«L'Arabie saoudite m'a donné la liberté de mener des recherches», déclare la lauréate du prix L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science

L'événement a consacré cinq femmes scientifiques pour leurs recherches dans le domaine des sciences physiques, des mathématiques et de l'informatique.
L'événement a consacré cinq femmes scientifiques pour leurs recherches dans le domaine des sciences physiques, des mathématiques et de l'informatique.
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Publié le Vendredi 16 juin 2023

«L'Arabie saoudite m'a donné la liberté de mener des recherches», déclare la lauréate du prix L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science

  • L'événement a consacré cinq femmes scientifiques pour leurs recherches dans le domaine des sciences physiques, des mathématiques et de l'informatique
  • «C'est un immense honneur de représenter ce pays et cette région où je vis depuis treize ans. C'est ma maison, maintenant», confie la professeure Nunes

PARIS: Suzanna Nunes est professeure de chimie et de science et génie de l'environnement à l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust). Elle vient de remporter à Paris le prix international L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science. Ces treize dernières années, elle a vécu et mené des recherches en Arabie saoudite.

L'événement a consacré cinq femmes scientifiques pour leurs recherches dans le domaine des sciences physiques, des mathématiques et de l'informatique.

Lauréates 2023 du prix international L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science

Professeure Suzana Nunes (chimie), lauréate pour la région Afrique et États arabes

Professeure Anamaria Font (physique), lauréate pour l'Amérique latine et les Caraïbes

Professeure Aviv Regev (bioinformatique), lauréate pour l'Amérique du Nord

Professeure Lidia Morawska (sciences de la Terre et de l'environnement), lauréate pour l'Asie et le Pacifique

Professeure Frances Kirwan (mathématiques), lauréate pour l'Europe

«Cela montre que la recherche et la science ne se limitent pas à un seul pays. Elles n'ont pas de frontières. C'est un immense honneur de représenter ce pays et cette région où je vis depuis treize ans. C'est ma maison, maintenant», confie la professeure Nunes dans une interview accordée à Arab News en français.

Suzanna Nunes
Professeure Suzana Nunes (chimie), lauréate pour la région Afrique et États arabes (Photo fournie).

En tant que lauréate qui représente le Moyen-Orient et la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la professeure Nunes évoque les conditions dont elle dispose et la liberté dont elle jouit en termes de choix de recherche à la Kaust comme des éléments importants pour mener des recherches avancées: «Il serait difficile de trouver une autre institution où je bénéficierais du même niveau de soutien», explique-t-elle.

«C'est un très beau sentiment de faire partie d'un pays en transition vers la durabilité et l'autonomisation des femmes dans le cadre de la Vision 2030», ajoute-t-elle.

Suzanna Nunes se spécialise dans l'intégration de la technologie des membranes, une technique qui permet la réduction des émissions de carbone et de l'appliquer dans des secteurs à forte consommation d'énergie (industriels, transport et résidentiels).

Son travail de recherche consiste à développer une technologie à base de membranes qui provoque la déshumidification de l'air, la distillation ainsi que des séparations plus durables dans l'industrie chimique et pétrochimique.

La transition vers une économie entièrement durable basée sur les énergies renouvelables est un processus qui compte plusieurs étapes.

Le Royaume est un terrain propice à ses recherches grâce à ses investissements accrus et à ses efforts en faveur de la transition vers les énergies renouvelables et de la réduction des émissions de CO2.

Cette dernière fait partie de la stratégie de décarbonisation de la France, pays d’accueil de la cérémonie de remise des prix, ainsi que de la stratégie du groupe L'Oréal.

Suzanna Nunes
la professeure Suzanna Nunes en Arabie saoudite, entourée de ses étudiantes de 13 nationalités différentes (Photo fournie).

Pour la professeure Suzanna Nunes, il est essentiel d'inspirer les étudiants dès leur plus jeune âge et de les accompagner pour voir davantage de femmes en science, technologie, ingénierie et mathématiques (ces disciplines sont regroupées sous l’acronyme «Stim»). Il s'agit d'une responsabilité collective qui accompagne celle des universités et des écoles du Royaume et du monde entier. Il s’agit de «stimuler la jeune génération. Les jeunes femmes doivent être exposées, elles doivent avoir l'opportunité de poursuivre des études et d’effectuer des recherches en génie chimique, électrique ou mécanique si elles le souhaitent», souligne la professeure.

