«Représailles»: La Tunisie suspend les salaires de 17000 enseignants

Les mouvements de protestation à venir sont susceptibles de compliquer encore davantage la prochaine rentrée scolaire (Photo, AFP).
Les mouvements de protestation à venir sont susceptibles de compliquer encore davantage la prochaine rentrée scolaire (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

«Représailles»: La Tunisie suspend les salaires de 17000 enseignants

  • Le gouvernement tunisien a pris une décision qui suscite la controverse dans le pays: la suspension des paiements de salaires pour 17 000 enseignants et le licenciement de 350 directeurs d'école
  • Selon l’UGTT, près de 30% des enseignants des écoles primaires sont touchés par cette suspension de salaires

RABAT: Alors que la Tunisie traverse une crise économique sans précédent, le gouvernement a pris une décision qui suscite la controverse dans le pays: la suspension des paiements de salaires pour 17 000 enseignants et le licenciement de 350 directeurs d'école. Ces mesures interviennent à la suite d’une série de manifestations appelant à une hausse des salaires des enseignants – exacerbant ainsi les tensions entre les autorités et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Selon l’UGTT, près de 30% des enseignants des écoles primaires sont touchés par cette suspension de salaires. 

Abordant le conflit, le ministre de l'Éducation – Mohamed Ali Boughdiri – a exprimé son mécontentement face à l'incapacité des élèves à accéder à leurs notes, qualifiant la situation de «catastrophe» et de «crime contre les enfants».

Ikbel Azzabi – secrétaire général adjoint de la Fédération générale de l’enseignement de base – a réfuté les accusations du ministre dans une déclaration communiquée au média tunisien Tunisie Numérique. Il affirme que la décision du gouvernement vise délibérément à «affamer les enseignants», et dénonce des «mesures de représailles». 

Selon M. Azzabi, les mouvements de protestation à venir sont susceptibles de compliquer encore davantage la prochaine rentrée scolaire. 

Pour sa part, le ministère de l'Éducation soutient que les finances publiques du pays, en situation délicate, ne permettent pas de répondre aux demandes des enseignants. 

La position du ministère suscite une inquiétude grandissante chez des dizaines de milliers de familles quant aux conséquences du différent entre le ministère et l’UGTT – le pays faisant face à une forte inflation, à une détérioration des services publics et à une pénurie de denrées alimentaires de première nécessité.

À mesure que la crise s'aggrave, la crainte que cette situation tumultueuse ne déstabilise encore davantage le pays et n'affecte négativement le secteur de l'éducation s'intensifie. Par ailleurs, le sort des élèves et leur accès à une éducation de qualité sont remis en cause alors que la le pays continue de lutter contre une crise multidimensionnelle.

En représailles à la décision du gouvernement, des centaines de directeurs d'école ont démissionné en signe de solidarité envers les enseignants.

Revendications «légitimes»

Le bureau exécutif de l'UGTT a estimé que les revendications de l’enseignement étaient «légitimes» et exprimé son soutien à la commission administrative sectorielle de l'enseignement de base, selon un communiqué publié mardi. 

Cette commission se réunira mercredi afin de décider des mesures à prendre. L'UGTT appelle notamment le gouvernement à reprendre les négociations afin de répondre aux revendications du secteur et garantir l’intégrité de la prochaine année scolaire.

D’autre part, le premier syndicat du pays accuse le gouvernement d'être responsable de la détérioration du système éducatif et condamne la politique du ministère de l'Éducation. Le syndicat critique également les campagnes de dénigrement menées à l'encontre du secteur de l'éducation et de ses syndicats.

«Garde-frontières»

Alors que la Tunisie fait face à des condamnations internationales concernant l’expulsion de migrants de son territoire, le puissant syndicat a souligné l'importance de l'application de la loi tunisienne et des conventions internationales visant à protéger la souveraineté nationale. 

Le syndicat refuse que la Tunisie devienne un «garde-frontières» ou une plateforme d'accueil pour les migrants irréguliers. 

