PARIS: L'ancien président de l'Assemblée nationale François de Rugy (LREM) va diriger la commission spéciale de députés qui examinera en janvier le projet de loi contre le séparatisme, a-t-on appris samedi de source parlementaire.
C'est le chef de file des députés « marcheurs » Christophe Castaner qui a proposé que l'élu de Loire-Atlantique préside la commission devant se réunir pour la première fois la semaine prochaine.
De Rugy, issu des rangs écologistes, avait été candidat en septembre pour présider le groupe LREM au Palais Bourbon. Depuis, il est chargé de l'animation du conseil politique du groupe majoritaire. Il vient aussi d'être désigné par le parti LREM chef de file pour les élections régionales dans les Pays de la Loire.
Le passage de ce projet de loi devant une commission spéciale va permettre à quelque 70 députés des différentes commissions permanentes (Lois, Affaires culturelles...) de participer à cette étape législative, avant le passage du texte dans l'hémicycle.
Cette commission spéciale, qui comprendra des députés de tous les groupes politiques, solennise l'examen de ce projet de loi phare « confortant les principes républicains », voulu par Emmanuel Macron.
Plus d’une centaine de LREM se sont portés candidats pour y participer, et 35 ont été retenus, ayant diverses approches de la question centrale de la laïcité.
Certains comme Francis Chouat, François Cormier-Bouligeon et Jean-Baptiste Moreau, ont des positions très fermes sur les valeurs républicaines, proches de Jean-Michel Blanquer ou Manuel Valls. La présidente déléguée des députés LREM Aurore Bergé, de la même sensibilité, ne fera pas partie de la commission spéciale.
D'autres membres, plutôt à l'aile gauche comme Sacha Houlié, Anne-Christine Lang et Saïd Ahamada, ne veulent pas « radicaliser » la laïcité ou stigmatiser l'islam, et souhaitent des mesures en faveur de l'égalité des chances.
Reste le choix la semaine prochaine des rapporteurs. Florent Boudié figure parmi les favoris, selon une députée.
Le gouvernement a présenté mercredi en Conseil des ministres son projet de loi controversé sur le séparatisme, qui vise à lutter contre « l'islamisme radical » mais pas « contre les religions », et sa batterie de mesures qui vont de l'éducation aux associations, en passant par la haine en ligne ou le financement des cultes.