Cette année, la cérémonie marque le 25e anniversaire du Prix international L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science.

L'idée selon laquelle «le monde a besoin de la science et la science a besoin des femmes» a conduit la Fondation L'Oréal et l’Unesco à s'engager, il y a vingt-cinq ans, à promouvoir les femmes scientifiques et à mettre en lumière leurs réalisations.

Pour Alexandra Palt, responsable de la responsabilité d'entreprise et PDG de la Fondation L'Oréal, ce programme est «une occasion de rompre le cycle d'invisibilisation des femmes en science».

«Les femmes représentaient 25% des scientifiques il y a vingt-cinq ans. Aujourd'hui, nous sommes à 33%. C'est une évolution significative, mais il reste encore des progrès à faire», affirme-t-elle.

Elle observe que «beaucoup de femmes scientifiques qui ont inventé ou découvert quelque chose ont été effacées de l'histoire» ou que «leurs inventions, leurs découvertes ont été attribuées aux hommes».


33% des chercheurs dans le monde sont des femmes
15% des postes universitaires de haut niveau en Europe sont occupés par des femmes
et moins de 4% des prix Nobel scientifiques ont été décernés à des femmes

La Fondation L'Oréal s'efforce de traiter plusieurs problématiques comme la représentation des femmes dans les sciences (tout particulièrement dans l'informatique, les mathématiques et la physique), mais aussi la représentation des femmes aux postes de direction. «Seulement 15% à 18% des institutions sont dirigées par des femmes», souligne Mme Palt.

«Nous continuerons à décerner des prix aux femmes scientifiques. [...] Nous avons des domaines de recherche totalement délaissés par les jeunes filles. Je ne veux pas vivre dans un monde où l'informatique et l'intelligence artificielle sont uniquement programmées par des hommes», affirme encore Alexandra Palt.

  • Le prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science est l'un des premiers partenariats public-privé avec l'Unesco.

  • Parmi les femmes scientifiques qui ont participé à l'enquête de L'Oréal intitulée «Impact Survey»:

  • 93% des femmes scientifiques ont répondu que le programme a renforcé leur confiance et leurs compétences en leadership.

  • 95% déclarent avoir bénéficié d'une meilleure visibilité, ce qui a été un atout dans le développement de leur carrière.

  • 81% ont déclaré que cela leur a ouvert des portes dans leur carrière professionnelle.

«Lorsque la science est accessible, elle est plus efficace et plus pertinente. Le fait de fermer la science, de l'empêcher de s'ouvrir à d'autres objectifs, à d'autres méthodes et d'autres perspectives entrave l'innovation scientifique. C'est la conviction qui sous-tend la recommandation de l'Unesco sur la science ouverte, adoptée par nos États membres en novembre 2021. C'est aussi la conviction qui est au cœur du programme L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science», a soutenu Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco, lors de son discours d'ouverture.

Pour Jean-Paul Agon, «la lutte pour l'inclusion dépasse la question du genre». Le président de L'Oréal a affirmé à cette occasion: «La Fondation L'Oréal continuera à être pleinement active afin que [les femmes scientifiques] aient l'opportunité et les capacités, à égalité, de construire un monde meilleur pour toutes les femmes et tous les hommes.»

L'événement a réuni les familles, les amis, les influenceurs et les personnalités publiques des lauréates, entre autres, pour célébrer les femmes en science lors d'une soirée, ainsi que pour rendre hommage à trois femmes scientifiques déplacées en provenance d'Afghanistan, d'Irak et du Nigeria.

À ce jour, le programme a apporté son soutien à 127 lauréates et à plus de 4 100 jeunes talents, doctorantes et postdoctorantes, grâce à des bourses de recherche attribuées chaque année dans plus de 110 pays.

La Fondation L'Oréal mobilise les ressources nécessaires, mise sur les femmes et investit dans la recherche scientifique afin de briser un plafond de verre qui est une réalité encore bien présente dans la recherche scientifique.


