SAN FRANCISCO: L'agence de notation Fitch a baissé d'un cran la note de la Tunisie vendredi, de CCC+ à CCC-, à cause des délais dans les négociations pour obtenir un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI).
Cette dégradation de la note de l'endettement à long terme du pays "reflète l'incertitude autour de la capacité de la Tunisie à réunir des fonds suffisants pour répondre à ses besoins financiers conséquents", a expliqué Fitch dans un communiqué.
La Tunisie faisait déjà partie des émetteurs présentant des risques réels de non-remboursement, selon l'institution.
"Notre principal scénario table sur un accord entre la Tunisie et le FMI d'ici la fin de l'année, mais c'est beaucoup plus tard que nous ne l'attendions auparavant et les risques restent élevés", a précisé Fitch.
L'agence rappelle que le budget du gouvernement dépend de plus de 5 milliards de dollars de fonds externes (10% du PIB) des financements qui ne seront pas débloqués tant qu'il n'y aura pas d'accord avec le FMI.
La Tunisie mène de difficiles pourparlers avec l'organisation internationale pour obtenir un nouveau prêt de deux milliards de dollars, mais le président Saied refuse les réformes préconisées prévoyant la restructuration de plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et la levée des subventions étatiques sur certains produits de base.
Crise socio-économique
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit se rendre dimanche en Tunisie avec les dirigeants de l'Italie et des Pays-Bas pour des entretiens avec le président Kais Saied centrés sur la question migratoire et l'économie.
"Un accord de coopération dans les domaines de l'économie, de l'énergie et de la migration sera au centre des discussions", a précisé son porte-parole Eric Mamer.
Giorgia Meloni s'est déjà rendue en visite officielle en Tunisie mardi et ses entretiens avec le président Saied ont été consacrés à la question migratoire et à la situation économique du pays.
De nombreux migrants partent de la Tunisie pour gagner l'Italie, porte d'entrée dans l'UE. La dirigeante italienne a défendu un soutien à la Tunisie dans la lutte contre la traite des personnes et l'immigration illégale avec un programme englobant des financements, notamment des aides à la réinstallation.
Mme Meloni a par ailleurs plaidé pour un accord entre le FMI et la Tunisie, jugé "fondamental pour un renforcement et une reprise pleine et entière du pays".
La Tunisie connaît une grave crise socio-économique et l'opposition dénonce un recul des droits et des libertés depuis que le président Saied s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.