Pays-Bas: Rutte s'entretient avec le roi après la chute de son gouvernement

Le roi Willem-Alexander (C) pose avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son quatrième cabinet devant le palais de Noordeinde à La Haye, le 10 janvier 2022, à la suite de la cérémonie de prestation de serment et d'investiture. (Photo, AFP)
Le roi Willem-Alexander (C) pose avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son quatrième cabinet devant le palais de Noordeinde à La Haye, le 10 janvier 2022, à la suite de la cérémonie de prestation de serment et d'investiture. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Pays-Bas: Rutte s'entretient avec le roi après la chute de son gouvernement

  • Les prochaines élections s'annoncent particulièrement houleuses et clivantes
  • Après un scandale majeur sur la gestion des centres d'accueil de réfugiés surpeuplés, M. Rutte avait promis d'agir

LA HAYE: Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est entretenu samedi avec le roi, au lendemain de la chute de son gouvernement de coalition en raison de divergences sur la politique migratoire, entraînant la tenue de législatives anticipées dans quelques mois.

Le roi Willem-Alexander, en vacances à l'étranger quand la coalition a éclaté, est rentré aux Pays-Bas pour rencontrer M. Rutte, en place depuis 2010, un record de longévité pour un Premier ministre dans ce pays.

M. Rutte, 56 ans, s'est rendu au volant d'un break gris au Palais Huis ten Bosch, situé dans un forêt près de La Haye, a constaté un journaliste de l'AFP. Il en est reparti une heure et demie plus tard.

"Nous avons eu de bonnes discussions mais je n'en dirai rien de plus car elles sont confidentielles", a-t-il déclaré à des journalistes.

M. Rutte, du VVD (Parti populaire pour la liberté et la démocratie, droite libérale), continuera de diriger un gouvernement intérimaire jusqu'aux élections législatives anticipées, qui auront lieu au plus tôt à la mi-novembre selon la commission électorale.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avoir appelé Mark Rutte, dont le gouvernement soutient Kiev depuis l'invasion russe de son territoire, notamment en entraînant des pilotes de chasse.

"J'ai exprimé mon soutien dans ce moment politique difficile. Je l'ai remercié pour la position de principe inébranlable des Pays-Bas", a écrit M. Zelensky sur Twitter.

Le gouvernement de coalition s'est effondré après l'échec des négociations entre les quatre partis au pouvoir sur le projet du Premier ministre de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d'asile.

Après un scandale majeur sur la gestion des centres d'accueil de réfugiés surpeuplés, devant lesquels des centaines de personnes étaient forcées de dormir dehors et où un bébé avait trouvé la mort, M. Rutte avait promis d'agir pour en finir avec ces "scènes honteuses".

Selon la presse, le chef du gouvernement avait proposé cette semaine de limiter à 200 le quota mensuel d'enfants autorisés à rejoindre leurs parents, réfugiés et établis aux Pays-Bas.

Deux des quatre partis de la coalition, plus souples sur l'immigration, la petite formation protestante ChristenUnie et les centristes libéraux du D66, se sont opposés à ce projet.

Immigration, coût de la vie et agriculteurs 

M. Rutte était à la tête d'une coalition instable, qui avait pris ses fonctions en janvier 2022 après une période de 271 jours de négociations, un record. Pour le quotidien Volkskrant, ce gouvernement avait "trébuché dès le départ et n'avait jamais réussi à s'en remettre".

Les prochaines élections s'annoncent particulièrement houleuses et clivantes, autour des thèmes de l'immigration, du coût de la vie ou encore de la colère du monde agricole.

Une nouvelle formation pro-agriculteurs, le Mouvement agriculteur–citoyen (BoerBurgerBeweging ou BBB), opposée à des réglementations environnementales de l'Union européenne, a en effet obtenu le plus de sièges lors des élections régionales de mars, qui déterminent également la composition du Sénat.

De son côté, le dirigeant du parti d'extrême droite PVV, Geert Wilders, a promis de "faire à nouveau des Pays-Bas un beau pays avec moins de demandeurs d'asile et de crime, plus d'argent et de logement pour notre propre peuple, des soins décents, et beaucoup d'espace pour nos agriculteurs et nos pécheurs".

La dirigeante du BBB, Caroline van der Plas, a d'ores et déjà dit refuser que son parti fasse partie d'une coalition dans laquelle M. Rutte jouerait un rôle et n'exclut pas de viser le poste de Première ministre.

M. Rutte, l'un des chefs de gouvernement à la plus grande longévité au pouvoir de l'Union européenne, doit aussi faire face à des tensions au sein de son propre parti, qui pourrait être tenté de s'en débarrasser pour rester à la tête du gouvernement si le BBB réalisait un score suffisant pour prétendre à une place dans la coalition.

Mark Rutte a assuré vendredi avoir encore "l'énergie" de se présenter comme tête de liste de son parti aux législatives afin de viser un cinquième mandat, mais qu'il devait dans un premier temps y "réfléchir".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.