Un commissaire européen à San Francisco pour rappeler les lois de l'UE à la big tech

Cette photo d'illustration montre des logos d'applications de médias sociaux de Linkedin, YouTube, Pinterest, Facebook, Instagram et Twitter affichés sur un smartphone à Arlington, en Virginie, le 28 mai 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Un commissaire européen à San Francisco pour rappeler les lois de l'UE à la big tech

  • Thierry Breton doit rencontrer Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook et Instagram), ainsi qu'Elon Musk, qui défend une liberté d'expression à tous crins depuis qu'il a pris la tête de Twitter l'an dernier
  • Twitter avait accepté dès avril un tel exercice et Elon Musk a souligné, dans un entretien diffusé lundi sur France 2, que son réseau «(respecterait) la loi» européenne destinée à lutter contre la désinformation et la haine en ligne

SAN FRANCISCO: Le commissaire européen chargé de l'application d'un nouveau texte européen sur les contenus en ligne, Thierry Breton, se rend à San Francisco jeudi pour s'assurer que les plateformes comme Facebook, Instagram et Twitter sont prêtes à le respecter.

La loi sur les services numériques (Digital Services act), qui commencera à entrer en vigueur fin août, impose une longue liste de règles aux réseaux sociaux, places de marché et moteurs de recherche, comme l'obligation d'agir "promptement" pour retirer tout contenu illicite ou préjudiciable dès que la plateforme en a connaissance.

Thierry Breton doit rencontrer Mark Zuckerberg, le patron de Meta (Facebook et Instagram), ainsi qu'Elon Musk, qui défend une liberté d'expression à tous crins depuis qu'il a pris la tête de Twitter l'an dernier, y compris quand les contenus sont offensants ou alimentent la désinformation.

Le responsable européen avait suggéré en mai que les plateformes concernées se soumettent à un "audit à blanc" avant l'entrée en vigueur du texte, sans conséquences en cas d'infraction, afin de vérifier qu'elles respectent bien les nouvelles règles européennes.

Twitter avait accepté dès avril un tel exercice et Elon Musk a souligné, dans un entretien diffusé lundi sur France 2, que son réseau "(respecterait) la loi" européenne destinée à lutter contre la désinformation et la haine en ligne.

Le commissaire européen prévoit aussi de rencontrer sur la côte ouest des Etats-Unis Sam Altman, le directeur général d'OpenAI, la start-up derrière le robot conversationnel ChatGPT qui fait sensation depuis son lancement auprès du grand public fin 2022, ainsi que Jensen Huang, le patron du fabricant de processeurs indispensables à cette nouvelle technologie, Nvidia.

L'Union européenne est actuellement en train de finaliser un projet de régulation de l'intelligence artificielle (IA), qui pourrait avoir un impact considérable sur les grandes entreprises du numérique.

«Qui sera pris pour cible?»

La loi DSA est pour sa part l'une des législations les plus ambitieuses en matière de contrôle des contenus en ligne depuis l'avènement des réseaux sociaux, avec d'importantes obligations.

Pour y répondre, Twitter, Meta, TikTok et d'autres plateformes devront investir de façon importante dans des salariés et des technologies dédiées. Juste au moment où plusieurs acteurs majeurs du secteur viennent de procéder à des licenciements massifs, y compris au sein de leurs équipes de modération.

Bruxelles a dévoilé en avril la liste de 19 très grandes plateformes en ligne et moteurs de recherche devant se soumettre à des contrôles renforcés à partir du 25 août.

Comme les règles européennes sur la protection des données (RGPD), la DSA pourrait devenir une référence dans le monde puisque de nombreux gouvernements s'efforcent de trouver des moyens de maîtriser les excès des réseaux sociaux.

"Tout va se jouer avec la première mise en oeuvre de la loi", estime Yoel Roth, ancien responsable de la sécurité chez Twitter, aujourd'hui chercheur à l'université de Berkeley.

"Qui sera pris pour cible et pourquoi?", relève-t-il auprès de l'AFP. "Je pense que mon ancien employeur est une cible facile, mais à quoi une sanction pourrait-elle ressembler?"

Pour Yoel Roth, le principal défi pour les plateformes se jouera autour des règles sur la transparence, la nouvelle loi prévoyant qu'elles accordent aux autorités et aux chercheurs un accès sans précédent à leurs décisions de modération des contenus.

Pour l'instant, Meta limite fortement l'accès à ces données depuis le scandale de Cambridge Analytica, tandis que Twitter et Reddit ont mis en place des tarifs élevés de nature à dissuader certains chercheurs.

La DSA accorde également plus de droits aux utilisateurs estimant avoir été injustement censurés.

Les plateformes pourraient recevoir une amende pouvant aller jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires mondial en cas de non-respect de la loi, voire une interdiction pure et simple en Europe en cas d'infractions répétées.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.