Le communiqué de l’UGTT condamne les actes de violence et d'agression commis à l'encontre des Africains subsahariens et appelle à la sanction de leurs auteurs.

Le bureau exécutif de l'UGTT soutient les appels des organisations de la société civile en faveur de l'aide aux migrants irréguliers et de la fin des discours de haine. Il appelle également à la mise en œuvre d'un plan national visant à surmonter la crise, comme indiqué dans le même communiqué.


Le Premier ministre indien en Arabie saoudite pour renforcer les relations bilatérales

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat
  • L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante

DJEDDAH: Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat.

M. Modi avait reçu lundi le vice-président américain, JD Vance, au moment où New Delhi cherche à conclure un accord commercial avec les Etats-Unis pour éviter des droits de douane de 26% sur ses exportations.

"L'Inde accorde une grande importance à ses relations historiques avec l'Arabie saoudite, qui ont gagné en profondeur stratégique et en dynamisme ces dernières années", a déclaré M. Modi, cité par son bureau.

"Ensemble, nous avons développé un partenariat substantiel et mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.

L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante.

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi.

Le royaume accueille aussi plus de deux millions de travailleurs indiens, la deuxième plus grande communauté étrangère après les Bangladais, selon le recensement saoudien de 2022.

Ces travailleurs jouent un rôle clé dans l'économie saoudienne, en participant notamment à la construction des méga-projets de l'ambitieuse vision 2030 portée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ils envoient chaque année des milliards de dollars à leurs familles en Inde, le pays le plus peuplé au monde.

Pendant sa visite de deux jours, M. Modi devrait rencontrer des membres de la communauté indienne, selon son bureau.

Le Premier ministre indien et le prince héritier ont tous deux entretenu des liens étroits avec Donald Trump lors de son premier mandat.

Le président américain est attendu en Arabie saoudite en mai, pour ce qui devrait être sa première visite à l'étranger depuis le début de son second mandat.


Gaza: sept morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza
  • Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes aériennes israéliennes avaient fait au moins sept morts dans la bande de Gaza mardi matin.

Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.864 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.240 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne en 2023.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit déterminé à continuer la guerre et a rejeté les "diktats" du Hamas.

Selon M. Netanyahu, seule une pression militaire permettra le retour des otages encore détenus à Gaza.

 


Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis

Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
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  • « Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa ».
  • Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

SANNA, YEMEN : Les rebelles houthis du Yémen ont fait état lundi de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis sur la capitale Sanaa, et annoncé de nouvelles attaques contre des navires de guerre américains et israéliens.

« Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa », a rapporté l'agence de presse officielle des rebelles Saba, en citant un communiqué du ministère de la Santé de l'administration houthie.

Des bombardements aériens ont également visé dimanche soir les provinces de Marib, dans le centre du pays, Hodeida, dans l'ouest, et Saada, bastion des Houthis, dans le nord, selon la même source.

Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

Les insurgés yéménites, soutenus par l'Iran, ont commencé à mener des attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, ainsi que contre le territoire israélien après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Les attaques des Houthis contre le trafic maritime en mer Rouge, par où transite environ 12 % du commerce mondial, ont contraint de nombreuses entreprises maritimes à dérouter le trafic vers la pointe de l'Afrique australe, engendrant ainsi des coûts de transport supplémentaires.

Les frappes américaines avaient débuté en janvier 2024, mais elles se sont intensifiées sous la présidence de Donald Trump.

En réponse aux derniers bombardements sur Sanaa, les Houthis ont affirmé lundi avoir mené des attaques de missiles et de drones contre deux porte-avions américains en mer Rouge et en mer d'Arabie : le Harry S. Truman et le Carl Vinson.

Ils ont également affirmé avoir lancé plusieurs drones en direction d'Israël.

Vendredi, les Houthis avaient fait état de la mort de 80 personnes et de 150 blessés dans le bombardement du port pétrolier de Ras Issa, dans la province de Hodeida, qualifiant cette attaque de la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains au Yémen.