BEYROUTH : Le Premier ministre libanais a condamné mardi une "dangereuse escalade militaire" au lendemain de tirs d'artillerie israéliens sur un secteur frontalier, l'Etat hébreu dénonçant une tentative d'infiltration de "terroristes" sur son territoire.
"Israël a une fois de plus violé la souveraineté du Liban (...) lors d'une dangereuse escalade militaire", a déploré Hassan Diab sur Twitter.
Il s'agit de la première réaction officielle du gouvernement libanais aux bombardements de lundi à la frontière israélo-libanaise.
"J'appelle à la prudence dans les jours à venir car je crains que les choses ne s'aggravent en raison d'une forte tension à la frontière", a ajouté M. Diab.
L'armée israélienne a indiqué lundi qu'un groupe de trois à cinq personnes, munies de fusils, avait pénétré de quelques mètres au-delà de la Ligne bleue séparant Israël du Liban et que "les forces de sécurité ont ouvert le feu".
Les "terroristes" ont fui au Liban après un échange de tirs avec les forces israéliennes et des tirs d'artillerie sur le Liban "à des fins défensives", a ajouté l'armée israélienne.
De son côté, le mouvement chiite libanais Hezbollah a nié toute implication dans les combats, qualifiant de "totalement fausses" les accusations d'infiltration.
La Finul, force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban, a appelé à "la plus grande retenue", indiquant avoir ouvert une enquête.
Le Premier ministre libanais a accusé mardi Israël de chercher à "changer les règles" établies entre les deux pays depuis la dernière guerre en 2006 ayant opposé l'armée israélienne au Hezbollah, et de faire pression pour modifier le mandat de la Finul dont le mandat expire fin août.
La poussée de fièvre lundi intervient après des frappes en Syrie imputées à Israël qui ont tué le 20 juillet cinq combattants pro-Iran au sud de Damas, dont un combattant du Hezbollah.
Le dernier grand affrontement entre le Hezbollah et Israël remonte à 2006 et avait fait en un mois plus de 1.200 morts côté libanais essentiellement des civils, et 160 côté israélien en majorité des militaires.