UE-Turquie: Les 27 explorent les pistes de rapprochement

L'heure est propice pour «réévaluer les relations de l'UE avec l'un de ses plus importants voisins» (Photo, AFP).
L'heure est propice pour «réévaluer les relations de l'UE avec l'un de ses plus importants voisins» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

UE-Turquie: Les 27 explorent les pistes de rapprochement

  • Les Vingt-Sept se retrouvent pour discuter d'un possible renforcement de leurs relations avec la Turquie
  • Ce débat concernant un partenaire incontournable se voit conférer une actualité plus aiguë après le sommet de l'Otan

BRUXELLES: Les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept se retrouvent jeudi à Bruxelles pour discuter d'un possible renforcement de leurs relations avec la Turquie, à défaut de pouvoir lui offrir une perspective crédible d'adhésion à l'UE.

Prévu de longue date, ce débat concernant un partenaire incontournable se voit conférer une actualité plus aiguë après le sommet de l'Otan la semaine dernière à Vilnius, où le président turc Recep Tayyip Erdogan a joué les trouble-fête.

Ce dernier a créé la surprise en conditionnant son feu vert à l'intégration de la Suède dans l'Otan à la relance des pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE, au point mort depuis plusieurs années.

A l'issue d'une intense activité diplomatique, il a finalement levé son veto à l'adhésion de Stockholm à l'Alliance. Tout en prévenant qu'il n'y aurait pas de ratification avant octobre au plus tôt.

En contrepartie, les Européens ont ouvert la voie à un réchauffement des liens avec Ankara: après sa rencontre avec le dirigeant turc, le président du Conseil européen Charles Michel a évoqué dans un tweet leur volonté commune de "redynamiser" les relations Turquie-UE.

Et la Suède a accepté de "soutenir activement" les efforts visant à redynamiser le processus d'adhésion de la Turquie, tout en contribuant à la modernisation de l'union douanière et à la libéralisation des visas, selon le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Ces deux derniers dossiers sont cruciaux aux yeux d'Ankara.

Mis en oeuvre depuis 1995, l'accord d'union douanière entre la Turquie et l'UE pourrait ainsi être adapté pour favoriser davantage d'échanges commerciaux, tandis qu'une éventuelle libéralisation des visas assouplirait les conditions d'entrée des ressortissants turcs dans l'UE.

«Recul de l'état de droit»

Plus généralement, l'heure est propice pour "réévaluer les relations de l'UE avec l'un de ses plus importants voisins", après la réélection fin mai du président Erdogan pour un troisième mandat, relève un responsable européen.

Lors de leur sommet en juin, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept avaient déjà invité le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, à préparer un état des lieux des relations avec la Turquie – un rapport attendu d'ici l'automne.

Si des coopérations renforcées en termes de tarifs douaniers ou de visas sont évoquées, difficile cependant d'envisager des progrès à court terme dans le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Les négociations, démarrées en 2005, se sont enlisées au fil des ans. Jusqu'à ce que les Vingt-Sept les jugent, en 2018, "au point mort" en raison de décisions d'Ankara jugées contraires aux intérêts de l'UE et d'"un recul continu et préoccupant de l'état de droit et des droits fondamentaux".

Les relations entre Bruxelles et Ankara s'étaient très fortement tendues après la tentative manquée de putsch de juillet 2016 et la répression touchant opposants et journalistes qui a suivi.

"La Turquie reste candidate à l'adhésion à l'UE, et nous avons eu des signaux d'Ankara indiquant qu'ils désirent au moins avoir une discussion ouverte et sérieuse avec nous sur les difficultés, les points de divergence", souligne le responsable européen.

"L'idée est de laisser les ministres en discuter, voir comment ils perçoivent la situation, quelles pistes de travail ils imaginent", poursuit-il.

Libéralisation des visas

Pour autant, la libéralisation des visas réclamée par la Turquie pourrait être compliquée par le différend persistant autour de Chypre.

Depuis l'invasion de son tiers nord par la Turquie en 1974, l'île est divisée entre la République de Chypre – membre de l'UE – qui exerce son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par Ankara.

"C'est de toute évidence l'un des principaux points de désaccord (...) ce sera un des sujets de discussions" jeudi, a confirmé le responsable européen.

Reste que les crises géopolitiques font de la Turquie un partenaire toujours incontournable pour l'UE.

Après la crise migratoire de 2015, les pays de l'UE avaient conclu avec Ankara un accord visant à juguler les arrivées de migrants vers l'Europe, moyennant une lourde contrepartie financière – une partie des 6 milliards d'euros alors promis doit encore être fournie.

Par ailleurs, la Turquie est accusée de contourner les sanctions occidentales contre Moscou suite à l'invasion de l'Ukraine, notamment en acheminant du pétrole russe malgré l'embargo européen, mais avait joué l'an dernier les médiateurs pour débloquer les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.