L'artiste irakienne Afifa Aleiby célèbre les femmes iconiques de l'histoire islamique à travers sa nouvelle peinture

L'héritage des scientifiques musulmans, Maison de la sagesse, Sharjah (Photo fournie).
L'héritage des scientifiques musulmans, Maison de la sagesse, Sharjah (Photo fournie).
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SHARJAH : Qu'ont en commun Wallada Al-Mustakfi, Rufaida Al-Aslamia, Dayfa Khatun et Aminatu ? Ce sont toutes des femmes éminentes de l'histoire islamique dont vous n'avez probablement jamais entendu parler auparavant. Cela est sur le point de changer grâce à une nouvelle peinture de la célèbre artiste irakienne Afifa Aleiby, dont le tableau coloré "A Wonderful World" rend hommage à 16 femmes musulmanes remarquables dont les noms se sont perdus au fil du temps.

Commandée par la Barjeel Art Foundation de Sharjah, la peinture sera exposée à la Maison de la sagesse de Sharjah jusqu'à la fin du Ramadan et sera ensuite transférée au musée de la civilisation islamique de Sharjah.

L'œuvre d'Aleiby accompagne une peinture de 1988 intitulée "Islamic Scientists", réalisée par feu l'artiste syrien Mahmoud Hammad et actuellement dans la collection de la Barjeel Art Foundation.

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L'héritage des scientifiques musulmans, Maison de la sagesse, Sharjah (Photo fournie).

Mahmoud Hammad a mis en lumière 16 érudits et médecins masculins influents, dont Ibn Sina et Ibn Rushd. "Exposées ensemble pour la première fois, ces œuvres d'art rappellent avec force l'impact transformateur de ces intellectuels, hommes et femmes, sur l'histoire de la civilisation islamique", lit-on sur le mur. L'inauguration de l'exposition a débuté par une table ronde au cours de laquelle Aleiby et la fille de Hammad, Lubna Hammad, ont discuté des œuvres exposées.

Aleiby a souligné certaines des difficultés rencontrées pour répondre à cet appel d'offres, notamment le manque de ressources littéraires et visuelles. "Certaines de ces femmes n'ont que deux ou trois lignes écrites sur leur histoire et leur rôle", a-t-elle déclaré.

Dans son œuvre minutieuse, parsemée d'éléments symboliques tels que le fier paon et une bibliothèque de livres, et se déroulant dans un paysage serein, Aleiby a représenté des femmes exceptionnelles dans des domaines tels que la médecine, l'astronomie, la poésie, la science, l'éducation et le commandement militaire. Ces femmes, qui ont vécu entre le VIIe et le XVIIe siècle, ont marqué l'Afrique, l'Andalousie, l'Inde et le monde arabe.

L'une de ces figures est Razia Sultana, née au XIIIe siècle, qui est devenue la première et unique femme souveraine du sultanat de Delhi, en Inde. Au XIe siècle, on trouve également la figure de Safiyya bint Abdullah Al-Riyy, calligraphe et poétesse émérite en Andalousie. Une autre femme andalouse de la poésie est la rebelle et libérale Wallada Al-Mustakfi, qui a fondé un salon littéraire où se rencontraient des voix masculines et féminines.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les recettes traditionnelles du ramadan d'Al Ula, transmises de génération en génération

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  • Les plats traditionnels de la région constituent une part importante des coutumes du Ramadan.
  • D'autres plats traditionnels d'Al-Ula reflètent un lien profond avec le patrimoine et les saveurs locales.

DJEDDAH : Les plats traditionnels de la région constituent une part importante des coutumes du Ramadan. Parmi les plus remarquables, on peut citer la soupe hareessa, ou freekeh, et les sambous, ou samosas, à la mode d'Al-Ula.

Huda Hamza Al-Ateeq a passé sa vie à Al-Ula et a appris l'art de la cuisine traditionnelle auprès de sa défunte mère.

« Je prépare encore beaucoup de plats qu'elle m'a enseignés », a déclaré Mme Al-Ateeq à Arab News. « L'un de mes plats préférés est le pain marees, à la fois simple et riche, que l'on prépare en mélangeant et en faisant bouillir la pâte avec de l'ail et du sel, puis en la finissant avec du ghee.

Elle explique que de nombreux plats d'Al-Ula reposent sur des produits bédouins, tels que le ghee (beurre clarifié) et les épices locales.

