La crise birmane au menu de la réunion de l'Asean

La Birmanie, membre de l'Asean, a été exclue des réunions de haut niveau en raison de l'incapacité de son régime militaire à mettre en œuvre un plan convenu il y a deux ans pour mettre fin aux violences et reprendre les négociations en vue de résoudre la crise (AFP).
La Birmanie, membre de l'Asean, a été exclue des réunions de haut niveau en raison de l'incapacité de son régime militaire à mettre en œuvre un plan convenu il y a deux ans pour mettre fin aux violences et reprendre les négociations en vue de résoudre la crise (AFP).
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

La crise birmane au menu de la réunion de l'Asean

  • La rencontre de deux jours de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) sera suivie par des rencontres avec Pékin, Washington et d'autres puissances
  • L'Asean reste divisée sur les tentatives diplomatiques à adopter pour résoudre la crise birmane

JAKARTA: Les ministres des Affaires étrangères de l'Asean sont réunis mardi en Indonésie pour des discussions dominées par la crise en Birmanie, sur fond de divisions entre ses membres sur l'opportunité de réengager le dialogue avec la junte birmane.

La rencontre de deux jours de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) sera suivie par des rencontres avec Pékin, Washington et d'autres puissances, au cours desquelles le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken cherchera à tempérer les assurances chinoises en mer de Chine méridionale.

L'Asean reste divisée sur les tentatives diplomatiques à adopter pour résoudre la crise birmane. Le pays est ravagé par des violences meurtrières depuis qu'un coup d'Etat militaire a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, il y a plus de deux ans, et a déclenché une répression sanglante contre les dissidents.

Ces fractures ont été mises à nu dans un projet de communiqué commun vu par l'AFP, où une section sur la Birmanie a été laissée en blanc, les membres de l'Asean n'ayant à ce stade pas réussi à se mettre d'accord sur une position unifiée.

"Le paragraphe est encore en cours de discussion... les pays membres prennent encore du temps pour proposer leur contribution", a déclaré à l'AFP un diplomate de l'Asie du Sud-Est.

La seule fois où l'Asean n'a pas réussi à publier un communiqué commun était en 2012, en raison d'un différend linguistique sur la mer de Chine méridionale.

Des "efforts supplémentaires" ont été entrepris les jours précédant la réunion de l'Asean, prélude au sommet de ses dirigeants en septembre, pour unir le groupe autour de la question birmane, a déclaré à l'AFP un diplomate d'Asie du Sud-Est.

Mais ce diplomate n'est "pas très optimiste" sur l'issue des discussions, soulignant que "quelques membres ont des points de vue différents sur la manière d'aborder le problème".

La Birmanie, membre de l'Asean, a été exclue des réunions de haut niveau en raison de l'incapacité de son régime militaire à mettre en œuvre un plan convenu il y a deux ans pour mettre fin aux violences et reprendre les négociations en vue de résoudre la crise.

Les efforts de l'Asean pour relancer l'exécution du plan en cinq points sont restés vains, la junte ignorant les critiques internationales et refusant de dialoguer avec ses opposants.

Le mois dernier, la Thaïlande a accueilli le ministre birman des Affaires étrangères pour des "discussions informelles" controversées, ce qui a accentué les divisions entre les membres de l'Association ayant participé à la réunion et ceux qui s'en sont abstenus. Le Cambodge avait envoyé un jeune diplomate tandis que l'Indonésie et la Malaisie avaient snobé la rencontre.

Un plan «plus clair»

Les initiatives de l'organisation sont limitées par les principes de consensus et de non-ingérence figurant dans sa charte.

"Il y a un espoir de voir un plan plus clair sur ce que l'Asean fera à l'avenir", a déclaré à l'AFP Lina Alexandra, du Centre pour les études stratégiques et internationales basé à Jakarta.

A l'ouverture de la réunion, l'ONG Human Rights Watch a exhorté l'Indonésie, qui préside l'Asean, les membres du bloc et leurs alliés à "créer une coalition de gouvernements préoccupés pour [...] faire pression sur la junte" sur les violations des droits humains.

Jeudi, une réunion ministérielle "Asean+3" avec le Japon, la Corée du Sud et la Chine aura lieu, avant celle des ministres des Affaires étrangères de 18 pays, vendredi, dont ceux de Washington et Pékin.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov devrait assister à cette dernière réunion, ce qui le placera à nouveau dans la même pièce que le secrétaire d'Etat américain, M. Blinken, après leur brève rencontre en mars, alors que le conflit se poursuit en Ukraine.

Washington et les membres de l'Asean vont chercher à "repousser" les actions de Pékin dans la très disputée mer de Chine méridionale, a déclaré samedi à la presse Daniel Kritenbrink, le haut diplomate américain pour l'Asie de l'Est.

La Chine fait valoir de vastes revendications dans cette mer stratégique malgré les protestations de plusieurs membres de l'Asean qui réclament une liberté de navigation sans entrave et le respect de leurs propres revendications territoriales.

Le projet de communiqué commun de l'Asean appelle à la retenue dans la navigation et indique que les pourparlers sur un code de conduite ont pris un "élan positif".

"Nous avons réaffirmé l'importance de maintenir et promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité, la sûreté et la liberté de navigation en mer de Chine méridionale et au-delà".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.