L'UE propose à la Tunisie un «partenariat renforcé» sans mentionner de conditions

Cette photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (C), le Premier ministre italien Giorgia Meloni (G) et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte (D) donnant une conférence de presse conjointe après leur rencontre avec le président tunisien au palais de Carthage à Carthage, dans la banlieue est de la capitale tunisienne, le 11 juin 2023. (Photo, AFP)
Cette photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (C), le Premier ministre italien Giorgia Meloni (G) et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte (D) donnant une conférence de presse conjointe après leur rencontre avec le président tunisien au palais de Carthage à Carthage, dans la banlieue est de la capitale tunisienne, le 11 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

L'UE propose à la Tunisie un «partenariat renforcé» sans mentionner de conditions

  • L'Europe n'a pas caché ces derniers mois sa préoccupation pour le pays maghrébin, son chef de la diplomatie Josep Borrell évoquant même un «risque d'effondrement»
  • La Tunisie est étranglée par une dette de 80% de son PIB et ne peut plus emprunter à l'étranger, ce qui entraîne des pénuries récurrentes de denrées, comme la farine, le sucre et le riz, achetés par l'Etat

TUNIS: L'Union européenne (UE) a proposé dimanche à la Tunisie un "partenariat renforcé", assorti d'aides financières dépassant le milliard d'euros, sans mentionner de conditions à son soutien à ce pays, étranglé par les dettes et confronté à une crise migratoire.

"Il est de notre intérêt commun de renforcer notre relation et d'investir dans la stabilité et la prospérité, c'est pour cela que nous sommes là", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, venue à Tunis en compagnie des Premiers ministres d'Italie, Giorgia Meloni, et des Pays-Bas, Mark Rutte.

Après une entrevue avec le président Kais Saied, la responsable a annoncé l'intention de Bruxelles d'apporter au pays une aide à long terme, "une assistance macro-financière qui pourrait atteindre 900 millions d'euros". En outre, Bruxelles "pourrait fournir une aide supplémentaire de 150 millions d'euros à injecter dès maintenant dans le budget", a ajouté Mme von der Leyen.

Ces aides entrent dans le cadre d'un "package en cinq points" dont Mme von der Leyen espère qu'il fera l'objet d'un accord bilatéral, d'ici la fin juin et le prochain sommet européen.

Rappelant que l'UE est le "premier partenaire commercial et premier investisseur" en Tunisie, elle a noté que l'Europe a "soutenu le parcours de la Tunisie dans la démocratie depuis 2011 (et la Révolution qui a renversé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali, ndlr), une route longue et difficile". "Des difficultés qui peuvent être surmontées", a estimé la dirigeante européenne, sans évoquer l'actuelle crise politique qui ce secoue le pays.

Le président Saied, qui s'est octroyé tous les pouvoirs à l'été 2021, est accusé de "dérive autoritaire" et d'avoir fait régresser les droits et libertés par l'opposition et des ONG.

Depuis début février, une vingtaine d'opposants ont été emprisonnés sous l'accusation de "complot contre la sécurité de l'Etat". Selon Amnesty International, ils font l'objet "d'une chasse aux sorcières".

«marchandage»

L'Europe n'a pas caché ces derniers mois sa préoccupation pour le pays maghrébin, son chef de la diplomatie Josep Borrell évoquant même un "risque d'effondrement".

La Tunisie est étranglée par une dette de 80% de son PIB et ne peut plus emprunter à l'étranger, ce qui entraîne des pénuries récurrentes de denrées, comme la farine, le sucre et le riz, achetés par l'Etat.

Elle négocie depuis des mois un nouveau crédit du Fonds monétaire international (FMI) mais les discussions achoppent sur le refus du président Saied de réformes incluant une restructuration de la centaine d'entreprises publiques lourdement endettées et la levée de certaines subventions étatiques sur les produits de base.

Le programme proposé dimanche par l'UE prévoit un renforcement des investissements en Tunisie, en particulier dans le numérique et les énergies renouvelables ainsi qu'une extension à la Tunisie du programme européen d'échanges d'étudiants Erasmus, doté d'une enveloppe de 10 millions d'euros.

L'un des volets importants du "package" européen concerne la lutte contre le "business cynique" de l'immigration clandestine, pour laquelle l'UE fournira "cette année à la Tunisie 100 millions d'euros pour le contrôle de ses frontières, la recherche et sauvetage" de migrants, a indiqué Mme von der Leyen.

Mme Meloni, dont c'était le deuxième voyage en cinq jours en Tunisie, s'est dite "satisfaite" de la démarche européenne qui propose "un vrai partenariat pour affronter la crise migratoire et la question du développement" tunisien.

L'Italie, dont les côtes se trouvent à moins de 150 km de la rive sud de la Méditerranée, s'inquiète d'une nouvelle accélération des arrivées de migrants en provenance de Tunisie. Mme Meloni a dit avoir évoqué avec M. Saied "la tenue prochaine d'une conférence internationale sur les migrations" à Rome.

Selon les dernières statistiques du HCR, 51.215 migrants sont arrivés clandestinement par la mer en Italie depuis le début de l'année (+154% sur un an), dont plus de 26 000 de Tunisie, le reste de Libye. Près d'un millier ont péri ou disparu en mer dans des naufrages.

Le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne, a dénoncé dimanche dans un communiqué la visite européenne comme "un marchandage" pour "donner de l'argent" à la Tunisie en échange d'une surveillance renforcée de ses frontières.


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.