Pour les sambous, la pâte est généralement faite de farine de blé entier (avec une petite quantité de farine blanche) et mélangée à de la levure instantanée, un peu d'huile et de l'eau. On y ajoute parfois du lait, mais l'ingrédient clé reste la farine de blé entier. »

La farce se compose de viande hachée, d'oignons, d'épices et de sel, ainsi que d'un mélange spécial d'épices d'AlUla qui donne à la pâte à sambous sa saveur particulière.

La soupe Hareesa (soupe de freekeh)

Selon Al-Ateeq, c'est un aliment de base des repas de l'iftar pendant le ramadan. Le blé utilisé pour sa préparation est cultivé à Al-Ula et met environ quatre à six mois à mûrir.

Une fois que le blé a pris une couleur dorée, les tiges sont grillées sur le feu, puis les grains sont extraits et écrasés.

Ils sont ensuite cuits avec de la viande, et la cuisson prend environ une heure et demie à deux heures pour une cuisson complète. Généralement, un tiers ou une demi-tasse de freekeh est ajoutée à une quantité appropriée d'eau, et une seule tasse de freekeh peut produire une grande quantité de soupe.

D'autres plats traditionnels d'Al-Ula reflètent un lien profond avec le patrimoine et les saveurs locales.

Le « pain Ruqaq », une pâte semi-liquide cuite sur une plaque, est souvent dégusté avec l'« Eidam Al-Dibagh », un ragoût traditionnel, ou le « marisa ». Il est également connu sous le nom de mastah. Le luqaimat, un dessert, n'est pas couramment servi, mais il apparaît parfois sur la table de l'iftar.

Elle poursuit : « Dans le passé, les choix de jus étaient limités. Le jus de citron et le jus de marisa - fabriqué à partir de canne à sucre ou de dattes séchées et naturellement sucré avec des dattes - étaient les plus courants. »

« Les dattes jouent un rôle important dans la cuisine locale, les variétés les plus populaires étant le mabroum et le helwa. Les dattes helwa sont comprimées dans des récipients spécifiques, ce qui permet de les conserver pendant un ou deux ans, période au cours de laquelle leur saveur s'intensifie. »

Al-Ateeq explique qu'avant le ramadan, le chef de famille achète traditionnellement du blé pour préparer de la soupe, du pain ruqaq, des pâtisseries sambous et des pâtes faites à la main (comme des nouilles).

Autrefois, les femmes pétrissaient et façonnaient les pâtes à la main, puis les laissaient sécher complètement à l'air avant d'en stocker une quantité suffisante pour les repas de suhoor tout au long de l'année.

La soupe freekeh continue d'être cultivée à AlUla et est vendue à des prix variables, atteignant parfois 80 SR (21 $) à 110 SR le kilogramme, en raison de la forte demande provenant de différentes régions d'Arabie saoudite.

Al-Ula accueille des festivals de cuisine traditionnelle, dont certains sont supervisés par l'organisation Slow Food afin de promouvoir une alimentation saine.

Ces festivals mettent en valeur la diversité des plats d'Al Ula et font découvrir aux visiteurs du monde entier les produits agricoles de la région, notamment le blé, les légumes et les fruits.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mjaddara Hamra au Théâtre Zabeel à Dubaï : Une plongée poignante dans les réalités des femmes arabes

Le Théâtre Zabeel de Dubaï a accueilli une performance théâtrale captivante qui a marqué les esprits : «Mjaddara Hamra », un monodrame intense interprété par l’actrice libanaise Anjo Rihane.
Le Théâtre Zabeel de Dubaï a accueilli une performance théâtrale captivante qui a marqué les esprits : «Mjaddara Hamra », un monodrame intense interprété par l’actrice libanaise Anjo Rihane.
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  • Le Théâtre Zabeel de Dubaï a accueilli une performance théâtrale captivante qui a marqué les esprits : «Mjaddara Hamra », un monodrame intense interprété par l’actrice libanaise Anjo Rihane
  • Après «Mjaddara Hamra », Anjo Rihane continuera d’éblouir le public de Dubaï avec une «Chou Mnelbos » le 9 mars 2025

DUBAÏ: Le 7 mars 2025, le Théâtre Zabeel de Dubaï a accueilli une performance théâtrale captivante qui a marqué les esprits : «Mjaddara Hamra », un monodrame intense interprété par l’actrice libanaise Anjo Rihane. Loin des décors imposants et des scènes complexes, la simplicité de l’installation scénique – un canapé, deux chaises et une petite table – a suffi à laisser place à une émotion brute et sincère.

