NATIONS UNIES: Les négociations se poursuivaient lundi à l'ONU pour permettre de trouver un accord sur la prolongation du mécanisme d'aide humanitaire transfrontalier vital pour des millions de personnes en Syrie, qui expire ce lundi.
Le vote du Conseil de sécurité prévu lundi à 10H00 (14H00 GMT) "a été reporté et nous continuons les consultations", a déclaré à quelques journalistes l'ambassadrice britannique à l'ONU Barbara Woodward, qui préside le Conseil en juillet.
"Nous voulons faire tout ce qui est possible pour les 4,1 millions de Syriens qui ont désespérément besoin d'aide. Alors la clé est de trouver un terrain d'entente", a-t-elle ajouté, alors que le mécanisme renouvelé pour six mois en janvier expire ce lundi.
"J'espère que le vote aura lieu aujourd'hui parce que le mandat expire, nous aimerions avoir une continuité", a ajouté l'ambassadrice suisse Pascale Baeriswyl, en charge de ce dossier avec son homologue brésilien.
"Nous travaillons très très dur pour trouver un terrain d'entente avec un seul objectif en tête: l'impératif humanitaire et les besoins sur le terrain (...)", a-t-elle insisté.
Le mécanisme créé en 2014 permet à l'ONU d'acheminer de l'aide humanitaire aux populations des zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, sans autorisation du gouvernement syrien, qui dénonce régulièrement une violation de sa souveraineté.
Au départ, il prévoyait quatre points de passage, mais après des années de pression en particulier de Moscou, allié du régime syrien, seul le poste de Bab al-Hawa est resté opérationnel, et son autorisation a été réduite à six mois renouvelables, compliquant la planification de l'aide humanitaire.
Selon plusieurs sources diplomatiques, la résolution préparée par la Suisse et le Brésil prévoit une reconduction d'un an, réclamée par les humanitaires.
Mais la Russie, qui avait mis son veto en juillet 2022 à une extension d'un an, insiste pour seulement six mois, selon ces mêmes sources.
«Intolérable»
La semaine dernière, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, a une nouvelle fois plaidé pour l'ouverture du plus de points de passage possibles, pour au moins douze mois.
"C'est intolérable pour les populations du nord-ouest et pour les âmes courageuses qui leur viennent en aide de passer par ces hauts et ces bas tous les six mois", a-t-il déclaré, notant que les agences humanitaires étaient notamment obligées à chaque fois de prépositionner de l'aide en Syrie au cas où l'accès soit fermé.
Selon l'ONU, quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, la plupart des femmes et des enfants, ont besoin d'aide humanitaire pour survivre après des années de conflit, de chocs économiques, d'épidémies et de pauvreté grandissante aggravée par des séismes dévastateurs.
Après le séisme de février, le président syrien Bachar al-Assad avait autorisé l'ouverture de deux autres points de passage, mais cette autorisation expire mi-août.
"J'ai grand espoir qu'ils continuent à être renouvelés, je ne vois pas de raison qui expliquerait que non", a commenté la semaine dernière M. Griffiths, qui avait rencontré le président Assad à Damas fin juin.