l'aide parvienne aux plus vulnérables».

Gwen Hines, directrice générale de Save the Children UK, a déclaré à Arab News : «Les réductions de l'aide britannique sont une condamnation à mort pour les enfants qui vivent déjà dans certaines des régions les plus dangereuses du monde, comme le confirme l'étude d'impact publiée aujourd'hui.»

«Il est répréhensible que les ministres aient décidé de réduire le budget de l'aide – et de le vider de sa substance en dépensant de grandes quantités d'aide publique au développement au Royaume-Uni – alors qu'ils savaient que cela coûterait la vie à des enfants.»

«Ces réductions vont à l'encontre des engagements pris par le gouvernement de «ne laisser personne de côté. Nous leur demandons instamment de rétablir le budget d'aide du Royaume-Uni à 0,7% du RNB», a-t-elle insisté.

La publication de l'évaluation interne constitue une rare violation à la tradition de l'OCFD, les évaluations réalisées par les gouvernements précédents étant restées confidentielles.

La réaffectation d'un quart du budget de l'aide au ministère de l'Intérieur britannique pour les dépenses liées au logement des réfugiés a également joué un rôle dans les changements budgétaires.

En Afrique, le nombre d'avortements pratiqués dans des conditions dangereuses devrait être multiplié par trois à cause de ces réductions, tandis que le nombre de décès maternels évités passerait «de 2 531 à un peu plus de 1 000», selon l'étude, qui a signalé que le secteur de la santé du Yémen pourrait subir «des dommages durables si d'autres donateurs ne sont pas en mesure de le financer».

Un porte-parole du FCDO a déclaré : «Les dépenses d'aide du Royaume-Uni devraient passer à 8,3 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) l'année prochaine et se concentreront sur des programmes visant à résoudre les crises humanitaires, à protéger les femmes et les filles et à soutenir les plus vulnérables du monde, tout en optimisant l'argent des contribuables.

«Si le budget destiné aux pays à faible revenu a dû être réduit à court terme pour atteindre notre objectif d'économies, il devrait presque doubler pour ces pays l'année suivante, surtout en Afrique, où l'aide passera de 646 millions de livres sterling à 1,36 milliard de livres sterling», a soutenu le porte-parole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.