PARIS : Le chef de file des députés LREM Christophe Castaner a défendu mardi, « loin des caricatures », la proposition de loi sur la sécurité globale, au centre des critiques pour son ambition d'encadrer la diffusion d'images des forces de l'ordre.
« Le respect des libertés fondamentales est total. Ni la liberté de la presse, ni le droit à l'information, ni le fait de pouvoir filmer à n'importe quel moment les forces de sécurité intérieure en intervention ne sont remis en question », a fait valoir l'ancien ministre de l'Intérieur lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
Accompagné des co-rapporteurs du texte, Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, M. Castaner a tenté de déminer les critiques entourant la mesure la plus controversée de la proposition de loi portée par la majorité à partir de mardi dans l'hémicycle de l'Assemblée.
Une mesure stricte
Il s'agit avec cette mesure de pénaliser d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende la diffusion de « l'image du visage ou tout autre élément d'identification » d'un policier ou d'un gendarme en intervention lorsque celle-ci a pour but de porter « atteinte à son intégrité physique ou psychique ».
« Il ne s'agit en rien d'empêcher les journalistes de travailler », a relevé Jean-Michel Fauvergue. La mesure vise « à sanctionner la diffusion par quelque support que ce soit » des visages ou éléments d'identification de forces de l'ordre « avec des messages d'appel à la haine, à la violence ».
« Un journaliste autoproclamé, un citoyen pourra continuer à filmer quelle que soit la situation des forces de sécurité intérieure, qu'il s'agisse d'opérations d'ordre public ou du quotidien », a détaillé Christophe Castaner.
La mesure fait bondir les représentants des journalistes et les défenseurs des libertés publiques, qui fustigent « une grave atteinte » au droit de la presse. Des experts indépendants mandatés par l'ONU ont aussi récemment redouté « des atteintes importantes » aux « libertés fondamentales ».
Des syndicats et associations de journalistes ont prévu de se rassembler mardi, près du Palais Bourbon et en régions.
M. Castaner a regretté que le débat autour de la proposition de loi se concentre sur « des polémiques très caricaturales » et a promis que le groupe LREM allait s'attacher à conserver une « position d'équilibre » sur le texte.