Le Premier ministre le plus longtemps au pouvoir de l'histoire des Pays-Bas quitte la politique

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte arrive à un sommet du Conseil européen, au siège de l'UE à Bruxelles, le 29 juin 2023. (AFP).
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte arrive à un sommet du Conseil européen, au siège de l'UE à Bruxelles, le 29 juin 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 10 juillet 2023

Le Premier ministre le plus longtemps au pouvoir de l'histoire des Pays-Bas quitte la politique

  • Mark Rutte avait assuré vendredi avoir encore «l'énergie» de se présenter comme tête de liste de son parti aux législatives afin de viser un cinquième mandat, mais qu'il devait dans un premier temps y «réfléchir»
  • Lundi, il a créé la surprise en annonçant son retrait à venir de la vie politique

LA HAYE :Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé lundi quitter la politique après les élections législatives anticipées prévues cet automne, une décision qui met fin à la plus longue carrière de chef de gouvernement de l'histoire des Pays-Bas.

Surnommé "Teflon" pour avoir survécu aux différents scandales qui ont secoué ses quatre gouvernements depuis 2010, le dirigeant de droite libérale (VVD) a déclaré qu'il se retirerait après les législatives anticipées provoquées par l'effondrement de sa dernière coalition, en raison de disputes internes autour du durcissement de la politique d'asile néerlandaise.

"Je me sens bien, mais bien sûr c'est un moment important pour moi personnellement", a déclaré à l'AFP M. Rutte, le deuxième chef de gouvernement de l'Union européenne à la plus longue longévité au pouvoir, après le Hongrois Viktor Orban.

M. Rutte, qui a l'habitude de se rendre à des rendez-vous officiels à vélo, aura dirigé les Pays-Bas pendant plus d'une décennie, pendant laquelle il a soigné son image de "Monsieur Tout-le-monde" afin de séduire les électeurs.

Il était également un pilier européen qui a exaspéré certains pays du sud avec sa ligne dure sur les renflouements, mais a gagné la sympathie d'autres dirigeants européens pour son soutien à l'Ukraine.

«Plus apte»

Mark Rutte avait assuré vendredi avoir encore "l'énergie" de se présenter comme tête de liste de son parti aux législatives afin de viser un cinquième mandat, mais qu'il devait dans un premier temps y "réfléchir".

Lundi, il a créé la surprise en annonçant son retrait à venir de la vie politique.

"Hier matin, j'ai pris la décision que je ne suis plus apte à être de nouveau tête de liste pour le VVD. A l'occasion de l'investiture d'un nouveau gouvernement après les élections, je quitterai la politique", a-t-il affirmé devant des députés abasourdis.

M. Rutte a déclaré qu'il resterait à son poste à titre intérimaire jusqu'aux élections, prévues au plus tôt à la mi-novembre, selon le conseil électoral néerlandais.

Le gouvernement de Mark Rutte s'est effondré vendredi après qu'il eut proposé des mesures clivantes autour de l'accueil des demandeurs d'asile, tout en sachant que deux des quatre partis de son gouvernement de coalition les refuseraient.

Qui pour lui succéder ?

Des hommages à Rutte sont venus des Pays-Bas comme de l'étranger, alors que le pays s'interroge sur son possible successeur.

Le Premier ministre belge Alexander De Croo a déclaré sur Twitter : "Merci pour tout, Mark. Il n'y a pas que les Pays-Bas à qui vous manquerez".

"Vos choix n'étaient pas les nôtres, mais vous les avez faits avec conviction et cela mérite beaucoup de respect", a déclaré au Parlement Geert Wilders, chef du parti d'extrême droite PVV.

Après l'annonce de M. Rutte, les partis d'opposition ont abandonné une motion de censure à la chambre basse du Parlement qui visait à le destituer du poste de Premier ministre interimaire.

Le ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, qui a déclaré qu'il quittait également la tête de la formation chrétienne-démocrate CDA, l'un des partis de la coalition qui est tombée vendredi, a déclaré qu'il avait "un respect incroyable" pour M. Rutte.

Alors qu'aucun successeur évident n'a pour l'heure émergé au sein du VVD, la campagne électorale pour l'ère post-Rutte promet d'être l'une des plus houleuses depuis plusieurs décennies, après l'émergence récente d'une formation pro-agriculteurs, le BBB. Ce parti est arrivé en tête lors des élections régionales de mars dans tous les conseils régionaux, ainsi qu'au Sénat dont la composition dépend de ces élections locales.

Sa dirigeante Caroline van der Plas a déclaré à l'AFP qu'elle était "très surprise" par la décision de M. Rutte, qu'elle a néanmoins jugée "très sage". Elle a ajouté qu'elle n'était "pas encore sûre" de vouloir devenir Première ministre, mais la "bonne nouvelle pour les Pays-Bas est qu'une nouvelle politique sera élaborée".

Le ministre de la Justice d'origine turque Dilan Yesilgoz et la chef du groupe parlementaire VVD Sophie Hermans, ancienne assistante de M. Rutte, font partie des favoris pour succéder à M. Rutte comme tête de liste de son parti aux législatives, a indiqué la chaîne de télévision RTL.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.