JAKARTA: L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) a "fermement condamné" jeudi les récentes attaques aériennes meurtrières menées par la junte en Birmanie, selon un communiqué publié par l'Indonésie, qui préside l'organisation cette année.
"Toute forme de violence doit cesser immédiatement, en particulier l'usage de la force à l'encontre des civils", ajoute le communiqué qui précise que des "dizaines" de personnes ont trouvé la mort dans les frappes.
Une déclaration publiée par la présidence de l'Asean ne signifie pas nécessairement que chaque Etat membre a donné son accord.
Au moins 100 morts et des dizaines de blessés ont été comptabilisés après la frappe mardi dans le district de Kanbalu par BBC Burmese, The Irrawaddy et Radio Free Asia, mais le bilan officiel n'est pas connu.
La junte au pouvoir a reconnu mercredi avoir conduit des frappes aériennes, insistant qu'elle visait un rassemblement d'opposants armés - l'ouverture d'un bureau des Forces de défense du peuple (PDF), qu'elle qualifie de "terroristes".
L'attaque a été immédiatement dénoncée par l'ONU et les puissances occidentales.
L'Indonésie, première économie d'Asie du Sud-Est, préside l'Asean pour 2023 et accueillera les sommets des dirigeants de l'organisation cette année.
Début février, des pourparlers ont été organisés à Jakarta entre des ministres d'Asie du Sud-Est. La réunion a été dominée par la crise en Birmanie, déclenchée par le coup d'Etat de la junte en 2021.
A cette occasion, un plan de mise en œuvre du "consensus en cinq points" (5PC) convenu avec la junte en avril 2021, qui appelle à la fin des violences et au dialogue entre les militaires et les rebelles, a été proposé par Jakarta aux dix membres de l'Asean.
La Birmanie reste membre de l'Asean. Mais les responsables de la junte birmane n'ont pas été autorisés à participer aux réunions de haut niveau à cause du manque de progrès dans l'application du plan visant à rétablir la paix entre l'armée et l'opposition.
Une organisation locale de surveillance des droits de l'homme a évoqué plus de 3 200 tués depuis le putsch, quand l'armée en a compté plus de 5 000, qu'elle attribue à ses opposants.