RAMALLAH: Un adolescent palestinien a été tué et huit personnes, parmi lesquelles un enfant, ont été blessées lorsque les forces armées israéliennes ont attaqué mardi le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse, selon des sources médicales palestiniennes.
Faris Hachache, 19 ans, n’était ni recherché ni ciblé par le raid, déclarent des sources locales à Arab News. Les forces israéliennes ont tiré sur une ambulance pour l’empêcher de transporter les blessés, ajoutent ces sources.
Le Fatah a pleuré la mort du jeune homme, affirmant que la poursuite des crimes israéliens contre les Palestiniens révèle sans le moindre doute la détermination du gouvernement extrémiste israélien à intensifier les hostilités. Le mouvement appelle la communauté internationale à intervenir immédiatement pour freiner l’agression menée par les forces d’occupation contre les Palestiniens et il soutient que les politiques terroristes du gouvernement israélien sont pleinement responsables de l’évolution de la situation.
Taysir Nasrallah, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, à Naplouse, déclare à Arab News que chaque opération menée par l’armée israélienne dans les villes et les camps de Cisjordanie fait des morts et que la plupart des victimes ne sont pas la cible des forces militaires, mais des civils innocents qui vivent dans des endroits densément peuplés comme des camps de réfugiés ou des quartiers de la vieille ville de Naplouse.
«Le jeune Hachache, qui a été tué mardi par l’armée israélienne lors de la prise d’assaut du camp de Balata, n’était pas recherché par l’armée israélienne et cette affaire ravive les tensions et les violences au moment où les incursions militaires dans des camps densément peuplés se répètent sur une base quotidienne», indique M. Nasrallah.
Rauhi Fattouh, président du Conseil national palestinien, déclare que «le bombardement des maisons des civils dans le camp de Balata et le martyre du citoyen Hachache constituent un acte terroriste et criminel». Il ajoute qu’il tient le gouvernement fasciste dirigé par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, comme pleinement responsable de ces crimes quotidiens.
Entre-temps, les responsables palestiniens ont exprimé leur profonde inquiétude au sujet d’un projet de loi soumis par Zvika Fogel, un membre de la Knesset qui représente Otzma Yehudit, un parti d’extrême droite, qui donne au ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le pouvoir d’émettre des mandats de détention administrative contre des Palestiniens en Cisjordanie et en Israël. La détention administrative est la possibilité – controversée – de détenir des suspects sans procès ni accusations sous prétexte qu’ils pourraient planifier un crime.
Qadri Abou Bakr, le ministre palestinien des Affaires des détenus et des ex-détenus, confie à Arab News: «Nous sommes très préoccupés par l’octroi de ces pouvoirs à Ben-Gvir puisque cela doublera les détentions administratives en raison de ses positions idéologiques extrémistes contre les Palestiniens.»
Il affirme qu’il existe actuellement environ mille cent Palestiniens en détention administrative dans les prisons israéliennes – un nombre qui a doublé l’année dernière. Les procureurs israéliens fournissent aux juges militaires des dossiers secrets contenant des preuves présumées qui les autorisent à garder les Palestiniens derrière les barreaux pendant des années.
Jessica Montell, directrice exécutive de HaMoked, une organisation israélienne qui fournit une assistance juridique aux Palestiniens et qui défend leurs droits, explique à Arab News que selon les dernières données obtenues du service pénitentiaire israélien, mille quatre-vingt-trois Palestiniens se trouvent en détention administrative sans procès. Le nombre a augmenté de soixante-sept en un mois, ajoute-t-elle, et les détenus administratifs constituent désormais plus de 20% de l’ensemble des Palestiniens détenus par Israël.
«Il s’agit d’une détention massive sans procès et sans contrôle judiciaire effectif, puisque les détentions sont basées exclusivement sur des preuves secrètes», soutient-elle. «Israël doit libérer tous les détenus administratifs ou leur accorder un procès équitable.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com