RIYAD: Recep Tayyip Erdogan est arrivé lundi à Djeddah pour la première étape d'une tournée de trois États dans le Golfe, où les affaires et l'investissement figurent en tête de l'ordre du jour.
Le président turc est à la tête d'une importante délégation composée de ministres et de fonctionnaires, ainsi que d'environ 200 chefs d'entreprise, investisseurs et propriétaires d'entreprises.
Il a été reçu lundi soir par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et a rencontré plusieurs ministres et responsables saoudiens.
Sa visite en Arabie saoudite sera suivie de déplacements aux Émirats arabes unis et au Qatar, et des forums d'affaires auront lieu dans ces trois pays. «Notre principal objectif sera de mettre en place des activités commerciales et d'investissement conjointes avec ces pays dans la phase à venir», a déclaré Erdogan.
Les échanges entre la Turquie et l'Arabie saoudite se sont élevés à 6,5 milliards de dollars américains (1 dollar = 0,89 euro) l'année dernière et ont atteint 3,4 milliards de dollars au cours du premier semestre de cette année. Les échanges de la Turquie avec l'ensemble des États du Golfe sont passés de 1,6 milliard de dollars à environ 22 milliards de dollars au cours des vingt dernières années. «Les forums d'affaires qui seront organisés nous permettront de trouver les moyens de faire progresser ce chiffre», a affirmé Erdogan.
«La Turquie aura des opportunités d'investissement importantes dans l'industrie de la défense, les infrastructures et les investissements de superstructure dans les trois pays. En outre, ces pays auront la possibilité d'acheter certains actifs à la Turquie.»
Ankara recherche nouveaux partenariats
La visite devrait déboucher sur plusieurs accords dans des secteurs tels que l'énergie, les produits pharmaceutiques, la technologie, l'alimentation, la logistique, l'agriculture et la pétrochimie.
Cette visite est étroitement liée au besoin urgent de la Turquie d'attirer des investissements directs étrangers et de renforcer ses réserves de devises internationales. Erdogan fait appel aux investisseurs du Golfe pour trouver des ressources extérieures avant le mois de novembre, alors qu'Ankara doit rembourser plusieurs dettes.
La professeure Aylin Unver Noi, de l'université Halic d'Istanbul, a déclaré que des facteurs tels que les accords d'Abraham, le changement d'administration américaine, l'accord d'AlUla de 2021, l'impact économique de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les séismes dans le sud-est de la Turquie avaient tous contribué à l'amélioration récente des relations.
«La recherche de partenariats économiques joue un rôle déterminant dans cette nouvelle approche de la politique étrangère», a-t-elle indiqué à Arab News. «Le mois dernier, Aramco a rencontré 80 entrepreneurs turcs pour discuter de projets potentiels d'une valeur de 50 milliards de dollars en Arabie saoudite.»
Selon Hakan Akbas, de la société de diplomatie commerciale Albright Stonebridge, Erdogan a donné la priorité à la restauration des relations avec les voisins régionaux de la Turquie afin d'obtenir un soutien économique indispensable au pays avant les élections de mai.
«La visite d'Erdogan entraînera une augmentation du commerce bilatéral et des flux touristiques saoudiens vers la Turquie. De nouveaux accords seront également conclus pour l'acquisition d'équipements militaires et de défense, le gouvernement saoudien souhaitant diversifier ses fournisseurs en plus des États-Unis», a indiqué M. Akbas.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com