Pendant une heure et demie, Anjo Rihane a incarné trois femmes aux parcours bouleversants, chacune ayant un regard sur les réalités sociales et culturelles de la société libanaise et arabe.

Mariam, la jeune femme frivole, Fatima, la veuve qui tente de reconstruire sa vie, et Souad, l'épouse victime de violence conjugale, sont les trois personnages que l’actrice incarne avec une maîtrise impressionnante. À travers ces figures, la pièce explore des thématiques universelles et poignantes : les inégalités, la souffrance intérieure, l'espoir, et le combat pour la dignité.

Cette presentation, de l’écrivain et metteur en scène Yehya Jaber, va bien au-delà de la simple satire théâtrale. Elle offre un miroir de la réalité vécue par de nombreuses femmes dans le monde arabe, une réalité parfois dure, parfois pleine d’humour, mais toujours touchante. Le spectateur est emporté dans un tourbillon d'émotions grâce à l’intensité du jeu d’Anjo Rihane, capable de faire rire, pleurer et réfléchir en l’espace de quelques minutes.

«Mjaddara Hamra » ne se limite pas à une simple représentation. C’est une invitation à la réflexion sur des sujets sensibles comme la violence domestique, le mariage, le divorce, et la maternité. Elle interroge également la place de la femme dans un monde où les traditions et les coutumes semblent parfois peser lourdement sur ses épaules.

En dépit des défis liés à la production d’un tel spectacle depuis le Liban, Rihane et Jaber parviennent à offrir une œuvre à la fois simple dans son discours et profonde dans sa portée, tout en restant ancrée dans une réalité sociale complexe.

Depuis sa première en 2018, «Mjaddara Hamra » a fait le tour du monde arabe, remportant un succès croissant à chaque représentation. Ce one-woman show en arabe n’a pas manqué de captiver le public à Dubaï, soulignant l’universalité des problématiques abordées, tout en restant fidèle à ses racines libanaises.

Un avenir prometteur à Dubaï et au-delà

Après «Mjaddara Hamra », Anjo Rihane continuera d’éblouir le public de Dubaï avec une «Chou Mnelbos » (Que portons-nous ?), une comédie qui sera présentée le 9 mars 2025, en collaboration avec Art for All et Sitara Production.

Également écrite et réalisée par Yehya Jaber, cette pièce explore des questions existentielles et amusantes liées à l’identité, à la mode et à l’amour. «Qui nous habille d’idées et/ou des vêtements ? Qui décide de ce qu’il faut porter ?» Ces interrogations, parmi d’autres, forment un spectacle multicolore, offrant un nouveau regard sur les notions de mode et de culture dans une société arabe moderne.

D’ici là, «Mjaddara Hamra » aura laissé une empreinte indélébile sur les spectateurs de Dubaï, offrant un moment de théâtre poignant et rafraîchissant, où l’humour et la douleur se mélangent à travers la présentation d’Anjo Rihane. La pièce poursuit sa tournée et continue d’offrir un théâtre qui fait réfléchir, qui fait rire, et surtout qui ne laisse personne indifférent.

Anjo Rihane : Une actrice de talent, un symbole de la scène libanaise

L’histoire d’Anjo Rihane est elle-même un parcours impressionnant. Connue du grand public à partir de 2008 grâce à ses rôles dans des émissions humoristiques comme «La Youmal » (Future TV) et «Mafi Metlo » (MTV), Rihane a su s'imposer comme une figure incontournable du paysage audiovisuel libanais. Son retour sur les planches en 2015 avec des pièces comme «Esme Julia » et «Mjaddara Hamra » a consolidé sa réputation.

La pièce de Yehya Jaber, en particulier, lui a valu le prix de la meilleure actrice au Festival national du théâtre au Liban en 2020. En parallèle de sa carrière théâtrale, elle continue de travailler sur des séries télévisées et des longs métrages libanais.