Sondage: Moins de la moitié des jeunes Arabes pensent que leur voix compte pour les dirigeants

Une majorité de jeunes du Levant (71%) et d’Afrique du Nord (61%) affirment que leurs régions vont dans la mauvaise direction. (Photo fournie)
Une majorité de jeunes du Levant (71%) et d’Afrique du Nord (61%) affirment que leurs régions vont dans la mauvaise direction. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Sondage: Moins de la moitié des jeunes Arabes pensent que leur voix compte pour les dirigeants

  • La corruption fait partie des cinq principales préoccupations des jeunes Arabes, avec la hausse du coût de la vie, le chômage, l’état de l’économie nationale et l’inégalité des revenus
  • Plus de la moitié des participants ont déclaré qu’ils n’avaient pas confiance en la capacité de leur gouvernement à faire face à des problèmes comme le chômage, la corruption, la hausse du coût de la vie, l’égalité des revenus et la stabilité économique

DUBAÏ: La confiance des jeunes Arabes dans les gouvernements qui les dirigent est en baisse. En effet, moins de la moitié (46%) affirment que leur voix compte pour les dirigeants, ce qui représente une baisse considérable par rapport à 2022 (67%). 

Sunil John, fondateur et président d’Asda’a BCW, déclare à Arab News: «Au cours des cinq dernières années, il y a eu une baisse significative du pourcentage de jeunes Arabes qui pensent que leur voix compte.» 

Le sondage d’Asda’a BCW sur la jeunesse arabe est le plus important en son genre. Il se concentre sur les points de vue, les espoirs et les craintes des jeunes femmes et hommes âgés de 18 à 24 ans à travers le Moyen-Orient. Cette année, le Soudan du Sud a été ajouté à la liste des pays. 

Au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), 78% sont convaincus que leur voix compte pour les dirigeants de leurs pays. Cependant, en Afrique du Nord et au Levant, ce nombre est de 35 et 32% respectivement. 

M. John, qui qualifie le contraste entre les régions de «frappant», ajoute: «Ces chiffres révèlent que le Moyen-Orient devrait être analysé à travers la nouvelle réalité que vivent les jeunes aujourd’hui.» 

«Alors que les gouvernements du CCG ont gagné la confiance de leurs jeunes et adopté des politiques qui répondent à leurs préoccupations, la situation est totalement différente dans le reste de la région.» 

De plus, une majorité de jeunes au Levant (71%) et en Afrique du Nord (61%) déclarent que leurs régions vont dans la mauvaise direction. Par ailleurs, plus de deux tiers des jeunes estiment que leurs gouvernements n’ont pas les bonnes politiques pour répondre à leurs préoccupations les plus importantes. 

Les jeunes ressortissants du CCG sont d’un avis contraire. Ils sont 87% à affirmer que leurs dirigeants adoptent les bonnes politiques. 

Le contraste entre les régions est évident même dans les opinions sur la corruption. Alors que 52% des jeunes du CCG pensent qu’il n’y a pas de corruption dans leur région, seuls 10% au Levant et 12% en Afrique du Nord ont la même opinion sur leur pays. 

La corruption fait partie des cinq principales préoccupations des jeunes Arabes (83%), avec la hausse du coût de la vie (89%), le chômage (86%), l’état de l’économie nationale (84%) et l’inégalité des revenus (81%). 

Cette liste demeure pratiquement inchangée depuis plus d’une décennie, sauf lorsque l’absence de démocratie et la montée en puissance de Daech étaient les principales préoccupations, en 2011 et 2012 respectivement. 

L’inflation est naturellement une source majeure d’anxiété pour la jeunesse arabe et devrait le rester, selon l’enquête. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment déclaré que le conflit en Ukraine et de nouvelles réductions de production de l’Opep + (14 pays de l’Opep plus 10 autres pays) «augmenteraient les tensions budgétaires et externes pour les importateurs de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena)». 

Le FMI estime que l’inflation restera inchangée à près de 15% cette année, avant de baisser légèrement en 2024. 

Le chômage est la deuxième plus grande préoccupation chez les jeunes Arabes, ce qui n’est pas surprenant étant donné que les taux de chômage parmi les jeunes atteignent en moyenne 30% en Égypte, au Soudan et en Algérie – trois des pays les plus peuplés du monde arabe – et plus de 50% au Liban. 

La jeunesse arabe n’est pas non plus particulièrement optimiste quant à la recherche d’un nouvel emploi. Ils sont 50% parmi les jeunes en Afrique du Nord et 57% au Levant à estimer qu’il sera difficile de trouver un emploi. 

Les résultats de cette année sont semblables à ceux de l’enquête sur la jeunesse arabe de 2012, qui a révélé que les jeunes étaient extrêmement frustrés par les gouvernements qui les dirigeaient sur des questions comme l’éducation, l’emploi et l’inflation. 

Sunil John soutient que ces résultats indiquent «la nécessité pour les gouvernements de la région d’agir et de s’attaquer d’urgence aux problèmes auxquels les jeunes sont confrontés ». 

Non seulement la jeunesse arabe a le sentiment que sa voix n’a pas d’importance pour les gouvernements, mais elle manque également de confiance en ses dirigeants pour résoudre les problèmes les plus importants. 

Plus de la moitié des participants ont déclaré qu’ils n’avaient pas confiance en la capacité de leur gouvernement à faire face à des problèmes comme le chômage, la corruption, la hausse du coût de la vie, l’égalité des revenus et la stabilité économique. 

M. John conclut: «Le chômage, la corruption et la hausse du coût de la vie sont des sujets de préoccupation pour les jeunes du monde entier, mais le fait que les jeunes Arabes – en particulier en Afrique du Nord et au Levant – n’aient pas confiance en la capacité de leur gouvernement à y faire face est alarmant.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.