Chute du gouvernement aux Pays-Bas: et maintenant?

Le roi Willem-Alexander et le Premier ministre Mark Rutte lors de la signature décrets royaux, dans le cadre de l'inauguration du nouveau cabinet IV de Mark Rutte, au palais Noordeinde à La Haye, le 10 janvier 2022. (Photo par Sem VAN DER WAL / diverses sources / AFP)
Le roi Willem-Alexander et le Premier ministre Mark Rutte lors de la signature décrets royaux, dans le cadre de l'inauguration du nouveau cabinet IV de Mark Rutte, au palais Noordeinde à La Haye, le 10 janvier 2022. (Photo par Sem VAN DER WAL / diverses sources / AFP)
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Chute du gouvernement aux Pays-Bas: et maintenant?

  • Les Pays-Bas, comme de nombreux autres pays en Europe, cherchent à réduire son immigration et cette question a rapidement empoisonné les relations entre les quatre partis au pouvoir depuis janvier 2022
  • Les Pays-Bas pourraient servir de signal d'alarme pour les autres pays européens. L'Union européenne se déchire sur l'accueil des milliers de migrants qui veulent gagner le continent, sur fond de montée en puissance des partis nationalistes

LA HAYE, Pays-Bas : Après seulement un an et demi au pouvoir, la coalition gouvernementale aux Pays-Bas, menée par le Premier ministre Mark Rutte, s'est disloquée autour des questions d'immigration, déclenchant des élections prématurées à l'issue incertaine pour le pays et l'Europe.

- Les origines de la chute -

Les Pays-Bas, comme de nombreux autres pays en Europe, cherchent à réduire son immigration et cette question a rapidement empoisonné les relations entre les quatre partis au pouvoir depuis janvier 2022 : le VVD (centre-droit) de Mark Rutte, son cousin idéologique du CDA, le D66 (centre-gauche) et le parti démocrate chrétien ChristenUnie.

L'an passé, le pays a été traversé par un vaste scandale provoqué par la saturation des centres d'accueil des migrants, qui contraint des centaines d'entre eux à dormir dans la rue, et la mort d'un bébé de 3 mois dans un de ces établissements en août 2022. Mark Rutte avait promis d'agir pour mettre fin à une «situation honteuse».

Au cours de la semaine passée et selon les médias locaux, le Premier ministre a créé la surprise en appelant soudainement à limiter à 200 le nombre de réfugiés de guerre admis dans le pays chaque mois, un projet qui a suscité l'ire de ses partenaires de coalition ChristenUnie et D66.

Beaucoup se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles le Premier ministre a pris le risque de torpiller ainsi sa coalition, la réponse la plus probable semblant liée aux tensions qui existent dans son propre parti au sujet de l'immigration.

- La suite des évènements -

La commission électorale néerlandaise a indiqué que les prochaines élections pourraient avoir lieu au plus tôt en novembre en raison notamment des vacances d'été et de la nécessité de laisser le temps aux partis de faire campagne.

Il s'agira des deuxièmes élections générales en deux ans dans le pays, régi par un multipartisme complexe qui produit souvent des coalitions instables.

Le dernier scrutin d'avril 2021 avait été suivi par 271 jours de négociations, une durée record, et avait débouché sur l'arrivée au pouvoir en janvier 2022 de l'actuelle coalition gouvernementale, la quatrième dirigée par Mark Rutte depuis 2010.

- Les gagnants et les perdants -

Tous les regards sont braqués sur le jeune Mouvement des agriculteurs-citoyens (BBB), qui s'est appuyé sur le mouvement de protestation mené par des agriculteurs contre le projet de réduire la taille des cheptels afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Ce parti, surgi de nulle part il y a quatre ans, a décroché la plupart des sièges lors d'élections sénatoriales cette année et sa dirigeante Caroline van der Plas a déclaré vendredi être prête à «ressortir les banderoles».

L'extrême droite du politicien islamophobe Geert Wilders et de son Parti de la liberté (PVV) a longtemps été une force politique de poids dans le pays mais ses scores sont en recul depuis 2021.

Selon les médias, les grands perdants des prochaines élections pourraient être le CDA du ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra et le D66 de son homologue des Finances, Sigrid Kaag.

- Un cinquième mandat pour Rutte ?-

Les capacités de survie politique de Mark Rutte lui ont valu le surnom de «Mark Teflon», les scandales glissant sur lui comme sur une poêle anti-adhésive.

Il pourrait toutefois cette fois buter sur un «problème» résumé ainsi par le média hollandais RTL: «Qui a encore envie de gouverner avec Rutte?»

Ses partenaires l'ont critiqué et la cheffe du parti des agriculteurs a juré qu'elle ne rejoindrait jamais une coalition avec lui en son sein.

Si le BBB réunit suffisamment de suffrages pour exiger une place dans une coalition, le VVD de Mark Rutte pourrait être tenté de l'exfiltrer afin de de placer un autre de ses membres à la tête du gouvernement.

- Un impact pour l'Europe ? -

Les Pays-Bas pourraient servir de signal d'alarme pour les autres pays européens.

L'Union européenne se déchire sur l'accueil des milliers de migrants qui veulent gagner le continent, sur fond de montée en puissance des partis nationalistes.

L'extrême droite est déjà au pouvoir en Italie et pourrait être la grande gagnante des prochaines élections en Espagne.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.