NATIONS UNIES: L'aide humanitaire acheminée vers la Syrie grâce à un mécanisme transfrontalier de l'ONU est "vitale" pour des millions de personnes, ont plaidé mercredi plusieurs responsables onusiens, appelant le Conseil de sécurité à le prolonger d'au moins un an.
"Quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, la plupart des femmes et des enfants, dépendent de l'aide humanitaire pour survivre après des années de conflit, de chocs économiques, d'épidémies et de pauvreté grandissante aggravée par des séismes dévastateurs", ont noté dans un communiqué les chefs de plusieurs agences et services des Nations unies en charge de l'aide humanitaire (OCHA), des enfants (Unicef), des réfugiés (HCR), de la santé (OMS), de l'alimentation (FAO).
"Cet accès essentiel qui permet de leur fournir une aide vitale depuis la Turquie pourrait être fermé dans quelques jours si le Conseil de sécurité n'agit pas de manière décisive", ont-ils alerté.
En janvier, le Conseil de sécurité a prolongé de six mois ce mécanisme permettant l'acheminement d'aide depuis la Turquie, par le point de passage de Bab al-Hawa, aux régions sous contrôle de groupes djihadistes et rebelles, sans passer par le régime syrien de Bachar Al-Assad.
Le mécanisme créé en 2014 permettait à l'ONU d'acheminer de l'aide sans autorisation du gouvernement syrien depuis quatre points de passage, mais après des années de pression de Pékin et de Moscou, allié du régime, seul le poste de Bab al-Hawa est resté opérationnel, et l'autorisation a été réduite à six mois renouvelables, compliquant la planification de l'aide humanitaire.
Le Conseil doit se prononcer vendredi sur son avenir, à quelques jours de son expiration possible le 10 juillet.
Le Conseil doit prolonger cette résolution d'"au moins un an", ont plaidé les responsables des agences onusiennes mercredi.
"Les vies de millions de personnes sont menacées", ont-ils insisté, notant que le mécanisme permet de fournir chaque mois médicaments, eau potable, nourriture ou abris à 2,7 millions de personnes.
Après le séisme de février, le président Assad avait d'autre part autorisé l'ouverture de deux autres points de passage, mais cette autorisation expire mi-août.
Fin juin, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires Martin Griffiths, un des signataires de cet appel de mercredi, avait déjà insisté pour que le Conseil inclut tous les autres points de passage.