Côte d'Azur: quand le jazz est là où on ne l'attend pas

Jules Crommelin du groupe australien "Parcels" se produit sur scène lors du Festival de Jazz de Nice, à Nice, dans le sud-est de la France, le 17 juillet 2022. (Photo, AFP)
Jules Crommelin du groupe australien "Parcels" se produit sur scène lors du Festival de Jazz de Nice, à Nice, dans le sud-est de la France, le 17 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 juin 2023

Côte d'Azur: quand le jazz est là où on ne l'attend pas

  • «Avec 300 spectateurs par soir à 29 euros le billet, notre modèle économique est limité, mais il fonctionne, grâce à la billetterie, un tiers de subventions du département et de la région et des partenaires privés», confie M. Marre
  • Dans une région qui a vu naître en 1948 à Nice le premier festival de jazz européen d'importance internationale, «le jazz est en vogue», assure M. Baute

NICE: Sur la Côte d'Azur, berceau des festivals du genre en France, les notes de jazz s'élèvent un peu partout l'été venu, pas seulement dans les festivals historiques de Juan-les-Pins ou Nice, mais aussi sur des scènes petites et inattendues, comme à Porquerolles ou Peillon.

"Nous sommes plus que des grands défenseurs des petits festivals car nous sommes totalement complémentaires", assure Philippe Baute, directeur du festival Jazz à Juan. Sous la pinède Gould, le festival créé en 1960 et qui a vu se produire Miles Davis, Ella Fitzgerald ou George Benson, propose de nouveau pour sa 61e édition, du 6 au 19 juillet, un plateau très relevé, avec notamment Dee Dee Bridgewater ou Brad Mehldau.

"Les gros festivals doivent aussi se préoccuper des futures scènes et ne pas piocher juste dans les catalogues des stars", ajoute M. Baute qui, au-delà du festival On et de ses 25 000 spectateurs et 2,5 millions d'euros de budget, propose un riche festival Off, le Jammin'Summer Session, et organise des rencontres l'hiver "entre programmateurs et artistes en devenir".

Dans l'arrière pays niçois, se dresse le village perché de Peillon. C'est dans ce nid d'aigle médiéval qu'en 2021 le maire Jean-Marc Rancurel, féru d'accordéon, et son adjoint Thierry Marre, guitariste amateur, aidés par Alban Leloup, directeur artistique, ont monté de toutes pièces le Peillon Jazz Festival. Pour inaugurer la scène, Richard Galliano, le grand accordéoniste de jazz, qui vit tout près de là.

"Avec 300 spectateurs par soir à 29 euros le billet, notre modèle économique est limité, mais il fonctionne, grâce à la billetterie, un tiers de subventions du département et de la région et des partenaires privés", confie M. Marre.

Ceccarelli et Stéphane Belmondo

"Nous n'avons pas un budget énorme. Notre directeur artistique monte un plateau de qualité avec des artistes qui souvent consentent de gros efforts", ajoute-t-il. Au programme cette année, depuis vendredi et jusqu'au 3 juillet, des affiches dignes des plus grands clubs parisiens avec notamment China Moses, André Ceccarelli ou Stéphane Belmondo.

Dans une région qui a vu naître en 1948 à Nice le premier festival de jazz européen d'importance internationale, "le jazz est en vogue", assure M. Baute, avec de nombreux autres rendez-vous comme Saint-Paul-de-Vence ou Saint Jazz Cap Ferrat, même si les effets de la crise du Covid se font encore sentir, avec une baisse sensible du mécénat, selon plusieurs organisateurs.

Mais les collectivités apportent une aide précieuse. La Région soutient financièrement quelque 400 festivals et manifestations (pas uniquement consacrés au jazz) pour "plus de 4 millions d'euros".

Le département des Alpes-Maritimes ne soutient lui "qu'un seul festival de jazz, celui de Juan-les-Pins et ses rendez-vous parallèles, dont le Off, à hauteur de 106 000 euros", indique Auguste Verola, vice-président du Conseil départemental en charge de la Culture. "Mais nous organisons aussi les Estivales, 450 spectacles gratuits de juin à septembre, où nous proposons du jazz, ainsi que Jazz'art Lympia tout l'été à Nice".

La Métropole Nice-Côte d'Azur apporte elle des aides indirectes à différents festivals. Elle organise également Jazz Off, depuis le 18 juin et jusqu'au 13 août, dans les communes de la métropole, en marge du Nice Jazz Festival, programmé, lui, du 18 au 21 juillet, avec pour têtes d'affiche cette année entre autres, Kurt Elling ou Herbie Hancock. En 2022, 42 500 spectateurs s'y étaient pressés.

Affiche moins ronflante mais tout aussi qualitative sur l'île de Porquerolles (Var), où le festival de jazz créé en 2001 par Frank Cassenti, après un exercice 2022 difficile, a réduit cette année la voilure, passant de cinq à quatre soirées.

Pour assister aux concerts donnés au pied du fort Sainte Agathe, les 350 spectateurs par soirée (contre un billet à 45 euros qui n'a pas bougé depuis 2018) doivent prendre le bateau depuis la presqu'île de Giens. Ils rentrent ensuite par la dernière navette.

Grâce au parrainage du saxophoniste américain Archie Shepp et du batteur italien Aldo Romano, Porquerolles est un rendez-vous incontournable pour de nombreux artistes, "comme une pause dans leur tournée", explique Victor Fabre, chargé de communication.

Parmi les affiches de cette 22e édition, du 9 au 12 juillet, la chanteuse brésilienne Monica Passos ou encore le pianiste Jacky Terrasson.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).